Marcelle, dite “Paulette”, GOURMELON – 31753

Photo anthropométrique prise le 28 août 1942
par le service de l’identité judiciaire.
© Archives de la Préfecture de Police (APP), Paris.Marcelle Gourmelon naît le 30 juin 1924 à Paris 10e, fille de Pierre Gourmelon, comptable, et de Jeanne Cam, 24 ans, son épouse. Marcelle, l’aînée, aura deux sœurs, Louisette, née le 30 avril 1926, et Jacqueline, née le 13 août 1932, ainsi qu’un frère, Jean, qui ne vivra que six mois.

Les deux premières enfants vont à l’école maternelle à Paris.

Au début des années 1930, la famille déménage pour Cheptainville, près d’Arpajon [1] (Essonne – 91).

Puis la famille vient habiter un pavillon au 26, cité des Jardins à Arpajon. Marcelle Gourmelon y achève sa scolarité à l’école communale en obtenant le certificat d’études primaires. Contrairement à beaucoup de jeunes filles de son âge, elle ne poursuit pas de formation dans une école d’apprentissage. Le 3 septembre 1939, à la déclaration de la guerre, elle a quinze ans.

Son père décède en 1941.

Une jeune fille dans la Résistance

En 1942, Marcelle, prenant le pseudonyme de « Paulette », rejoint un groupe de Francs tireurs et partisans (FTP). Début juin, sous prétexte de camping, celui-ci s’installe en forêt de Fontainebleau, sur la commune de Moret-sur-Loing au lieu-dit le Calvaire, une butte boisée dominant Moret et la confluence de la Seine et du Loing. Ce premier groupe de partisans, dirigé par Maurice Le Berre (« Noël »), 20 ans et déjà combattant expérimenté, intègre dans ses rangs trois jeunes filles : Marcelle, Simone Deguéret (« Claudine ») et Raymonde Georges, laquelle sert un temps d’agent de liaison avec Pierre Georges, dit « Frédo » (son beau-frère, futur colonel Fabien). Après avoir failli être arrêté à Paris le 6 mars, estimant être “grillé” sur la région parisienne, celui-ci est « parti [...]

Luz MARTOS, née Goni – (31696 ?)

Higinia Luz (prononcer « Loutch ») Goñi-Ayestaran naît le 11 janvier 1906 à Cirauqui (en espagnol) ou Zirauki (en basque), en Navarre (Espagne), fille aînée de D. Fructuoso Goñi-Urra, cultivateur, et de Doña Natalia Ayestaran-Goicoehea, son épouse. Celle-ci décédera lors de la naissance de sa sœur cadette, Aurelia. Leur père se remarie avec sa belle-sœur, ayant encore sept enfants.  Quand Luz et sa sœur cadette sont en âge de travailler, elles sont envoyées chez leurs grands-parents à Pampelune afin d’être placées comme domestiques.

La mémoire locale a rapporté que Luz – qui a aussi travaillé à Saint-Sébastien – avait alors une réputation de “gauchiste” dans une région essentiellement “carliste” (monarchiste et cléricale).

En 1932, âgée de 26 ans, Luz part tenter sa chance à Paris.

En 1933, elle est logée dans l’hôtel particulier du musicien catalan (pianiste et enseignant à la Schola Cantorum) Joaquín Nin, au 27 rue Henri Heine (Paris 16e), étant entrée au service de la seconde épouse de l’artiste, Maruca.

En septembre 1933, la sœur de Luz, Aurelia, lui rend une visite qui dure trois mois.

En 1934, Luz habite dans un groupe d’immeubles modernes au 3 rue Rodin (Paris 16e) ; comme cuisinière chez un autre employeur ?

Le 10 novembre 1934, à la mairie du 16e arrondissement, Higinia Luz Goñi-Ayestaran, âgée de 28 ans, se marie avec José Martos, mécanicien, 25 ans, né le 5 mars 1909 à Oran (ville et département, en Algérie colonisée et annexée par la France de 1848 à 1962). Leurs témoins sont un coiffeur et une sténo-dactylo, tous deux d’origine espagnole. Luz prend dès lors la nationalité française de son mari.

En 1936, José Martos habite dans le quartier des Grandes Carrières (Paris 18e) et travaille comme ferrailleur.

Le 15 décembre 1936, il [...]

Aimée, dite  »Manette » DORIDAT, née Godefroy – 31767

Aimée DORIDAT, née Godefroy – 31767
Aimée DORIDAT (« Manette ») est née le 14 mars 1905 à Neuves-Maisons, près de Nancy, cinquième d’une famille de onze enfants (dont sept garçons).
Le père est contremaître à l’usine de Neuves-Maisons.
La Résistance
Deux des frères Godefroy, Louis et Jean, communistes avant la guerre, entrent dans l’action clandestine (groupe Lorraine) dès le début de l’occupation.
Manette, qui n’a jamais fait de politique, cache chez elle ce que ses frères lui confient : tracts, grenades, essence ; à l’insu de son mari, dessinateur à l’usine.
Le 11 juin 1942, Jean et Louis sont arrêtés à Nancy. Louis est relâché peu après, faute de preuves, dit-on. Par prudence, il quitte la région et sa femme, Olga.
Jean Godefroy est fusillé à La Malpierre (Nancy) le 29 juillet 1942.
Mais l’affaire n’est pas classée. Derechef, la Gestapo recherche Louis.
Le 7 août 1942, les gendarmes de Neuves-Maisons, sur ordre de Nancy, arrêtent à l’usine, en plein travail, les cinq autres frères Godefroy, puis leurs femmes chez elles.
L’un des enfants court prévenir Manette. Tout de suite, elle pense à Louis, elle envoie vite un télégramme à Louis qui est à Chaville.
Les gendarmes sont chez Manette un instant plus tard. Ils fouillent la maison, ne trouvent rien, emmènent Manette.
Tous (les cinq hommes, leurs femmes et Manette) sont transportés au fort d’Écrouves sans même être interrogés.
Au reçu du télégramme de Manette, Olga Godefroy, la femme de Louis, prend le train pour Neuves-Maisons. Elle veut savoir ce qui se passe. À peine a-t-elle mis pied à terre que le fils de Manette – un enfant de huit ans -, prévenu par un cheminot, va au-devant d’elle, la met au courant. Elle devrait rebrousser chemin. [...]

Germaine GIRARD – (31706 ?)

Germaine, Emma, Marie Girard, naît le 30 janvier 1904 à Saint-Cloud (Seine / Hauts-de-Seine – 92), chez ses parents, Alexandre Girard, 34 ans, tailleur, et Méline Mainfroid, 33 ans, repasseuse, son épouse, domiciliés au 14, rue de l’Église. À sa naissance, Germaine a un frère de sept ans, Charles. Deux ans plus tard naît sa sœur cadette Marie.

En 1921, les deux sœurs vivent encore chez leurs parents.En 1926, Germaine a quitté le foyer parental, où ne reste que la cadette. Aux recensements de 1931 et 1936, leurs parents habitent toujours – alors seuls – à la même adresse.

Au moment de son arrestation, Germaine Girard habite à Paris 11e.

Le 8 octobre 1942, Germaine Girard est conduite au camp allemand du Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas [1] (Seine / Seine-Saint-Denis), premier élément d’infrastructure du Frontstalag 122. Le même jour y sont internées – pour des démêlés avec les autorités d’occupations qui ne sont pas directement de nature politique – dix autres femmes qui seront déportées avec elle. Germaine Girard y est enregistrée sous le matricule n° 879.

Le 22 janvier 1943, Germaine Girard fait partie des cent premières femmes otages transférées en camions au camp de Royallieu à Compiègne ; leurs fiches individuelles du Fort de Romainville indiquent « 22.1 Nach Compiègne uberstellt » (transférée à Compiègne le 21.1). Le lendemain, un deuxième groupe de cent-vingt-deux détenues du Fort les y rejoint, auquel s’ajoutent huit prisonnières extraites d’autres lieux de détention (sept de la maison d’arrêt de Fresnes et une du dépôt de la préfecture de police).

Toutes passent la nuit du 23 janvier à Royallieu, probablement dans un bâtiment du secteur C du camp.

Le lendemain matin, 24 janvier, les deux-cent-trente femmes sont conduites à [...]

Angèle, dite Renée, GIRARD – 31632

Photomaton probablement saisi
à l’occasion d’une perquisition.
© Archives de la Préfecture de Police (APPo), Paris.Angèle, Mélanie, Girard naît le 11 décembre 1894, à Paris 10e, fille unique de Gustave Girard, 26 ans, garçon de magasin, et d’Antoinette Dubois, 22 ans, journalière, domiciliés au 3 rue Bellot. Elle est orpheline au moment de la guerre. N’aimant pas son prénom d’Angèle, elle se fait appeler Renée.

Comptable, elle fait aussi du secrétariat.

Elle habite pendant un temps au 49, avenue des Ternes.

Son activité de militante communiste est toute sa vie et elle semble ne pas avoir de vie privée ; elle est célibataire.

En 1936, Angèle “Renée” Girard devient la secrétaire parlementaire de Prosper Môquet, député communiste de la troisième circonscription (quartier des Épinettes) du 17e arrondissement (et père de Guy Môquet). Dans les années du Front populaire, elle travaille aussi à Regards, hebdomadaire illustré publié par le Parti communiste…

Le 26 juillet 1940, elle est arrêtée alors qu’elle distribue des tracts aux abords d’une soupe populaire de l’armée allemande. Détenue pendant deux mois et demi à la Maison d’arrêt de la Santé (Paris 14e), elle est finalement relaxée par les autorités d’occupation.

En 1942, Angèle “Renée” Girard est agent du Front national [1]; elle n’a pas d’emploi salarié ; elle est à la disposition de la résistance vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle habite seule dans un petit logement au 166, avenue de Clichy, à Paris.

Les inspecteurs des brigades spéciales des renseignements généraux de la préfecture de police notifient ses contacts avec plusieurs résistants : Pierre Lacan, ex-journaliste à L’Humanité chargé dans l’O.S. de l’édition, de la diffusion de notices de sabotages et de fabrication et d’utilisation des explosifs, Étiévant, Julien Landragin, typographe, et Maurice Grandcoing, responsable militaire du PC [...]

Andrée GIGAND – 31845

…en 1941. © Collection Michel Gigand.
Andrée Gigand naît le 4 mars 1921 au lieu-dit la Montagne à Ressons-le-Long (Aisne – 02), fille d’Alphonse Gigand, chauffeur, et de Sophie Richet, son épouse, manouvrière. Les témoins devant le maire pour l’inscription à l’état civil sont l’instituteur et le garde-champêtre du village.
Alphonse Gigand est chauffeur de chaudière. Pendant deux ans, il exerce son métier à la distillerie de Ressons.
Il est adhérent du parti communiste.
Son engagement politique génère de nombreux conflits avec ses employeurs, ce qui le conduit à venir habiter à Saint-Bandry par Amblény, commune des environs. Au cours de la guerre de 1914-1918, ce petit village, situé à 4 km de la ligne de front – alors située sur le cours de l’Aisne -, a été presque totalement détruit par les bombardements.
Leur maison – sans eau ni électricité – est une habitation troglodyte, mitoyenne à une carrière sous roche et isolée au milieu des bois de Saint-Bandry (l’endroit est désigné sous le nom de « la carrière » par les gens du voisinage).
La Carrière (montage). © Collection Michel Gigand.
Le couple y habite avec ses trois enfants : Andrée, Jean, né le 29 mai 1926, et Michel, né le 21 mars 1931 à Saint-Bandry.
À partir de 1936, Alphonse Gigand est chauffeur de chaudière à la râperie annexe de Pouy, sur la commune de Mortefontaine (02), entre Saint-Bandry et Villers-Cotterêts ; le jus de betterave qui y est produit est ensuite envoyé pour transformation à la sucrerie de Berneuil-sur-Aisne, S.A. Sucrière de Berneuil (fermée en 1997, rasée en 2003).
Le 10 octobre 1938, son épouse, Sophie, met au monde leur deuxième fille, Jeanine, née au domicile familial. Selon leurs âges respectifs, les quatre enfants fréquentent [...]

Laure GATET – 31833

(D.R.)Laure, Constance, Pierrette, Gatet naît le 19 juillet 1913, à la Maison-Dieu, commune de Boussac-Bourg (Creuse), dans une famille d’enseignants.

Le 23 juin 1923, avec sa tante, sa mère et son père.
Site du lycée Laure Gatet, de Périgeux.Elle passe son certificat d’études primaire à Boussac, reçue première du canton. Dispensée de sixième, elle suit sa cinquième et sa quatrième au lycée d’Aurillac (Cantal), puis la troisième, la seconde et la terminale au collège de jeunes filles de Périgueux (Dordogne) ; son père y est alors directeur de l’École normale d’Instituteurs.

Périgueux. Le collège de jeunes filles, les nouveaux bâtiments.
Carte postale des années 1930. Collection Mémoire Vive.Classe de 3e A le 26 mai 1928,
Laure Gatet est debout au milieu, en noir.
Site dordogne-perigord.com (voir sources)Laure Gatet obtient le baccalauréat de Philosophie en 1931, puis poursuit des études universitaires à Bordeaux (Gironde).

Bordeaux. La faculté de Médecine et de Pharmacie.
Carte postale des années 1900. Coll. Mémoire Vive.D’abord docteur en pharmacie (1937), elle se tourne vers la recherche en biochimie et devient l’assistante du professeur Louis Genevois à Bordeaux, auprès duquel elle obtient le doctorat ès-sciences en janvier 1940 (thèse sur la maturité des raisins).

La Résistance

Laure Gatet est une catholique sincère, croyant à la justice, une patriote.

Dès l’automne 1940, elle prêche la résistance à l’occupant nazi. En janvier 1941, par l’intermédiaire des frères Cayrol – Pierre mourra en déportation, Jean deviendra écrivain – elle s’engage dans le réseau Confrérie Notre-Dame (devenu CND-Castille en 1944), fondé par le colonel Rémy. Agent de liaison sous les ordres du colonel Fleuret, secrétaire du port autonome de Bordeaux, elle porte des messages, soit vers la frontière espagnole, soit en zone “libre” : pour aller voir sa mère, elle bénéficie d’un Ausweiss l’autorisant [...]

Alice CAILBAULT, née Gardelle – 31738

Auschwitz-I, le 3 février 1943. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Alice Gardelle naît le 1er avril 1906 à Paris. Son père, originaire de Charente, travaille chez Renault à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine – 92). En 1917, sa mère – qui a peur de la “grosse Bertha” (bombardements au canon sur la capitale) – quitte Paris avec ses quatre enfants. Réfugiée à Javrezac (Charente – 16), elle envoie Alice à l’école libre, puis, la guerre terminée, elle monte une petite entreprise de tricot artisanal où elle travaille avec ses filles.
En 1926 à Paris, Alice épouse Louis Cailbault, ouvrier chez Renault et lui aussi originaire des Charentes. Ils ont une fille, Andrée, née la même année.
En 1936, les époux retournent dans leur région d’origine : Louis Cailbault reprend le bail d’une ferme à la suite de son père, à Saint-Laurent-de-Cognac (Charente – 16)), petit village situé à cinq kilomètres à l’ouest de Cognac, à la limite des deux départements charentais. Mais Alice ne devient pas fermière : elle a une machine à tricoter et elle travaille pour des magasins d’abord, puis pour une clientèle privée qui devient assez importante.
En juin 1940, Louis Cailbault est fait prisonnier à Dunkerque et conduit dans un Stalag en Allemagne. Alice reste seule à Saint-Laurent-de-Cognac avec sa fille Andrée, le père Gardelle, une vieille servante et un petit domestique. La laine est rare. Cette fois, elle est fermière.
En juillet 1942, Margot Valina, son amie d’enfance, lui demande d’héberger des résistants, à l’occasion. Alice accepte.
Le 12 août 1942, à cinq heures du matin, une quarantaine d’Allemands, venus dans deux camions, cernent la ferme Cailbault. Ils n’y trouvent rien, ni personne autre que les habitants. Des Francs-tireurs [...]

Marie-Jeanne BAUER, née Gantou – 31651

Photo anthropométrique prise le 17 mars 1942
par le service de l’identité judiciaire.
© Archives de la Préfecture de Police (APP), Paris.La Jeunesse

Marie-Jeanne Gantou naît le 14 juillet 1913 à Saint-Affrique (Aveyron), fille de François Gantou, 40 ans, petit propriétaire terrien (« cultivateur »), et d’Augustine Douarche, 29 ans, son épouse. Marie-Jeanne est la cadette d’une famille de quatre enfants. Fernande est née en 1906, Georgette naîtra en 1922, et Raymond, le 28 avril 1924, tous trois à Saint-Affrique. En 1911, la famille habite rue de la Grave dans le quartier des Cazes, une voie montant depuis la Sorgue vers le centre. En 1921, ils sont installés rue du Général-de-Castelnau (probablement à la même adresse, la rue ayant pris le nom d’un militaire natif de la ville). En 1926, les deux parents s’y déclarent comme charcutiers.

Marie-Jeanne suit l’école à Saint-Affrique, puis va à Paris continuer sa formation.Le 1er octobre 1932, elle est admise à l’école d’infirmières de l’Assistance publique à l’hôpital de la Salpétrière (Paris 13e), d’où elle sort avec son diplôme d’État le 15 octobre 1934. Elle est aussitôt nommée infirmière titulaire à l’hôpital Claude-Bernard, 10, avenue de la Porte-d’Aubervilliers (Paris 18e) ; un établissement aujourd’hui disparu.

Au printemps 1936, Marie-Jeanne habite seule au 209-211, rue du Faubourg-Saint-Martin (Paris 10e).

Le 8 mai 1937, à la mairie du 10e arrondissement, Marie-Jeanne Gantou, infirmière, se marie avec Jean-Claude Bauer, né le 3 octobre 1910 à Saint-Dié (Vosges), étudiant en médecine, tous deux étant alors domiciliés rue du Faubourg-Saint-Martin. Bientôt, le – désormais – docteur Bauer ouvre un cabinet de médecine générale à Saint-Ouen-sur-Seine (Seine / Seine-Saint-Denis) ; en octobre 1937, le couple emménage au 3, rue Blanqui.

Ils n’auront pas d’enfant.

Jean-Claude Bauer a adhéré au Parti communiste en 1934.

Au [...]

Yvonne GALLOIS – 31849

Photographie anthropométrique prise le 16 septembre 1942
par le service de l’identité judiciaire.
© Archives de la Préfecture de Police (APP), Paris. Yvonne, Renée, Lucie, Gallois naît le 25 avril 1921 à Sorel-Moussel [1], petit village sur les bords de l’Eure, 13 km au Nord de Dreux (Eure-et-Loir), fille de Raphaël Gallois, 24 ans, alors ouvrier de scierie à Ézy(-sur-Eure), journalier agricole (qui habitera au 2 rue Marquis, à Dreux) et de Germaine Mabilotte, son épouse, 18 ans, alors journalière, domiciliés au lieu dit la Boissière, avec ou auprès de la famille de Joseph et Augustine Mabilotte. Yvonne est l’aînée. En 1923, naissent ses deux frères jumeaux, Roland et Roger. En 1926, leur père est bûcheron. En 1927, naît leur frère Bernard. En 1931, leur père est ouvrier dans une papeterie.

Yvonne va à l’école communale à Sorel-Moussel, puis à Muzy, limitrophe de Dreux, au nord-ouest, où la famille déménage ensuite. Yvonne y passe son certificat d’études, puis commence à gagner sa vie.

Lors du recensement de population de 1936, la mère d’Yvonne est enregistrée sous son nom de jeune fille comme femme de service à la clinique Laennec (sanatorium) de Dreux. Si elle y loge, s’agit-il d’une séparation ?

En 1942, Yvonne Gallois est cuisinière à Paris, dans le 20e arrondissement ; une place où elle n’est pas logée, où la nourriture est si chiche que sa mère lui envoie du ravitaillement. Elle habite au 335, rue des Pyrénées.

Au cours de cette année, elle se met en ménage avec Marc, Marcel Lainé, 17 ans (né le 25 janvier 1925 à Garnay, 28), venu de Dreux en juillet et, en dernier lieu, ajusteur chez Schneider Hispano à Houilles (Seine-et-Oise / Yvelines). Très rapidement, le jeune homme adhère au Parti communiste clandestin, puis [...]