Marie-Jeanne DUPONT – 31703

Marie-Jeanne DUPONT – 31703
Marie-Jeanne DUPONT, dite « Marianne », dite « Lili », alias Nelly Nelson.
Marie-Jeanne est née à Douai le 11 mars 1921, dans une famille de sept enfants, tôt orpheline, elle est élevée chez les Sœurs de la Miséricorde à Douai.
L’arrestation
C’est sous son pseudonyme, Nelly Nelson, qu’elle est arrêtée, en prétendant être anglaise. Elle aurait pu prétendre n’importe quel surnom puisqu’elle n’avait pas de papier d’identité et c’est la raison même de son arrestation par la Gestapo le 2 août 1941, à Douai.
À la Santé, où elle a été emprisonnée le 3 août 1941, elle a tenté de se suicider en avalant les débris de son ampoule électrique après l’avoir cassée. Elle est arrivée à Romainville le 1er octobre 1942.
Marie-Jeanne est l’une des quarante-neuf survivantes du convoi. Elle a été rapatriée de Mauthausen le 30 avril 1945.
Elle s’est mariée en 1947 et a eu deux enfants.
Sources :
 Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 103-104.

Élisabeth DUPEYRON, née Dufour – 31731

Auschwitz-I, le 3 février 1943Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Élisabeth Dufour naît le 25 août 1914 à Lormont, dans la grande banlieue de Bordeaux (Gironde – 33) sur la rive droite de la Garonne, au sein d’une famille de cinq enfants. Son père est chauffeur aux Grands Moulins de Bordeaux. Elle va à l’école à Lormont jusqu’au certificat d’études.
À une date restant à préciser, elle se marie avec Albert Dupeyron, né le 29 avril 1910 à Bègles (Gironde). Au moment de leur arrestation, ils habitent impasse Canon à Bègles.
Ouvrier hautement qualifié, charpentier traceur, Albert participe à la construction des paquebots qui sortent des Chantiers de la Gironde à Lormont dans l’entre deux guerres et assurent la prospérité du port de Bordeaux par le transport de passagers et de marchandises vers l’Afrique.
Albert Dupeyron – Bébert – fait partie de ce noyau de militants farouchement partisans de l’unité syndicale, seule susceptible, selon eux, d’obtenir des améliorations sensibles des conditions de vie et de travail.
Il rejoint le Parti communiste dans les grands débats pour le Front populaire.
Lors de la mobilisation de 1939, il est requis à l’usine d’aviation de la SNCASO à Bègles-Birambis [1].
Il contribue à la réorganisation illégale du Parti Communiste, et dès l’entrée des Allemands à Bordeaux, à la constitution de groupes de l’organisation spéciale (O.S.) chargés de la protection des diffuseurs de propagande, du sabotage de la production et de la récupération d’armes.
Parallèlement, et sur instruction de l’organisation illégale, il participe à la direction du syndicat d’inspiration pétainiste pour avoir une couverture et intensifier les actions revendicatives.
Lorsqu’en 1941, la direction clandestine pense possible le déclenchement d’une grève avec pour prétexte l’insuffisance de [...]

Aurélie, dite Marie-Louise, DUCROS, née Dudon, “Maman Loulou” – 31746

Auschwitz-I, le 3 février 1943Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Aurélie Dudon naît le 11 mars 1902 à Villenave-d’Ornon (Gironde – 33), où ses parents sont maraîchers. Elle va école communale jusqu’au Certificat d’études, puis elle apprend le métier de vernisseuse au tampon.
Carte postale. Collection Mémoire Vive.
À une date restant à préciser, elle épouse Joseph Ducros, né le 7 mars 1902 à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques [1] – 64), plombier-zingueur artisan. Ils ont quatre enfants : François, né 12 septembre 1922 à Bordeaux, Marie, qui a dix-sept ans lorsque sa mère est arrêtée ; Paulette, qui a onze ans et Arlette, un bébé de quatorze mois.
Sous l’occupation, Joseph Ducros fait partie des Francs-tireurs et partisans (FTP) ; il entrepose chez lui de la poudre, des grenades, participe à des actions de sabotage. Sa femme le seconde et héberge des résistants.
En juillet 1942, se sentant menacé, Joseph Ducros part pour Oloron avec son fils aîné, François (vingt ans). II ne pense pas qu’on peut arrêter sa femme.
Le 9 juillet 1942, Marie-Louise Ducros est pourtant arrêtée chez elle, à Villenave-d’Ornon, ainsi que sa fille Marie (qui sera relâchée), par la police de Poinsot [2] accompagnée de la Gestapo.
D’abord recueillis par leur oncle, frère de Joseph Ducros, ses deux plus jeunes enfants, reviendront ensuite à la maison, tenue par leur grande sœur Marie.
Marie-Louise Ducros est emprisonnée à la caserne Boudet, rue de Pessac à Bordeaux, qui dispose d’une prison militaire utilisée comme annexe du Fort du Hâ.
Le 17 août 1942, Joseph et François Ducros sont arrêtés à Oloron.
Le 16 octobre, Marie-Louise Ducros est parmi les 70 hommes et femmes – dont 33 futures “31000” (les “Bordelaises” et les Charentaises) – transférés [...]

Madeleine, dite  »Mado » PERRIOT, née DOIRET – 31644

D.R.
Madeleine, Joséphine, Sylvie, Doiret naît le 2 novembre 1920 à Ivry-sur-Seine [1] (Val-de-Marne – 94), fille Pierre Doiret, 29 ans, piqueur, et d’Yvonne Pagès, vendeuse, aînée de cinq enfants, dont Roger, Pierre, né le 30 mai 1924 à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
Pierre Doiret a été appelé au service militaire en 1911 pour n’être démobilisé qu’en 1919. Ses souvenirs – les tranchées, la boue, Verdun – marqueront profondément l’enfance de Madeleine : elle se souviendra de la boue à Birkenau.
Le 24 décembre 1917 à Paris 13e, il se marie avec Yvonne Pagès, vendeuse dans une crémerie aux Halles. Les Doiret font construire un pavillon à Ivry, impasse Massing [2]. Leurs enfants vont à l’école jusqu’à seize ans. Ainsi, Roger Doiret fréquente l’école communale de la rue Robespierre à Ivry, puis le centre d’apprentissage place de la République.
Le père, Pierre Doiret, milite au Parti communiste.
En décembre 1936 – pendant la guerre d’Espagne -, Madeleine entre à l’Union des jeunes filles de France et y milite activement.
En septembre 1938, Madeleine interrompt ses études à l’école primaire supérieure Paul-Bert où elle préparait le brevet supérieur et commence à apprendre la sténodactylographie. Mais, à la déclaration de guerre, beaucoup d’instituteurs sont mobilisés ; elle devient institutrice intérimaire dans l’Yonne, jusqu’à la défaite.
La Résistance
En août 1940, Mado elle rejoint les jeunes communistes d’Ivry qui se regroupent pour résister.
Jean Compagnon (arrêté le 18 juin 1942, fusillé le 11 août suivant) lui apporte des textes qu’elle tape sur stencils et qu’on imprime la nuit sur une ronéo électrique dans une cave murée du pavillon des Doiret.
Avec son frère Roger, seize ans, qui porte les sacs sur son dos, elle va déposer les tracts en différents points d’Ivry où d’autres [...]

Madeleine, dite “Jacqueline”, ODRU, née DISSOUBRAY – 31660

Madeleine Odru née DISSOUBRAY, dite « Jacqueline », naît le 25 novembre 1917 à Sainte-Marguerite-lès-Aumale, Seine-Inférieure (aujourd’hui Seine-Maritime). Elle grandit à Aumale et à Rouen. Son père est ingénieur agronome.Elle devient institutrice, mais exerce peu de temps.

La Résistance armée dans l’OS

En 1941 elle cesse d’exercer son métier pour se mettre à la disposition de la résistance. Elle fait partie des premières organisations spéciales de sabotage (ce qui deviendra les F.T.P.), du secrétariat de la section communiste de Rouen.

L’arrestation

Elle est arrêtée le 20 février 1942 à Rouen, par les brigades spéciales. Un policier muni d’un “passe” se présente à l’appartement où Madeleine vivait sous un faux nom, au 20, rue Montbret. Elle n’a pas pu soupçonner qu’elle avait affaire à un policier. Le prétendu camarade a posté ses collègues au dehors et Madeleine ainsi que Suzanne Roze sont arrêtées dès qu’elles se sont trouvées ensemble.

Transférée à Paris, enfermée au dépôt de la préfecture de police du 24 février au 23 mars 1942, puis à la maison d’arrêt de La Santé – à la division disciplinaire – sans doute parce qu’elle avait tenté plusieurs fois de fuir.

Le 24 août 1942, Madeleine Dissoubray fait partie d’un groupe transféré au camp allemand du Fort de Romainville. Elle y est inscrite sous le matricule n° 660.

Le 22 janvier 1943, elle est parmi les cent premières femmes otages transférées en camions au camp de Royallieu à Compiègne (leurs fiches individuelles du Fort de Romainville indiquent « 22.1 Nach Compiègne uberstellt » : « transférée à Compiègne le 22.1 »).

Le lendemain, un deuxième groupe de cent-vingt-deux détenues du Fort les y rejoint, auquel s’ajoutent huit prisonnières extraites d’autres lieux de détention (sept de la maison d’arrêt de Fresnes et une du dépôt de la préfecture de police [...]

Théodora VAN DAM, née Disper – 31749

Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Théodora Disper naît le 18 juin 1882 à Edam (Pays-Bas).
À une date restant à préciser, elle se marie avec Hendrik Van Dam.
À la fin de la première guerre mondiale, celui-ci devient secrétaire de la Chambre de commerce néerlandaise à Paris, où les Van Dam se fixent.
Ils habitent à Saint-Mandé (Val-de-Marne 94) avec leurs deux filles, Reyna, née le 17 avril 1922 et Dorothea, née le 1er novembre 1923.
La Résistance dans une filière d’évasion
Sous l’occupation, Hendrik Van Dam appartient à un réseau grâce auquel des résistants hollandais s’évadent et passent en Angleterre.
En juin 1942, il a l’impression d’être repéré par la Gestapo : un individu qui se présente comme un évadé lui semble louche. Il décide de partir et se met en route le 30 juin pour Londres via le Portugal.
Sa femme et ses filles restent à Saint-Mandé [1].
Les arrestations
Le 19 octobre 1942, la Gestapo arrête Madame Van Dam. Elle est conduite rue des Saussaies, à Paris, siège de la Gestapo, pour y être interrogée, puis est envoyée – seule – le même jour au Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas [1] (Seine-Saint-Denis – 93), premier élément d’infrastructure du Frontstalag 122.
L’unique entrée du Fort de Romainville (Haftlager 122), surplombée par un mirador. © Musée de la résistance nationale (MRN), Champigny-sur-Marne (94).
Theodora Van Dam y est enregistrée sous le matricule n° 1014.
Inquiète de ne pas voir revenir sa mère, l’aînée des filles, Reyna – vingt ans – va rue des Saussaies pour savoir, pour expliquer, pour plaider : elle veut la sauver. Dorothea, sa sœur, l’accompagne. Mais, au moment [...]

Angèle, dite “Danièle”, LEDUC, née Denonne – 31841

Auschwitz-I, le 3 février 1943Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Angèle, Marie Denonne, dite « Danièle », naît le 28 avril 1891, à Roubaix (Nord), fille de Hilaire Denonne, 29 ans, tisserand de nationalité belge, et de Rebecca Fresco, 37 ans, son épouse, de nationalité hollandaise.

Elle quitte l’école communale de Roubaix à douze ans, travaille ensuite, ainsi que sa sœur cadette, comme bobineuse dans l’usine où leur père est ouvrier, puis elle apprend la couture.

Au cours de la Première Guerre mondiale, Angèle Denonne passe des renseignements en franchissant les lignes allemandes. Dénoncée, elle est arrêtée et conduite pour interrogatoire devant un lieutenant allemand qui lui dit : « Nous savons que vous passez des informations : collaborez ou, sinon, nous allons vous fouillez. » Angèle nie, enlève ses gants et les jette au visage dde l’officier : « Vous ne me croyez pas et bien fouillez-moi ». Ce qui est fait. Mais les Allemands ne trouvent rien, et pour cause : les renseignements sont écrit à l’intérieur des gants.

Le 2 mars 1920, à Paris 11e, Angèle Denonne se marie avec Louis Leduc, né le 2 décembre 1881 à Paris 20e, boucher. Angèle abandonne la couture pour tenir la caisse de la boucherie – une grosse boutique de cinq ou six commis à Paris. Ils n’ont pas d’enfant. À une date restant à préciser, ils prennent en charge la nièce d’Angèle, Nadia Angèle Denone, née le 18 septembre 1917 à Roubaix.  Les affaires périclitent ; confiante dans sa perspicacité, “Danièle” Leduc se fait chiromancienne (divination à partir de la forme et des lignes de la main) et reçoit sa clientèle dans leur appartement du 41 boulevard Malesherbes.

En 1942, les Leduc, qui ont quitté [...]

Rachel DENIAU – 31773

Rachel Lacordais naît le 1er mai 1899 à La Croix-de-Bléré (Indre-et-Loire – 37), fille de Joseph Lacordais, 39 ans, bûcheron, et d’Adèle Menou, 33 ans, son épouse, dont elle est le quatrième enfant ; avant elle sont nés Joseph, en 1885 à Saint-Denis-Hors, Léon vers 1888, Gabrielle, en 1890, Armand, en 1892, à La Croix, et Eugène, vers 1896.

En 1901, la famille est installée au lieu-dit l’Aître (des Coiseaux) à Saint-Denis-Hors, commune mitoyenne de la ville d’Amboise (37 – dénommée “Amboise-extra-muros” sous la Révolution) avant d’en devenir un quartier en 1946. Ses parents ont d’autres enfants : Désiré, né en 1901, Alphonse, né en 1903 à Tours, et Charlotte, née en 1905.

Le 23 janvier 1919, Rachel donne naissance à son premier enfant, Marcel Lacordais.

Au printemps 1921, Rachel habite chez ses parents avec son fils.

Le 17 décembre 1921, à la mairie de Saint-Denis-Hors, elle se marie avec Paul Deniau, né le 11 juin 1890 à Bourré, sur les rives du Cher (Loir-et-Cher), fils de vigneron et lui-même cultivateur dans cette commune.

Ils emménagent à Bléré début 1922, puis – en novembre de cette année -, s’installent à Bourré, où naissent deux enfants : Armand, en 1923, et Élise, en 1925.

En 1927, la famille est domiciliée à Mosnes (37), où naît un autre garçon, Joseph. En 1931, Paul Deniau est cantonnier pour le département.

Au printemps 1936, la famille habite impasse du Moulin à Amboise (37).

Sous l’Occupation, Rachel Deniau est devenu factrice des postes à Amboise, et son mari est ouvrier.

Rachel fait clandestinement passer des lettres en zone Sud et aide des prisonniers évadés à franchir la ligne de démarcation. Selon Charlotte Delbo, elle est dans une filière dont font partie sa tante, Germaine Jaunay, Marcelle Laurillou et [...]

Madeleine DAMOUS, née Demiot – 31690

Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Madeleine Demiot naît le 17 mars 1913 à Saint-Aigny (Indre – 36), dans une famille de deux enfants. Son père est cultivateur au Breuil, commune de Saint-Aigny. Elle va a l’école de Mérigny (36), commune voisine.
Après avoir obtenu le certificat d’études, Madeleine aide ses parents à la ferme jusqu’à l’âge de quinze ans, puis part travailler à Paris.
En 1930, âgée de 17 ans, elle épouse René Damous, né le 19 février 1908 à Paris, comptable. Le couple s’installe à Champigny-sur-Marne [1] (Val-de-Marne – 94).
René est communiste, secrétaire de la section de Champigny des Amis de l’Union soviétique. Madeleine le rejoint dans ses convictions.
Sous l’occupation, ils poursuivent leur engagement et sont actifs au sein de la résistance communiste clandestine.
Le 1er avril 1942, le couple est arrêté à Paris par les brigades spéciales de la préfecture de police.
Madeleine Damous est emprisonnée à la Maison d’arrêt de la Santé, à Paris 14e, au secret.
Le 29 septembre, elle fait partie d’un groupe de détenues – dont sept seront déportées avec elle – transférées au camp allemand du Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas [1] (Seine-Saint-Denis – 93), premier élément d’infrastructure du Frontstalag 122, gardé par la Wehrmacht.
L’unique entrée du Fort de Romainville (Haftlager 122), surplombée par un mirador. © Musée de la résistance nationale (MRN), Champigny-sur-Marne (94).
Madeleine Damous y est enregistrée sous le matricule n° 807.
Le 22 janvier 1943, elle fait partie des cent premières femmes otages qui sont transférées en camions au camp de Royallieu à Compiègne (leurs fiches individuelles du Fort de Romainville indiquent « 22.1 Nach Compiègne uberstellt » : « transférée [...]

Hélène ANTOINE, née Demangeat – 31775

À Auschwitz-I, le 3 février 1943. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Hélène Demangeat naît le 24 juillet 1898 à Thaon (Vosges – 88).
Après le certificat d’études, elle quitte son pays natal pour aller travailler dans une filature, à Troyes (Aube – 10).
Dans cette usine, elle rencontre René Antoine, mécanicien-ajusteur, né le 21 juin 1904 à Bordeaux (Gironde – 33). Ils se marient et partent s’installer peu après dans les environs de Bordeaux. Ils ont un fils, Michel, né vers 1932.
Au moment de leur arrestation, ils sont domiciliés au 91 cours de Luze à Bordeaux. René Antoine, alors ouvrier à l’usine d’aviation SNCASO du quartier de Bacalan, rue Blanqui, est fiché comme communiste.
Pendant l’occupation, Hélène et René Antoine sont dans les Francs-tireurs et partisans (FTP). Ils ont creusé un trou dans leur jardin pour y cacher des armes, ils hébergent des résistants entrés en clandestinité.
Le 4 août 1942, interrogé après sa deuxième arrestation par le commissaire spécial Poinsot des RG de Bordeaux, l’ancien clandestin communiste Pierre Giret met en cause René Antoine, qu’il avait précédemment contacté sur instruction de Lucien (Arlas). Il déclare que René Antoine est susceptible d’héberger des individus dans l’illégalité et que celui-ci lui avait remis un “yatagan” fourni par Robert Laurent, un “garagiste” d’Eysines qui pourrait en avoir quatre cents autres.
Lors de son interrogatoire du 13 août, l’épouse de Pierre Giret elle-même dénonce la famille Antoine qui l’a hébergée une dizaine de jours après son évasion (?) de l’Hôpital Saint-André. Elle révèle les « paroles imprudentes échappées au jeune Antoine » (Michel, 10 ans) : « le père aurait caché des revolvers ». Elle ajoute : « suivant les dires de la mère, des armes des bombes [...]