Simone EIFFES – 31764

Simone, Marcelle, Marie, Louise, Eiffes naît le 30 mai 1921 à Paris 10e, fille de Marcel Eiffes, 22 ans, employé de tramway, et de Mathilde Counhaye, 22 ans, receveuse, son épouse. Sans avoir d’engagement politique avéré, ses parents sont connus pour défendre « la cause des personnes malheureuses ».

Après l’école secondaire, Simone travaille comme couturière (« tailleur pour homme ») à Paris.

Elle donne constamment du souci à ses parents : elle aime s’amuser, elle aime plaire aux garçons et elle leur plait.

En décembre 1939, Simone quitte le domicile de ses parents au 6, rue de La Lanne à Montigny-les-Cormeilles (Seine-et-Oise / Val-d’Oise) : sa mère en fait une dépression nerveuse.

Pendant un temps, Simone habite à l’Hôtel de Paris, au 10 rue Poulet, près du métro Château-Rouge (Paris 18e).

En juin 1940, lors de l’exode des populations civiles déclenché par la progression rapide de l’armée allemande, Simone fait la connaissance d’un jeune militant communiste, Georges Feldmann [1], parti se réfugier chez des amis à Cognac, en Charente, les autorités françaises ayant ordonné aux jeunes garçons de quitter la capitale pour ne pas tomber aux mains des Allemands qui les feraient prisonniers. Un camarade de Feldman, Georges Grunenberger (ou Grünenberger), part les rejoindre le 10 juin, à bicyclette.

Une fois l’armistice entré en vigueur, Georges Feldmann a hâte de rentrer à Paris pour reprendre contact avec son parti. Simone le précède, allant habiter chez lui au 13, rue Oudinot (Paris 7e), jusqu’à ce qu’il revienne au cours du mois de juillet (il lui en a confié une clé). Ultérieurement, Simone Eiffes déclarera que Feldman n’est pas son ami, mais un simple camarade avec qui elle a des relations amicales. De fait, elle est la maîtresse de son patron, un tailleur arménien du Sentier rencontré dans [...]

Léa LAMBERT, née Durbeck – 31821

Marguerite, Léa, Durbecq naît le 9 avril 1892 à Rocroi (Ardennes – 08), fille de Louis Durbecq, 25 ans, mouleur, et de Marie Picot, 28 ans, son épouse. Elle grandit au hameau du Hyraumont (ou Hiraumont), sur la commune de Rocroi, limitrophe de la frontière belge au Nord du département. Léa va à l’école jusqu’au certificat d’études.

Le 26 juillet 1911 à Rocroi, elle se marie avec Émile Lambert, né 28 février 1886, lui aussi au Hyraumont (d’une mère née Durbecq !), laitier. Ils ont une fille, Germaine, Marie-Louise, né le 7 janvier 1912 à Rocroi.

Dès le 3 août 1914, Émile Lambert – de la classe 1906 – est mobilisé au 2e escadron du train (… des équipages = transports militaires). Le 28 janvier 1916, il passe au 17e régiment d’artillerie. Le 13 juillet suivant, il passe au 61e R.A. Le 1er avril 1918, il passe au 178e régiment d’artillerie de tranchées. À cette date, il est hospitalisé pour un motif inconnu. À partir du 16 mai suivant, il est affecté à l’arrière du front. Il est mis en congé de démobilisation le 27 mars 1919.

Le 19 juin 1933, à Écordal (08), leur fille Germaine se marie avec François Dorigny.

En 1936, Émile et Léa Lambert habitent rue des Telliers à Écordal.

Une filière d’évasion à Charleville

Sous l’occupation, le couple Lambert est domicilié au 8, place de l’Agriculture (aujourd’hui place Jacques-Félix) à Charleville [1] (08).

En 1942, Léa Lambert est à la fois cuisinière et économe du centre d’accueil du Secours national des Ardennes, à Charleville, dont Marcelle Fuglesang est l’assistante sociale en chef.

Le centre est devenu une étape essentielle de la filière d’évasion crée par Paul Royaux [2], chef de l’OCM des Ardennes et fondateur de l’organisation.

Quand les prisonniers de guerre [...]

Charlotte, Henriette, DUPUIS, dite “Mauricette“ – 31751

Charlotte, Clémence, Henriette, Dupuis, naît le 6 février 1894 à Champvallon (Yonne), aînée de trois enfants dont les parents sont cultivateurs.

Elle reprend l’exploitation avec son frère Charles, resté célibataire comme elle.

La Résistance

En 1942, Charlotte et son frère sont Francs-tireurs et partisans. Ils entreposent des tracts que des camarades apportent et que d’autres viennent chercher pour la distribution.

Puis, ils constituent un dépôt d’armes et de munitions pour la résistance de Paris. Ils hébergent également les combattants qui viennent s’approvisionner à ce dépôt : Guesquen, dit Bob, fiancé de Raymonde Salez, Rousseau, dit Martin, Albert Ouzoulias, dit colonel André, Marcel Mugnier, qui sera liquidateur du Front national [1].

L’arrestation

Le 19 août 1942, Charlotte Dupuis et son frère sont arrêtés à Champvallon par quatre inspecteurs de la brigade mobile de Paris, quatre inspecteurs de la brigade de Dijon et l’inspecteur Grégoire de la police de l’Yonne.

Ils sont interrogés à Paris par les inspecteurs français rue Bassano et emprisonnés à la Maison d’arrêt de la Santé (Paris 14e) le 24 août 1942.

Charlotte est également incarcérée à Fresnes.

Le 20 octobre 1942, ils se revoient à Romainville. Ni l’un ni l’autre n’a été jugé.

Charles Dupuis est déporté à Mauthausen, Charlotte à Auschwitz.

Le 8 mars 1943 (ou le 10, selon l’acte de décès du camp), Charlotte Dupuis meurt de la dysenterie au Revier.

Le retour de Charles Dupuis

À son retour de Mauthausen, Charles Dupuis a fait étape en Suisse. Il y rencontre les rescapées du convoi. C’est par Marilou Colombain qu’il apprend la mort de sa sœur. Aucun avis officiel n’avait été envoyé à Champvallon.

Homologuée sergent en date du 25 mars 1947. Médaille militaire.

Citation à l’ordre du corps d’armée décernée au volontaire Dupuis Charlotte : « Résistante de la première heure, animée du plus pur esprit [...]

Marie-Jeanne DUPONT – 31703

Marie-Jeanne DUPONT – 31703
Marie-Jeanne DUPONT, dite « Marianne », dite « Lili », alias Nelly Nelson.
Marie-Jeanne est née à Douai le 11 mars 1921, dans une famille de sept enfants, tôt orpheline, elle est élevée chez les Sœurs de la Miséricorde à Douai.
L’arrestation
C’est sous son pseudonyme, Nelly Nelson, qu’elle est arrêtée, en prétendant être anglaise. Elle aurait pu prétendre n’importe quel surnom puisqu’elle n’avait pas de papier d’identité et c’est la raison même de son arrestation par la Gestapo le 2 août 1941, à Douai.
À la Santé, où elle a été emprisonnée le 3 août 1941, elle a tenté de se suicider en avalant les débris de son ampoule électrique après l’avoir cassée. Elle est arrivée à Romainville le 1er octobre 1942.
Marie-Jeanne est l’une des quarante-neuf survivantes du convoi. Elle a été rapatriée de Mauthausen le 30 avril 1945.
Elle s’est mariée en 1947 et a eu deux enfants.
Sources :
 Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 103-104.

Élisabeth DUPEYRON, née Dufour – 31731

Auschwitz-I, le 3 février 1943Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Élisabeth Dufour naît le 25 août 1914 à Lormont, dans la grande banlieue de Bordeaux (Gironde – 33) sur la rive droite de la Garonne, au sein d’une famille de cinq enfants. Son père est chauffeur aux Grands Moulins de Bordeaux. Elle va à l’école à Lormont jusqu’au certificat d’études.
À une date restant à préciser, elle se marie avec Albert Dupeyron, né le 29 avril 1910 à Bègles (Gironde). Au moment de leur arrestation, ils habitent impasse Canon à Bègles.
Ouvrier hautement qualifié, charpentier traceur, Albert participe à la construction des paquebots qui sortent des Chantiers de la Gironde à Lormont dans l’entre deux guerres et assurent la prospérité du port de Bordeaux par le transport de passagers et de marchandises vers l’Afrique.
Albert Dupeyron – Bébert – fait partie de ce noyau de militants farouchement partisans de l’unité syndicale, seule susceptible, selon eux, d’obtenir des améliorations sensibles des conditions de vie et de travail.
Il rejoint le Parti communiste dans les grands débats pour le Front populaire.
Lors de la mobilisation de 1939, il est requis à l’usine d’aviation de la SNCASO à Bègles-Birambis [1].
Il contribue à la réorganisation illégale du Parti Communiste, et dès l’entrée des Allemands à Bordeaux, à la constitution de groupes de l’organisation spéciale (O.S.) chargés de la protection des diffuseurs de propagande, du sabotage de la production et de la récupération d’armes.
Parallèlement, et sur instruction de l’organisation illégale, il participe à la direction du syndicat d’inspiration pétainiste pour avoir une couverture et intensifier les actions revendicatives.
Lorsqu’en 1941, la direction clandestine pense possible le déclenchement d’une grève avec pour prétexte l’insuffisance de [...]

Aurélie, dite Marie-Louise, DUCROS, née Dudon, “Maman Loulou” – 31746

Auschwitz-I, le 3 février 1943Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Aurélie Dudon naît le 11 mars 1902 à Villenave-d’Ornon (Gironde – 33), où ses parents sont maraîchers. Elle va école communale jusqu’au Certificat d’études, puis elle apprend le métier de vernisseuse au tampon.
Carte postale. Collection Mémoire Vive.
À une date restant à préciser, elle épouse Joseph Ducros, né le 7 mars 1902 à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques [1] – 64), plombier-zingueur artisan. Ils ont quatre enfants : François, né 12 septembre 1922 à Bordeaux, Marie, qui a dix-sept ans lorsque sa mère est arrêtée ; Paulette, qui a onze ans et Arlette, un bébé de quatorze mois.
Sous l’occupation, Joseph Ducros fait partie des Francs-tireurs et partisans (FTP) ; il entrepose chez lui de la poudre, des grenades, participe à des actions de sabotage. Sa femme le seconde et héberge des résistants.
En juillet 1942, se sentant menacé, Joseph Ducros part pour Oloron avec son fils aîné, François (vingt ans). II ne pense pas qu’on peut arrêter sa femme.
Le 9 juillet 1942, Marie-Louise Ducros est pourtant arrêtée chez elle, à Villenave-d’Ornon, ainsi que sa fille Marie (qui sera relâchée), par la police de Poinsot [2] accompagnée de la Gestapo.
D’abord recueillis par leur oncle, frère de Joseph Ducros, ses deux plus jeunes enfants, reviendront ensuite à la maison, tenue par leur grande sœur Marie.
Marie-Louise Ducros est emprisonnée à la caserne Boudet, rue de Pessac à Bordeaux, qui dispose d’une prison militaire utilisée comme annexe du Fort du Hâ.
Le 17 août 1942, Joseph et François Ducros sont arrêtés à Oloron.
Le 16 octobre, Marie-Louise Ducros est parmi les 70 hommes et femmes – dont 33 futures “31000” (les “Bordelaises” et les Charentaises) – transférés [...]

Madeleine, dite  »Mado » PERRIOT, née DOIRET – 31644

D.R.
Madeleine, Joséphine, Sylvie, Doiret naît le 2 novembre 1920 à Ivry-sur-Seine [1] (Val-de-Marne – 94), fille Pierre Doiret, 29 ans, piqueur, et d’Yvonne Pagès, vendeuse, aînée de cinq enfants, dont Roger, Pierre, né le 30 mai 1924 à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
Pierre Doiret a été appelé au service militaire en 1911 pour n’être démobilisé qu’en 1919. Ses souvenirs – les tranchées, la boue, Verdun – marqueront profondément l’enfance de Madeleine : elle se souviendra de la boue à Birkenau.
Le 24 décembre 1917 à Paris 13e, il se marie avec Yvonne Pagès, vendeuse dans une crémerie aux Halles. Les Doiret font construire un pavillon à Ivry, impasse Massing [2]. Leurs enfants vont à l’école jusqu’à seize ans. Ainsi, Roger Doiret fréquente l’école communale de la rue Robespierre à Ivry, puis le centre d’apprentissage place de la République.
Le père, Pierre Doiret, milite au Parti communiste.
En décembre 1936 – pendant la guerre d’Espagne -, Madeleine entre à l’Union des jeunes filles de France et y milite activement.
En septembre 1938, Madeleine interrompt ses études à l’école primaire supérieure Paul-Bert où elle préparait le brevet supérieur et commence à apprendre la sténodactylographie. Mais, à la déclaration de guerre, beaucoup d’instituteurs sont mobilisés ; elle devient institutrice intérimaire dans l’Yonne, jusqu’à la défaite.
La Résistance
En août 1940, Mado elle rejoint les jeunes communistes d’Ivry qui se regroupent pour résister.
Jean Compagnon (arrêté le 18 juin 1942, fusillé le 11 août suivant) lui apporte des textes qu’elle tape sur stencils et qu’on imprime la nuit sur une ronéo électrique dans une cave murée du pavillon des Doiret.
Avec son frère Roger, seize ans, qui porte les sacs sur son dos, elle va déposer les tracts en différents points d’Ivry où d’autres [...]

Madeleine ODRU, née DISSOUBRAY, dite “Jacqueline” – 31660

Madeleine Odru née DISSOUBRAY, dite « Jacqueline », naît le 25 novembre 1917 à Sainte-Marguerite-lès-Aumale, Seine-Inférieure (aujourd’hui Seine-Maritime). Elle grandit à Aumale et à Rouen. Son père est ingénieur agronome.Elle devient institutrice, mais exerce peu de temps.

La Résistance armée dans l’OS

En 1941 elle cesse d’exercer son métier pour se mettre à la disposition de la résistance. Elle fait partie des premières organisations spéciales de sabotage (ce qui deviendra les F.T.P.), du secrétariat de la section communiste de Rouen.

L’arrestation

Elle est arrêtée le 20 février 1942 à Rouen, par les brigades spéciales. Un policier muni d’un “passe” se présente à l’appartement où Madeleine vivait sous un faux nom, au 20, rue Montbret. Elle n’a pas pu soupçonner qu’elle avait affaire à un policier. Le prétendu camarade a posté ses collègues au dehors et Madeleine ainsi que Suzanne Roze sont arrêtées dès qu’elles se sont trouvées ensemble.

Transférée à Paris, enfermée au dépôt de la préfecture de police du 24 février au 23 mars 1942, puis à la maison d’arrêt de La Santé – à la division disciplinaire – sans doute parce qu’elle avait tenté plusieurs fois de fuir.

Le 24 août 1942, Madeleine Dissoubray fait partie d’un groupe transféré au camp allemand du Fort de Romainville. Elle y est inscrite sous le matricule n° 660.

Le 22 janvier 1943, elle est parmi les cent premières femmes otages transférées en camions au camp de Royallieu à Compiègne (leurs fiches individuelles du Fort de Romainville indiquent « 22.1 Nach Compiègne uberstellt » : « transférée à Compiègne le 22.1 »).

Le lendemain, un deuxième groupe de cent-vingt-deux détenues du Fort les y rejoint, auquel s’ajoutent huit prisonnières extraites d’autres lieux de détention (sept de la maison d’arrêt de Fresnes et une du dépôt de la préfecture de police [...]

Théodora VAN DAM, née Disper – 31749

Théodora Catherine Disper naît le 18 juin 1882 à Edam (Pays-Bas).

À une date restant à préciser, elle se marie avec Hendrik Van Dam, né le 13 juin 1887 à Villegeroberg (Pays-Bas).

À la fin de la Première guerre mondiale, celui-ci devient professeur de culture physique, secrétaire de la Chambre de commerce néerlandaise à Paris.

Le 16 juin 1919, quand naît leur fils Hendrich, ils habitent dans un immeuble haussmannien de six étages au 144 bis boulevard Montparnasse à Paris 14e. Leur fille Reyna Délicia naît le 17 avril 1922, puis Dorothéa Whilelmina naît le 1er novembre 1923. En 1926, ils habitent encore à cette adresse.

Plus tard – selon Charlotte Delbo -, la famille s’installe à Saint-Mandé [1] (Seine / Val-de-Marne – 94).

Sous l’occupation, Hendrik Van Dam appartient à un réseau grâce auquel des résistants hollandais s’évadent et passent en Angleterre.

En juin 1942, il a l’impression d’être repéré par la “Gestapo” (Sipo-SD) : un individu qui se présente comme un évadé lui semble louche. Il décide de partir et se met en route le 30 juin pour Londres via le Portugal.

Sa femme et ses filles restent à Saint-Mandé [1].

Le 19 octobre 1942, la “Gestapo” arrête Madame Van Dam. Elle est conduite au siège de la rue des Saussaies, à Paris, pour y être interrogée Puis est envoyée – seule – le même jour au Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas [1] (Seine / Seine-Saint-Denis), premier élément d’infrastructure du Frontstalag 122.

Théodora Van Dam y est enregistrée sous le matricule n° 1014.

Inquiète de ne pas voir revenir sa mère, l’aînée des filles, Reyna – vingt ans – va rue des Saussaies pour savoir, pour expliquer, pour plaider : elle veut la sauver. Dorothéa, sa sœur, l’accompagne. Mais, au moment d’entrer, Reyna lui [...]

Angèle, dite “Danièle”, LEDUC, née Denonne – 31841

Auschwitz-I, le 3 février 1943Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Angèle, Marie Denonne, dite « Danièle », naît le 28 avril 1891, à Roubaix (Nord), fille de Hilaire Denonne, 29 ans, tisserand de nationalité belge, et de Rebecca Fresco, 37 ans, son épouse, de nationalité hollandaise.

Elle quitte l’école communale de Roubaix à douze ans, travaille ensuite, ainsi que sa sœur cadette, comme bobineuse dans l’usine où leur père est ouvrier, puis elle apprend la couture.

Au cours de la Première Guerre mondiale, Angèle Denonne passe des renseignements en franchissant les lignes allemandes. Dénoncée, elle est arrêtée et conduite pour interrogatoire devant un lieutenant allemand qui lui dit : « Nous savons que vous passez des informations : collaborez ou, sinon, nous allons vous fouillez. » Angèle nie, enlève ses gants et les jette au visage dde l’officier : « Vous ne me croyez pas et bien fouillez-moi ». Ce qui est fait. Mais les Allemands ne trouvent rien, et pour cause : les renseignements sont écrit à l’intérieur des gants.

Le 2 mars 1920, à Paris 11e, Angèle Denonne se marie avec Louis Leduc, né le 2 décembre 1881 à Paris 20e, boucher. Angèle abandonne la couture pour tenir la caisse de la boucherie – une grosse boutique de cinq ou six commis à Paris. Ils n’ont pas d’enfant. À une date restant à préciser, ils prennent en charge la nièce d’Angèle, Nadia Angèle Denone, née le 18 septembre 1917 à Roubaix.  Les affaires périclitent ; confiante dans sa perspicacité, “Danièle” Leduc se fait chiromancienne (divination à partir de la forme et des lignes de la main) et reçoit sa clientèle dans leur appartement du 41 boulevard Malesherbes.

En 1942, les Leduc, qui ont quitté [...]