Sylviane COUPET – 31804

SSylviane Jeanne Coupet naît le 15 août 1925 à Paris 6e, fille de Marcel Coupet, 24 ans, sergent au 5e régiment d’infanterie coloniale du Maroc, et de Madeleine Battais, née le 11 juillet 1899 à Paris 4e.

Elle va à l’école en Algérie, à Madagascar, en France, au hasard des garnisons où est affecté son père, sous-officier de l’armée coloniale (jusqu’au grade d’adjudant-chef en Indochine).

Le 29 juin 1926, à Paris 11e, sa tante, Marguerite Battais, épouse Fernand Stora, 35 ans, natif d’Alger, tailleur pour hommes. Au fil du temps, celui-ci obtient une grande réussite professionnelle et commerciale, ouvrant un magasin sur les grands boulevards, Jo et Jo, où s’habillent toutes les vedettes du music-hall des années 1930.

Leur couple n’ayant pas d’enfant, Marguerite s’attache à sa nièce Sylviane.

Avant guerre, Fernand Stora s’installe avec sa famille au 22 rue Lamarck (Paris 18e), dans un hôtel particulier d’un étage avec une façade en retrait de cette voie descendant la butte Montmartre.

Arrive l’Occupation et les lois antisémites…

Fernand Stora est juif : s’étant déclaré comme tel, il porte l’étoile jaune. Son magasin passe entre les mains d’un gérant aryen. Il attend que l’occupation prenne fin…

Le père de Sylviane ayant été envoyé comme prisonnier de guerre en Allemagne, les Stora hébergent la mère de celle-ci, Madeleine, atteinte par la tuberculose. Elle y décède le 19 juin 1942, avant sa 42e année, et la jeune fille reste chez sa tante.

Puis le frère de Fernand Stora, Raoul, et le fils de celui-ci sont arrêtés comme juifs.

Fernand Stora a de l’argent. Il essaye de les faire sortir du camp de Drancy par quelque moyen et pour cela entre en rapports avec un certain Brunet, qui se vante d’être un agent double et d’avoir des relations [...]

Adrienne, dite “Linotte”, HARDENBERG, née Coston – 31636

Adrienne Coston, dite Linotte, naît le 23 septembre 1906 à Saint-Quentin (Aisne) – d’où sa mère, Mathilde Ismérie Couvreur (dite “Angèle” ?), 24 ans, couturière, est originaire -, au domicile de ses grands-parents maternels. Ses propres parents étant alors ordinairement domiciliés au 40 rue du Ruisseau à Paris 18e. Son père Edmond, 27 ans, est ouvrier bitûmier.

Puis Adrienne est élevée à Paris 12e, où elle fréquente l’école communale jusqu’à treize ans.

Sa sœur Hélène naît le 23 septembre 1909 à Paris 16e, chez leurs parents, alors domiciliés au 5 rue Jouvenet.

Du 6 août 1914 au 26 janvier 1919, leur père est mobilisé dans l’artillerie.

Après-guerre, la famille se retrouve au 52 rue de Fécamp (Paris 12e), dans un petit immeuble face à une cité HBM.

Gravissant les échelons professionnels, Edmond Coston deviendra chef de service aux travaux publics.

Après le certificat d’études, Adrienne entre en apprentissage dans un atelier de confection pour dames et devient coupeuse.

En 1926, les Coston habitent au 7 rue de la Grange Ory à Cachan (Seine / Val-de-Marne).

Le 28 janvier 1928, à Cachan, Adrienne épouse Pierre Hardenberg, né le 11 juillet 1901 à Courbevoie (Seine / Hauts-de-Seine)… de parents italiens (Cesare Hardenberg, 27 ans, photograveur, et Albina Cappellini, 22 ans), dont il possède la nationalité, domiciliés au 30 rue Marengo. Pierre est devenu lui aussi photograveur.

Le ménage s’installe à Bagneux (Seine / Hauts-de-Seine), où leur fille Yolande naît le 25 juin 1929. En 1936, ils habitent au 168 rue de Verdun, près du carrefour avec l’avenue Aristide Briand. Pierre est alors photograveur chez Cornavin, à Paris 13e.

Au moment du Front Populaire, Adrienne Hardenberg devient secrétaire du comité de Bagneux de l’Union des femmes françaises et milite au comité de l’Union des femmes contre le [...]

Marie DUBOIS, née Corot – 31693

Photographiée au fort de Romainville (Haftlager 122).
Droits réservés.Marie Corot naît le 27 février 1890 à Beaune (Côte-d’Or – 21), fille de Jacques Corot, 34 ans, terrassier demeurant à Beaune (Ch. Delbo écrit « tailleur de pierre à Dijon »), célibataire, et de Marie Alix Bailly-Maitre, 26 ans, célibataire, demeurant avec lui. Le couple se marie le 12 février 1901 à Dijon (21).

Orpheline de bonne heure, Marie est confiée à l’Assistance publique.

Quelques années après avoir quitté l’école communale, elle vient “se placer” dans la région parisienne : cuisinière-serveuse dans un restaurant de Levallois-Perret (Seine / Hauts-de-Seine – 92). Au printemps 1922, elle est domiciliée au 30 rue Cavé, dans cette commune.

Le 10 avril 1922 à Gennevilliers (92), âgée de 32 ans, elle se marie avec François Eugène Le Corre, 38 ans, veuf depuis 1916, chauffeur, domicilié 86 avenue de Paris. Ils divorceront le 19 mars 1931.

Puis elle se met en ménage avec Lucien Émile Dubois, né le 28 août 1905 à Argenvières (Cher), cantonnier ou forain, et, en 1936, ils prennent un café à Saint-Denis (Seine / Seine-Saint-Denis), au 49, route d’Aubervilliers, à l’angle de la villa Thierry. Marie se déclare comme « marchande de vins ». Ils se marient le 8 avril 1939 ; elle a alors 49 ans, il en a 33.

En juin 1940, Lucien Dubois, mobilisé, est fait prisonnier de guerre.

En 1942, Marie Dubois tient seule le café ; une belle-sœur qui vient parfois l’aider est intriguée par les allées et venues dans  l’établissement, par les commissions que fait Marie Dubois, partant sans dire où elle va avec quelque chose sous son tablier : le café est un rendez-vous de résistants et une “boîte aux lettres”.

Selon la rumeur publique, une voisine la dénonce.

À la fin de septembre 1942, [...]

Camille CHAMPION, née Chuat – 31656

La jeunesse
Camille est née le 1er juin 1898 à Huelgoat (Finistère) dans une famille de quatre enfants. Ses parents étaient forestiers. Elle passe son enfance dans l’Orne. En 1921, elle épouse Marcel Champion, facteur. En 1942, elle tient à Maison-Maugis, dans l’Orne, une pension de famille qui peut accueillir une dizaine de pensionnaires.
L’arrestation du couple
Marcel et Camille Champion sont arrêtés chez eux le 3 mars 1942 au soir par des inspecteurs des brigades spéciales venus tout exprès de Paris dans le cadre de l’affaire Pican-Cadras-Politzer. Pour quelle raison ? Avaient-ils eu des résistants comme clients ? en effet, ils n’étaient pas membres du Parti communiste avant la guerre. Par chance, il n’y avait chez eux ni leur fils, âgé alors de dix-huit ans, ni client.
Des Renseignements généraux à Romainville
Camille Champion est emmenée immédiatement à Paris et interrogée aux Renseignements généraux, puis enfermée au dépôt jusqu’au 30 avril 1942. Elle est transférée à la Santé – où elle est restée au secret jusqu’au 24 août 1942 – et de là au fort de Romainville.
Photo anthropométrique prise le 17 mars 1942par le service de l’identité judiciaire.© Archives de la Préfecture de Police (APP), Paris.
Elle meurt à Auschwitz du typhus en avril 1943.
Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943.Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne.Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Son fils a appris sa mort par les rescapées du convoi.
Marcel Champion fusillé le 21 septembre 1942
Marcel Champion a été fusillé au Mont-Valérien le 21 septembre 1942. Il avait quarante-sept ans.
Marcel Champion à la Préfecture de Police
Sources :
 
 Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 67.
 29 HUELGOAT

Christiane CHARUA, épouse Borrás, dite “Cécile” – 31650

Une enfance difficile

Christiane Charua naît le 18 juillet 1915 à Calais (Pas-de-Calais). En 1917, compte tenu de l’état de guerre, la famille se réfugie à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) où Christiane va à l’école.

Sa mère exerce divers métiers : couturière, coursière et fourreuse. Veuve d’un navigant de la marine marchande, elle se remarie avec un artiste peintre. Au total, elle a onze enfants, dont un grand nombre est mort en bas âge.

Christiane dira de son enfance : « Mon jeune frère et moi avons été élevés seuls. Notre mère travaillait à Paris, rentrait très tard. Nous devions nous débrouiller pour le manger, le feu, la vaisselle. Souvent la mère nous trouvait endormis sur la table. La lampe à pétrole charbonnait, le feu était mort. Nous allions à l’école à deux kilomètres de la maison. À treize ans, j’ai travaillé. Après la couture, la fourrure. Je me suis mariée à dix-sept ans, j’ai eu une fille à dix-neuf ans, j’ai divorcé à vingt-et-un ans. En 1941, j’ai mis ma fille en nourrice pour entrer dans la résistance. »

La Résistance dans le réseau des imprimeurs des F.T.P

Christiane rejoint les rangs de la Résistance communiste sous le nom de guerre de « Cécile », qui lui est resté auprès de ses proches. Elle participe à diverses activités de propagande : tracts en allemand pour l’armée d’occupation, tirage de L’Humanité, stockage et transports du matériel. Elle cherche des locaux pour constituer des planques car il faut en changer souvent, et fait l’intermédiaire entre les imprimeurs et les distributeurs.

À ce sujet elle dira : « Il m’est arrivé de transporter des valises pleines de plombs pour l’imprimerie en me forçant à une démarche qui fasse croire que les valises étaient légères… »

L’arrestation, le dépôt, le fort de Romainville

Le 18 juin 1942, [...]

Alida DELASALLE, née Charbonnier – 31659

Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Alida, Victorine, Augustine, Charbonnier naît le 23 juillet 1907 à Fécamp (Seine-Maritime [1]), chez ses parents, Auguste Charbonnier, 33 ans, maçon, et Marie Malaudin, 36 ans, son épouse, domiciliés au 16, rue Queue de Renard. Plus tard, la famille s’installera rue du Sépulcre.

Alida fréquente l’école communale Paul-Bert jusqu’au certificat d’études, puis apprend la couture.

Le 6 octobre 1928, à Fécamp, Alida Charbonnier se marie avec Robert Delasalle, né le 13 septembre 1904 à Fécamp, alors garçon boulanger demeurant chez ses parents au 42, rue des Renelles.

Avant la guerre, Alida et son mari sont communistes. Ils habitent au 13, passage Sautreuil, à Fécamp.

Dès que se forment des noyaux de résistance qui formeront le Front national, ils y participent à la Résistance : liaison, distribution de tracts, ravitaillement des clandestins. Boulanger, Robert Delasalle fournit du pain sans tickets aux combattants qui n’ont ni identité ni cartes d’alimentation.

Peu avant son arrestation, il est possible qu’il soit « employé par une firme allemande à des travaux sur la côte de la Manche ». Dans la même période, il met son appartement « à la disposition d’une dirigeante haut placé du PCF clandestin, également arrêtée [qui y a] des entretiens avec des collaborateurs clandestins ». Robert Delasalle est arrêté le 12 février 1942, « au cours du démantèlement du PCF clandestin de la région de Rouen ». Durant son interrogatoire, « il se comporte d’une manière particulièrement butée et récalcitrante ».

Dans le cadre d’une série de filatures commencées à Paris avec l’identification d’André Pican par des policiers de la brigade spéciale anticommuniste (BS 1), des noms, des adresses et des “passes” – par exemple l’une des deux moitiés d’une carte postale déchirée et dont [...]

Yvette MARIVAL, née Champion- 31787

Yvette Lucienne Georgette Champion naît le 5 août 1915 à Crouzilles (Indre-et-Loire – 37), fille d’Angèle Champion.

En 1926, âgée de 11 ans, elle est hébergée par une tante maternelle et son mari, carrier, domiciliés au lieu-dit Les Boisseaux à Trogue (37), où elle va à l’école communale.

Sa mère, veuve à 28 ans et élevant seule ses enfants, devient femme de service à l’école Raspail à Tours (37), place Raspail dans le quartier de La Fuye.

Le 23 juin 1934, à Tours, Yvette Champion se marie avec Émile Charles Marival, né le 19 novembre 1905 dans cette ville, monteur en chauffage, membre du parti communiste avant la guerre. Elle-même est alors déclarée comme femme de ménage.

Plus tard, Émile Marival devient aide-ouvrier aux établissements Rocher Rooy, sis 127 rue Deslandes à Tours.

Sous l’occupation, . Émile participe à un groupe de diffusion de propagande communiste clandestine sous la direction politique d’André Chartier, dit “Victor”, assisté de Louis Girod, tous deux employés de la Compagnie Industrielle de Matériel de Transport (CIMT), puis de Lucien Arnoult. Soit ils réceptionnent des tracts amenés en train depuis Paris par un agent de liaison qui dépose des valises à la consigne de la gare, soit les tracts sont transportés depuis Grammont (?) dans les camions de l’entreprise Fanterne (ou Fontaine, de Nazelles ?). Les valises sont ensuite déposées chez Adolphe Gavache, André Beriantin, Jules Dumas et Émile Marival, alors domicilié chez le cheminot Marcel Desbois au 10, rue du Canal, dans le quartier de La Fuye, à Tours.
D’autres tracts sont rédigés, dactylographiés et ronéotypé à Tours. La dactylo est alors Fabienne Landy, domiciliée 26 rue Émile-Zola à Saint-Pierre-des-Corps. Les opérations de diffusion sont effectuées au domicile du marchand-forain Charles Duval, 16 avenue [...]

Germaine CANTELAUBE, née Charles – 31740

Germaine Charles naît le 27 mars 1908, à Paris, fille d’un employé de bureau. Elle grandit à Montigny-Beauchamp [1] (Seine-et-Oise / Val-d’Oise) où elle va à l’école jusqu’au certificat d’études. En 1925, la famille se transporte à Périgueux (Dordogne – 24), d’où elle est originaire, et Germaine apprend la couture.

En 1932, à Chignac (24), elle épouse Jean Cantelaube, né le 6 octobre 1910 à Poitiers (Vienne).

Jean est entré comme apprenti ajusteur-monteur aux ateliers du chemin de fer de la gare de Périgueux. Il y est ouvrier jusqu’en 1930, puis part effectuer son service militaire.

En 1934, Jean Cantelaube est réintégré aux chemins de fer, au service grande vitesse machines et traction (GVMT) de la gare de Bordeaux (Gironde – 33), ouvrier à l’entretien.

Le ménage s’installe au 31, rue Delavaux à Bordeaux.

Sur son lieu de travail, Jean Cantelaube fait la connaissance de René Duhourquet et prend une part active au développement de la section unique des cheminots de Bordeaux Saint-Jean, qui deviendra CGT après le Congrès des deux unions départementales décidant la réunification en décembre 1935. Jean Cantelaube en sera le secrétaire adjoint. La bataille politique pour la réalisation du Front populaire, dont Duhourquet est une figure de proue, entraîne Jean dans ce combat, avec notamment la victoire des listes du Front populaire aux élections municipales en 1935 dans la plupart des communes autour de Bordeaux.

En 1936, Jean Cantelaube est secrétaire de la cellule du Parti communiste du dépôt de Bordeaux Saint-Jean et prend part aux multiples manifestations de masse qui engendrent le gouvernement de Front populaire.

Mais l’échec de la grève nationale du 30 septembre 1938 organisée pour en défendre les acquis ouvre la porte à la répression.

Après les accords de Munich livrant la Tchécoslovaquie à Hitler, [...]

Olga GODEFROY, née Camus – 31766

Olga GODEFROY, née Camus – 31766
Olga Godefroy est la femme de Louis Godefroy et belle sœur de Aimée Doridat dite Manette :
Olga Godefroy née Camus, est née à Neuves-Maisons le 5 avril 1910
L’arrestation
Le 7 août 1942, les gendarmes de Neuves-Maisons, sur ordre de Nancy, arrêtent à l’usine, en plein travail, cinq frères Godefroy, puis leurs femmes chez elles. Manette prévenue, envoie vite un télégramme à son frère Louis qui est à Chaville.
Au reçu du télégramme de Manette, Olga sa femme, prend le train pour Neuves-Maisons. Elle veut savoir ce qui se passe et se présente, ainsi est-elle arrêtée.
Restent à la prison Charles-III à Nancy : Louis Godefroy, sa femme Olga, et Manette Doridat.
Tous trois sont transportés à Romainville par le train, le 30 octobre 1942.
Olga Godefroy est morte à Auschwitz le 26 février 1943.
Charlotte Delbo témoigne :
« La veille, malade de dysenterie, elle avait réussi à se faufiler dans un block pour ne pas aller au travail. La chef de block l’a découverte, envoyée dans une équipe de démolition, avec des juives, sous le commandement d’une kapo féroce. D’un coup de bâton asséné par cette kapo, Olga a eu la colonne vertébrale brisée. Elle est rentrée le soir. Sa tête touchait ses genoux. On se demande comment elle pouvait marcher, même soutenue par les autres.
Elle s’est affaissée, morte, en arrivant au revier, sous les yeux de Manette qui était depuis deux jours nettoyeuse au revier. »
Trois mois après sa mort, sa famille a reçu un avis du camp : « Olga Godefroy née Camus, née à Neuves-Maisons le 5 avril 1910, est décédée d’une infection rénale. »
Sources :
 Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, [...]

Yvonne CARRÉ, née Calmels – 31760

Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943, selon les trois vues anthropométriques de la police allemande. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Yvonne Calmels naît le 1er avril 1897 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire – 71), commune dont son grand-père a été maire en 1871.
Le 12 mars 1929 à Paris 20e, elle épouse Gaston Carré, né le 7 novembre 1905 à Vézelay (Yonne – 89), alors employé à la Compagnie du gaz de banlieue.
Yvonne Carré est concierge d’un groupe d’HLM à Aubervilliers (Hauts-de-Seine).
Pendant les grèves de 1936, Gaston Carré, qui a dû quitter son emploi précédent, est secrétaire de la branche des puisatiers foreurs du syndicat des terrassiers.
Tous deux sont communistes.
Le 16 octobre 1936, Gaston Carré part en Espagne s’engager dans les Brigades internationales : chef de la section volante de la 11e brigade, puis lieutenant d’artillerie commandant la batterie franco-belge, et enfin capitaine commandant du groupe Anna Pauker de la 35e Division. Cité à l’ordre de la 11e brigade en février 1937, puis à l’ordre de la 35e Division à la prise de Quito, il revient en France à la fin de 1938, après 21 mois de front. À partir du 26 novembre, il est employé par la ville d’Épinay-sur-Seine.
Le 13 juillet 1940, Yvonne Carré est arrêtée pour distribution de tracts sur la voie publique à Aubervilliers et condamnée par un tribunal militaire allemand à quatre semaines de prison le 17 août (elle serait alors domiciliée 21 rue Lécuyer à Levallois).
En octobre 1940, Gaston Carré participe à la mise en place de l’Organisation spéciale (OS) puis, plus tard, des formations militaires de Francs-tireurs et partisans (FTP), sous le pseudonyme de “Jean-Pierre”. À ce titre, il [...]