Thérèse LAMBOY, née Gady, épouse Léopold – 31800

Thérèse, Adrienne, Gady naît le 25 juillet 1918 à Saint-Pierre-Azif (Calvados), fille de Maurice Gady et de Suzanne Quibeuf, 24 ans. Par sa mère, veuve d’un soldat tué en août 1915 et remariée, Thérèse a un demi-frère plus âgé : Henri Dobert, né le 31 janvier 1915 à Dives-sur-Mer (Calvados).

À une date restant à déterminer, elle se marie avec Marcel Lamboy ; plus tard (quand ?), le couple divorcera.

Au début de 1942, âgée de 23 ans, Thérèse Lamboy met au monde une fille.

À cette époque, elle habite un hôtel meublé au 14 rue Albouy (Paris 10e) et travaille comme barmaid à la Maison Convert (plus tard, le Casino de l’Ile-de-Beauté), guinguette réputée de Nogent-sur-Marne (Seine / Val-de-Marne). C’est dans ce cadre qu’elle fait la connaissance d’un client, Pierre Lussac (d’Enghein-les-Bains ?, Seine-et-Oise / Val-d’Oise), qui fréquente régulièrement l’établissement avec son épouse, Yvonne Velgue. Le couple ayant un petit garçon du même âge que sa propre fille, Thérèse sympathise avec eux, au point qu’ils se tutoient. L’homme finit par lui déclarer qu’il est passeur sur la ligne de démarcation, contre rétribution. Un jour, il lui propose de participer à un convoyage de clandestins.

Selon son témoignage ultérieur, au cours du mois de juillet de cette année 1942, Thérèse Lamboy accompagne Lussac et sa femme chez « la tante Gisèle », domiciliée au 30 rue de la Folie-Méricourt, une Juive polonaise mariée à un Français mort au cours de la guerre de 1940, et qui ne craint pas immédiatement l’arrestation. Pendant la discussion (la négociation ?) entre les deux interlocuteurs, Thérèse Lamboy se contente d’écouter. La tante Gisèle demande à Lussac de faire passer en zone Sud sa nièce Régine Zajakowski, 19 ans. Il est prévu que [...]

Marcelle FUGLESANG – 31826

Marcelle Fuglesang naît dans le faubourg de Christiana (?) à Oslo (Norvège), le 21 février 1903, fille de Jørgan Jacob Fuglesang, 27 ans, Norvégien installé à Paris où il possède une affaire d’importation (“commissionnaire en marchandises”), et de Marguerite Claire Brunet, 24 ans, son épouse, fille d’un fabriquant de meubles parisien, mariés le 29 mai précédent à Paris 3e.

La France comme destin

En juillet 1914, le père de famille emmène sa femme et ses quatre enfants passer les vacances dans son pays, en Norvège, comme tous les ans.

La guerre les empêche de revenir en France. Monsieur Fuglesang se fait une nouvelle situation à Oslo et décide d’y rester. Mais Marcelle veut finir ses études à Paris. Elle tient sans doute plus de sa mère, qui est  née française et de qui elle obtiendra la nationalité une vingtaine d’années plus tard.

En 1920, Marcelle Fuglesang est de retour à Paris. Elle y fait des études d’infirmière, d’assistante sociale, de puéricultrice. Elle aime la France, elle en adopte les manières, les idées, la religion : elle se convertit au catholicisme, pratiquant avec ferveur.

En 1931, elle est recensée comme infirmière à la Maison-école d’Infirmières Privées du 2 place de la Porte de Vanves.

Elle aime la France, elle en adopte les manières, les idées, la religion : elle se convertit au catholicisme, pratiquant avec ferveur.

Début 1936, « Mademoiselle Fuglesang » dépose une demande de naturalisation française auprès du service ad hoc (dépendant du bureau du Sceau du ministère de la Justice), qu’elle obtient fin mai, après examen de son dossier par la Sûreté nationale. Elle habite alors chez un oncle maternel, Louis Brunet, 84 ans, domicilié au 10 villa Saint-Jacques (14e arrondissement). Marcelle se déclare comme assistante sociale (?) au 44 rue de [...]

Marie, Mathilde, dite Maï, POLITZER, née Larcade – 31680

© APP, Paris.
Marie, Mathilde, Larcade naît le 15 août 1906 à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques – 64), fille de Joseph Larcade et d’Hélène Mimiague, son épouse. Maï a deux frères : André, né en 1901, et Robert, né après elle. Le père de famille est un grand maître queux. En 1907, il est cuisinier en chef à l’ambassade de France à Saint-Petersbourg, où il vit avec son épouse (qui occupe un emploi de lingère), André et Maï. Revenu à Biarritz, station balnéaire prestigieuse, il devient chef cuisinier de l’Hôtel du Palais, ancienne résidence de l’impératrice Eugénie.
Biarritz. L’Hôtel du Palais, surplombant la Grande plage. Carte postale oblitérée en août 1933. Coll. Mémoire Vive.
La famille va à la messe tous les dimanches, à l’église Sainte-Eugénie. Le curé est un ami et le directeur de conscience de Maï. Celle-ci est élevée dans un couvent.
Biarritz. L’église Eugénie et le port des pêcheurs. Carte postale. Collection Mémoire Vive.
Néanmoins, Maï devient une jeune fille malicieuse et débordante de vie : elle ne manque aucune fête, fréquente la plage de Biarritz. Elle dessine, peint, lit beaucoup, est passionnée de théâtre, confectionnant des costumes, mettant en scène et interprétant les auteurs classiques avec ses amies.
En 1922, à 16 ans, elle achève brillamment ses études secondaires. Le 21 octobre de la même année, elle obtient un diplôme de sténo-dactylo à l’école Pigier de Bayonne. Le 27 juillet 1923, elle obtient un diplôme de correspondance commerciale et, le 28 novembre suivant, un diplôme d’études commerciales. Ensuite, elle persuade ses parents de la laisser monter à Paris pour faire des études de sage-femme. Inscrite à la faculté de médecine, elle suit des cours à la Pitié et obtient son diplôme le 5 novembre [...]

Georgette BRET, née Fourcade – 31747

æPhotographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943,
selon les trois vues anthropométriques de la police allemande.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Georgette Fourcade naît le 6 octobre 1905 à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde – 33), où ses parents sont employés d’épicerie. Parmi ses frères, Paul Fourcade, né le 15 février 1903.

Elle va à l’école jusqu’au certificat d’études, puis apprend la couture ; elle est vestonnière-giletière.

En 1930, elle se marie avec Robert Bret, né le 8 septembre 1906 à Cenon (33), sur la rive droite de la Garonne en face de Bordeaux. Ils ont une fille, Janine, née vers 1933. Au moment de son arrestation, le couple habite au 82, rue Dubourdieu à Bordeaux.

Ouvrier qualifié, ajusteur à la compagnie des TEOB (Tramways électriques et omnibus de Bordeaux), Robert Bret s’est éveillé très tôt à la vie sociale et politique. Ayant contribué avec ardeur et efficacité au développement et à l’activité de la cellule du Parti communiste de son entreprise, la direction du parti qui lui demande de participer à la commission d’organisation de la Région bordelaise.

En juin 1936, Robert Bret est un des organisateurs – avec Armand Gayral – de la grève paralysant Bordeaux : plus de tramways durant neuf jours, la bicyclette demeure le seul moyen de déplacement. Les traminots obtiennent satisfaction, dont 14 % d’augmentation.

La station des tramways devant la gare Saint-Jean.
Carte postale (recadrée), collection Mémoire Vive.La police l’a bien sûr remarqué et l’inscrit sur ses fiches avec la mention : « membre très actif du Parti communiste ».

Sous l’occupation, Robert Bret reste actif dans la clandestinité.

Le 22 novembre 1940, il est arrêté par la police française dans une vague de perquisitions et d’arrestations de communistes lancée par le préfet en accord avec les autorités d’occupation : [...]

Simone LOCHE, née Fougère – 31672

Simone Yvonne Alfrede Fougère naît le 27 octobre 1913 à Saint-Sulpice-des-Landes (Loire-Inférieure / Loire-Atlantique) [1], fille de Jean-Marie Fougère et Agnès Marie Boisteau, commerçants. Elle va à l’école communale jusqu’au certificat d’études primaires.

Simone devient employée de bureau, et se marie avec un chauffeur de taxi, secrétaire du syndicat CGT des cochers-chauffeurs à Paris.

Dès le début de l’Occupation, le couple est engagé dans l’action clandestine.

Simone Loche est arrêtée le 6 mars 1942 par les policiers des brigades spéciales qui la prennent au restaurant où elle était serveuse et qui était un nid de résistants.

Les policiers ont trouvé l’adresse sur un camarade arrêté précédemment, qui a été fusillé.

Les policiers veulent que Simone leur dise où est son mari, qui combat dans la zone sud, et qu’elle ne livre pas, bien entendu.

Après quelques jours dans les locaux des Renseignements généraux, elle passe au dépôt jusqu’au 30 avril 1942, à la Santé, an secret, jusqu’au 24 août 1942, à Romainville jusqu’au départ.

Le 22 janvier 1943, cent premières femmes otages sont transférées en camions au camp de Royallieu à Compiègne : leurs fiches individuelles du Fort de Romainville indiquent « 22.1 Nach Compiègne uberstellt » (transférée à Compiègne le 22.1). Le lendemain, un deuxième groupe de cent-vingt-deux détenues du Fort qui les y rejoint, auquel s’ajoutent huit prisonnières extraites d’autres lieux de détention (sept de la maison d’arrêt de Fresnes et une du dépôt de la préfecture de police). À ce jour, aucun témoignage de rescapée du premier transfert n’a été publié concernant les deux nuits et la journée passées à Royallieu, et le récit éponyme de Charlotte Delbo ne commence qu’au jour de la déportation… Mais Betty Jégouzo confirme ce départ en deux convois séparés, partis un jour après l’autre [...]

Rosa-Michelle, dite  »Rosie » FLOC’H – 31854

Rosa-Michelle FLOC’H, surnommée par ses compagnes du convoi des « 31000 » : « Rosie ».

Auschwitz-I, le 3 février 1943Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Rosa-Michelle est née le 15 septembre 1925 à Saint-Aubin-le-Vertueux, Eure, cinquième d’une famille de six enfants. Le père, cheminot sur le réseau de l’État, travaillait à la gare Montparnasse.
La mère, avec les deux derniers, s’était réfugiée au pays natal, Le Relecq-Kerhuon, près de Brest, en juin 1940.
Déportée à Auschwitz pour avoir inscrit un « V » sur un mur de Brest
Le 8 décembre 1942, Rosie est partie après avoir fini la vaisselle du déjeuner, et sa mère ne l’a jamais revue.
Rosie a été prise à crayonner sur le mur d’une école à Brest.
Elle faisait des « V » et s’occupait à transformer en « Vive les Anglais » un « Vive les Allemands » quand un feldgendarme est passé par là. Il l’a emmenée à la kommandantur de Brest, d’où elle est partie par le train quelques jours plus tard pour le fort de Romainville, escortée par un seul feldgendarme.
Une jeune fille à Romainville
C’était la plus jeune parmi les femmes et jeunes filles du convoi des « 31000 », ses compagnes ont transformé affectueusement son nom en « Rosie ».
Compte tenu de son jeune âge Charlotte Delbo note :
« Josée, usant des possibilités que lui offrait son poste de chef de camp, l’a mise dans la même chambre que Simone Sampaix pour qu’elle soit près d’une camarade de son âge. »
Elle est morte au revier de Birkenau au début de mars 1943.
Sa mère a été avisée par la mairie du Relecq-Kerhuon longtemps après la fin de la guerre.
Sources :
 Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), [...]

Yvette FEUILLET – 31663

Carte postale commémorative éditée après la guerre (recadrée) Collection Mémoire Vive.
Une jeunesse militante
Yvette Feuillet naît le 25 janvier 1920 à Paris 14e, fille d’un boulanger. À dix ans, elle perd son père. Restée seule pour élever ses deux filles, Yvette et Henriette, la mère fait des extras comme cuisinière.
Jeune, Yvette entre en apprentissage dans une usine de lampes électriques, rue Sedaine dans le 11e arrondissement, près de la Bastille. Elle est souffleuse et travaille très dur devant des fours.
En juin 1936, l’usine est en grève. Yvette, est élue déléguée de son atelier et se dépense avec entrain.
Quand se fonde l’Union des jeunes filles de France, en 1937, elle en fait partie et, là aussi, se donne sans mesure. Elle y consacre tout son temps libre.
La famille habite alors au 26, rue des Rosiers, à Paris 4e.
La Résistance
Le 8 octobre 1940, sa sœur Henriette est arrêtée en même temps que Pierre Villon. Selon la préfecture de police « Ginsburger [Pierre Villon] avait pour principale collaboratrice la demoiselle Feuillet chargée de recruter et de rémunérer à raison de 1500 à 2000 francs par mois les agents clandestins du parti. » Henriette est incarcérée à la Maison d’arrêt de la Santé, à Paris 14e.
Dès que la résistance à l’occupant se cristallise, Yvette y participe également. À vingt ans, agent de liaison du comité central clandestin du Front national universitaire, elle mène la vie des “illégaux” : faux papiers, adresse inconnue, pas de domicile fixe. Elle est notamment en contact avec Auguste et Henriette Garnier, laquelle dactylographie des textes que lui transmet Yvette.
Le 2 mars 1942, Yvette Feuillet est arrêtée dans le cadre des filatures policières de l’« affaire Pican-Cadras-Politzer ».
Elle passe [...]

Marie, Marcelle, FERRY, dite “Mitzy” – 31816

Marie, Marcelle Ferry naît le 6 mars 1918 à Igney (Vosges), fille de Joseph Ferry, 42 ans, ouvrier d’usine, alors mobilisé comme soldat de 2e classe affecté au 2e groupe d’aviation DPTA à l’aérodrome du Plessis-Belleville (Oise), et d’Augustine Mary, 43 ans, manouvrière, son épouse. Marie, dite “Mitzy”, est la dernière née de cinq enfants : avant sa naissance, la famille comptait Maurice, né le 8 octobre 1895 à Moyenmoutiers, Thérèse ou Paulette, née le 8 octobre ou 19 novembre 1905, Georgette, née le 26 janvier 1907, et Alice, née le 14 août, toutes les trois à Igney. Leur père, Joseph Ferry, est envoyé en “congé illimité de démobilisation” le 11 janvier 1919 et “se retire” à Igney.

La famille est si pauvre – le père est alors vitrier (après sa démobilisation ?), la mère femme de ménage – que les parents confient la petite dernière à l’orphelinat de Saint-Genest, tenu par des religieuses : les Sœurs du Pauvre Enfant Jésus.

Mitzy quitte l’institution à l’âge de treize ans pour gagner sa vie. Elle travaille chez les autres, tantôt ici tantôt là, d’une ville à l’autre.

Le 1er avril 1939, à Saint-Ouen (Seine / Seine-Saint-Denis), Marie Ferry, âgée de 21 ans, se marie avec André Charles Vidot, 33 ans, ajusteur.

Le passage de la ligne de démarcation à Moulins

À la fin de 1940, Mitzy est serveuse dans un restaurant de Moulins (Allier) : La Madeleine, rue des Garceaux, en zone occupée. La rivière trace la ligne de démarcation, contrôlée au niveau du seul pont routier de Régemortes (il existe aussi un pont destiné au transport ferroviaire : le “pont de fer”).

Un client du restaurant, qui se fait connaître sous le seul prénom de “Robert”, lui demande d’abord quelques [...]

Lucienne dite  »Annie » FERRÉ, née Proux – 31722

Auschwitz-I, le 3 février 1943Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Lucienne Proux naît le 11 octobre 1922 à Ville-d’Avray [1] (Hauts-de-Seine – 92), mais elle grandit à Rochefort (Charente-Maritime [2] – 17) où son père est cheminot. Après le certificat d’études, elle apprend la coiffure. Mais on ne sait si elle a exercé son métier avant de se marier, très jeune.
Avant la guerre, elle est membre de l’Union des jeunes filles de France.
En mai-juin 1940, son mari est fait prisonnier de guerre et envoyé dans un Stalag en Allemagne.
Au début de 1942, Renée Michaux, assurant la liaison du PCF clandestin entre le Sud-Ouest et Paris, charge Gilberte Tamisé de recruter Lucienne Ferré qu’elle avait connue à Rochefort. Au retour de sa mission, Gilberte fait observer que Lucienne lui semble jeune et peu solide. Renée Michaux, qui n’a elle-même que vingt-deux ans, ne partage pas ce jugement et Lucienne devient « Annie ».
En juillet 1942, Annie est arrêtée à Bordeaux (Gironde – 33) – il faudrait connaître la date exacte… Elle est écroué au Fort du Hâ.
Les “Bordelaises” l’accuseront d’avoir dénoncé un grand nombre de ses camarades. Au cours des interrogatoires qu’elle subit, “charge”-t-elle ou identifie-t-elle des personnes déjà arrêtées et/ou ses déclarations favorisent-elles de nouvelles arrestations de résistants ? Parmi ceux-ci, y a-t-il des “31000” ? (Renée Michaux et les sœurs Tamisé ont été arrêtées avant). À vérifier…
Le 16 octobre 1942, “Annie” est parmi les 70 hommes et femmes – dont 33 futures “31000” (les “Bordelaises” et les Charentaises) – transférés depuis le Fort du Hâ et la caserne Boudet de Bordeaux au camp allemand du Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas [3] (Seine-Saint-Denis – 93), premier élément [...]

Berthe SABOURAULT, née Fays – 31683

Photographiée à Auschwitz-I,
le 3 février 1943.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Berthe, Célina, Fays naît le 8 juin 1904 à Villiers-le-Roux (Charente – 16) où ses parents sont cultivateurs et où elle est élevée, dernière de trois enfants.

Après son mariage avec Raoul, Léandre, Sabourault, né le 24 novembre 1900 à Bernac (16), entrepreneur de maçonnerie, elle apprend le métier de coiffeuse en suivant des cours à Angoulême et installe un petit salon de coiffure dans une dépendance de leur maison, à Villiers-le-Roux (16).

Berthe et Raoul Sabourault sont des combattants de la première heure. Dès sa constitution, ils sont membres du Front national [1], reçoivent du matériel de Paris, le font parvenir aux différents points et logent des responsables de l’organisation…

Le 21 février 1942 au matin, se présente chez eux un homme qui se prétend membre de l’organisation et qui possède un “passe”. Il dit avoir perdu le contact à la suite des arrestations survenues en décembre. Il est sale, mal rasé. Les Sabourault l’accueillent, le nourrissent, lui font prendre un bain et Berthe qui est coiffeuse, le coiffe et le rase. Les Sabourault ne l’hébergent pas, mais consentent à lui indiquer l’adresse d’une personne susceptible de lui faire retrouver la liaison avec quelqu’un d’Angoulême.

Cet inconnu parvient ainsi à “loger” Paulette Brillouet et Marthe Meynard, laquelle avait déjà été arrêtée en décembre, puis relâchée.

Le lendemain matin, vers neuf heures, des policier français arrêtent le couple Sabourault, chez eux, devant leur fils, Jacques (ou Jack), âgé de neuf ans.

Berthe et Raoul Sabourault passent une semaine à la prison de Ruffec (16).

Ruffec. La prison dans les années 1900.
Carte postalle. Collection Mémoire Vive.Transférés à Paris, ils sont interrogés aux Renseignements généraux, où ils retrouvent les camarades de la [...]