Charlotte DUDACH, née Delbo – 31661

Charlotte DelboSon engagement de jeunesse

Charlotte Delbo est née le 10 août 1913, à Vigneux-sur-Seine (Seine-et-Oise), elle est l’ainée de quatre fils et son père est chef monteur.

Après le baccalauréat, elle commence des études de philosophie et elle fréquente les cours d’Henry Lefebvre.

En 1932, elle adhère à la Jeunesse communiste et deux ans après, elle fait la connaissance de Georges Dudach qui devient son mari.

Georges Dudach.
Archives municipales d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Fonds Thorez-Vermeersch. Don des héritiers. D.R.En 1937, pour un journal d’étudiants, elle interviewe Louis Jouvet. Ses projets pour le futur basculent alors. Jouvet admire son travail de réécriture et lui propose de devenir sa secrétaire.

Peu de temps après leur rencontre, Charlotte Delbo travaille à L’Athénée (le théâtre de Jouvet à Paris) avec pour tâche de suivre le metteur en scène et de retranscrire ses cours.

Ce travail devient pour Charlotte une véritable école de pensée et de regard.

De Paris à Buenos Aires

Au moment de l’exode, L’Athénée et Jouvet quitte Paris pour le sud. Charlotte, dans un premier temps prend la route vers la Loire, mais, arrivée à Chateaurenard, elle décide de rentrer.

Dans un Paris désert, Charlotte retrouve L’Athénée vide.

Bientôt, elle en garantit la réouverture. Une fois que la vie reprend, les limites imposées à la troupe par les occupants deviennent insupportables à Jouvet.

L’attachement pour son travail et l’impossibilité de faire des compromis poussent Jouvet à quitter Paris avec sa troupe.

Avec Jeanne Mathieu, Charlotte fait toutes les démarches nécessaires pour un départ en Amérique latine et elle décide de rester à son poste, même si cela veut dire quitter son pays.

C’est à Buenos Aires, un dimanche de septembre 1941, qu’elle apprend qu’André Woog, « un jeune architecte de nos amis, communiste », arrêté en avril pour propagande antinazie, a été guillotiné [...]

Madeleine DECHAVASSINE – 31639

Madeleine, Marie, Roger naît le 29 novembre 1900 à Letanne (Ardennes), petit village sur les bords de la Meuse, fille d’Achille Roger, instituteur, et de Berthe Husson.

Elle obtient son diplôme d’ingénieur-chimiste à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

À une date restant à préciser, elle se marie et prend le nom de Dechavassine. Le couple, sans enfant, se sépare.

Son engagement militant

Elle adhère au parti communiste à la suite des grèves de 1936 : sous un régime socialiste, des possibilités pourraient s’ouvrir dans le domaine des sciences et la situation de la femme pourrait enfin évoluer.

Avant guerre, elle est domiciliée à Montreuil-sous-Bois [1] (Seine / Seine-Saint-Denis). Plus tard, elle habite au 43, avenue des Champs-Élysées au Perreux.

Le 27 août 1939, L’Humanité est interdite à la suite du pacte germano-soviétique. Dès ce jour, la section de Montreuil du parti communiste publie un premier numéro clandestin du journal. Madeleine et ses camarades – parmi lesquels Jean Renard, Fernand Vandenhove et Marceau Vergua qui seront déportés dans le convoi du 6 juillet 1942 – se chargent du transport de l’édition qui est diffusée dans la région Paris-Est. La police est alertée et tend une souricière à laquelle le groupe échappe.

Tout en travaillant à l’usine où elle est ingénieur, Madeleine participe à la diffusion clandestine du journal communiste.

En mars 1940, elle est arrêtée par des policiers du commissariat de secteur de Montreuil après avoir été dénoncée. Inculpée d’infraction au décret du 26 septembre 1939, elle est écrouée en détention préventive à la Maison d’arrêt pour femmes de la Petite Roquette, à Paris 11e.

Lors de la débâcle militaire de juin 1940, les détenues de la Petite Roquette sont évacuées sur la prison de Blois. Une semaine plus tard, les prisonniers sont évacués à nouveau en colonnes [...]

Madeleine ZANI, née Davy – 31744

Avec son fils, Pierre. Collection Pierre Zani. Droits réservés.
Madeleine Davy nait le 8 août 1915 à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle – 54), dans une famille de dix enfants dont sept sont encore vivants en 1942. Son père, métallurgiste, est tué en 1923 dans un accident de travail à l’usine métallurgique de Senelle-Maubeuge à Herserange, près de Longwy (54). La mère élève ses enfants en exploitant une petite ferme à Mont-Saint-Martin.
Madeleine Davy quitte l’école primaire après le certificat d’études et devient sténodactylo à la Société Lorraine-Escaut.
À une date restant à préciser, elle épouse Pierre Zani, ouvrier métallurgiste. Le couple s’installe à Longwy (54).
Militante du parti communiste de Longlaville, Madeleine Zani est responsable des femmes communistes du bassin de Longwy avant-guerre.
En septembre 1939, les populations de la zone frontière sont évacuées sur la Gironde (33). Madeleine Zani, dont le mari est mobilisé, est dirigée sur Libourne, où naît son fils, Pierre, le 13 octobre 1939.
À la fin de 1941, Madeleine Zani reprend une activité politique dans la résistance. Elle héberge des militants recherchés, parmi lesquels Armand Gili, le mari de Yolande.
Le 31 août 1942, elle est arrêtée à Bordeaux par deux policiers (l’un français, l’autre allemand) puis emprisonnée au Fort du Hâ, prison de la ville.
Son fils Pierre, qui n’a pas trois ans, est recueilli par les grands-parents.
Le 16 octobre, Madeleine Zani est parmi les soixante-dix hommes et femmes – dont trente-trois futures “31000” (les “Bordelaises” et les Charentaises) – transférés depuis le Fort du Hâ et la caserne Boudet de Bordeaux au camp allemand du Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas [1] (Seine-Saint-Denis – 93), premier élément d’infrastructure du Frontstalag 122. Madeleine Zani y est enregistrée [...]

Charlotte DECOCK, née Dauriat – 31756

Marie, Charlotte, Dauriat naît le 14 août 1911 à Oradour-sur-Vayres (Haute-Vienne), fille de François Dauriat, 33 ans, et d’Isabelle Thiphonnet, 32 ans, son épouse, native d’Oradour, alors cultivateurs au hameau de Fougeras ; une famille de cinq enfants, contant également Françoise, née le 10 janvier 1899 à Oradour, Fernand, né le 4 novembre 1901, Léon Fernand, né le 22 mars 1905, et Renée, née le 2 août 1916, tous trois à Nogent-sur-Oise (Oise) [1].

Lors de son conseil de révision, en 1899, leur père avait été ajourné de service militaire pour « défaut de taille » (il mesure 1 m 50), puis classé service auxiliaire (sans affectation). Le 1er septembre 1901, il est venu habiter à Nogent-sur-Oise, 68 rue de l’Aubier, pour y devenir ouvrier d’usine.

Le 2 septembre 1914, une avant-garde de cavalerie allemande (Uhlans) atteint Nogent et l’occupe jusqu’au 10 septembre.

Ce jour-là, François Dauriat est provisoirement déclaré à Oradour-sur-Vayres, chez Blancher (?), très probablement avec sa famille. Le 10 octobre suivant, il est domicilié au 53 rue de Bonvilliers [2] à Nogent-sur-Oise, un pavillon surplombant la voie ferrée (?). Le 3 décembre, la commission de réforme le classe bon pour le service armé, et il rejoint un régiment d’infanterie le 28 décembre. Le 18 janvier 1915, il est détaché à l’Usine d’éclairage électrique de Suresnes (Seine). Le 18 janvier 1919, il est envoyé en congé illimité de démobilisation et se retire rue de Bonvillers.

Sa fille Marie va à l’école communale de Nogent-sur-Oise (à proximité, rue Paul Bert ?) jusqu’à treize ans.

Ensuite, elle travaille en usine : ouvrière métallurgiste chez Brissonneau [3], à Montataire, commune voisine.

Le 23 août 1930, à Nogent-sur-Oise, Marie Dauriat se marie avec un camarade de travail, Georges Decock, né le 4 octobre [...]

Léonie SABAIL, née Daubigny – 31745

Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Léonie Daubigny naît le 5 avril 1891 à Châtellerault (Vienne – 86).
À une date restant à préciser, elle épouse Jean, Victor, Bernard, Sabail, né le 20 août 1895 à Bordeaux (Gironde – 33).
Ils ont une fille déjà mariée en 1942 et un garçon alors âgé de quinze ans.
Les époux Sabail sont employés aux chemins de fer : elle, chef de bureau, lui, dessinateur ou chef de groupe.
Ils habitent au 9 rue Duffour-Dubergier, à Bordeaux, ou à Bègles, dans la banlieue sud, comme les Richon.
Pendant la “drôle de guerre”, alors que le Parti communiste est interdit, le couple Sabail héberge quelquefois Charles Tillon, ancien député communiste d’Aubervilliers entré dans la clandestinité dès le 25 août 1939 et envoyé en octobre à Bordeaux pour prendre en charge les dix départements du Sud-Ouest.
Le 15 juin, alors que le Parlement s’est replié sur Bordeaux, une délégation composée de Covelet, Sabail, Sautel et Germaine Tillon va porter une lettre rédigée par Charles Tillon au Président de la Chambre, Édouard Herriot, pour lui demandant de refuser la capitulation et de lancer un appel à la population. Menacés d’être arrêtés, les membres de la délégation échappent à la police.
En juin 1940, la maison les Sabail est bombardée et Léonie en reste très nerveuse, sursautant au moindre bruit. Le 24 juin, l’armée allemande entre dans Bordeaux.
Le 23 septembre ou le 6 octobre 1941, Jean, son mari, est arrêté par la police française (dans des conditions restant à préciser…).
Malgré tout, Léonie continue à héberger des résistants.
Le 2 septembre 1942, elle été arrêtée chez elle et emprisonnée à [...]

Marie-Louise MORIN, née Cribier – 31710 et sa fille Madeleine MORIN (31…?)

Marie-Louise MORIN, née Cribier et sa fille, Madeleine MORIN

Marie-Louise MORIN – 31710
Une mère et sa fille
Marie-Louise Morin est née le 18 août 1888 en Mayenne où elle se marie à Henri Morin, un menuisier de son état.
Madeleine Morin est née le 9 juillet 1922 à Paris.
Marie-Louise Morin, veuve depuis 1933, a acheté un fonds à Madeleine lorsqu’elle a fini son apprentissage de coiffure. Elles habitent ensemble rue de Charenton et tiennent le salon de coiffure.
Madeleine est la fiancée à un certain « Pierrot ».
Une filière d’évasion pour les juifs
En juillet 1942, les rafles de juifs dans le quartier du Père-Lachaise bouleversent et indignent. Des camions arrivent, des feldgendarmes en descendent ; ils cernent les rues, les pâtés de maisons et, par centaines, poussent sur les camions les hommes, les femmes, les enfants. Les enfants crient.
Ceux qui assistent à ces scènes-là se disent qu’on ne peut pas laisser faire. Un groupe de jeunes gens met sur pied une chaîne d’évasion pour les Juifs. Cette organisation, spontanée en quelque sorte, n’est reliée à aucun réseau reconnu.
L’animateur du groupe est « Pierrot », le fiancé de Madeleine, il est camionneur et, à chaque voyage, il emporte, cachés des juifs : hommes, femmes ou enfants. Le groupe se débrouille pour procurer des cartes d’identité (on connaît quelqu’un au commissariat) à ceux qui veulent partir. Autre voie, le train jusqu’à un point de la ligne de démarcation où un passeur les attend. Et voilà la chaîne en place.
Le salon de coiffure de Madeleine et de sa mère est la plaque tournante de la filière, c’est là que les juifs viennent chercher carte d’identité et billet de chemin de fer, les allées et venues semblent passer [...]

Jeanne COUTEAU – 31772

Jeanne, Louise, Couteau naît le 13 juillet 1901 à Paris 14e, à la maternité du 123 boulevard de Port-Royal, fille de Victorine Couteau, 23 ans, domestique, domiciliée au 5, rue Mazagran, et de « père non dénommé ». Mais elle grandit à Bagnoles-de-l’Orne (Orne) où elle va à l’école communale jusqu’au certificat d’études.Le 19 novembre 1923, à la mairie de Torchamps (Orne), elle se marie avec Marcel Valentin Pineau, né le 23 septembre 1901 à Thouaré (Loire-Inférieure / Loire-Atlantique), maréchal-ferrant. Début août 1931, Marcel Pineau déclare habiter à l’hôtel de la Gare à Mauves-sur-Loire (45). De fait, au printemps 1936, tous deux sont hôteliers dans le quartier du Port, aidés par une domestique. 

En février 1937, Marcel Pineau déclare habiter à Nantes (45)…

Sous l’occupation, séparée de son mari et en instance de divorce, Jeanne Couteau-Pineau vit rue du Champ-de-Mars, dans le quartier de La Riche, à Tours (Indre-et-Loire), avec Louis Pisetta, né le 14 juillet 1905 à Albiano (Italie) ; il semble même qu’elle porte son patronyme….

Après l’armistice, Louis Pisetta est embauché au champ d’aviation de Parçay-Meslay, base militaire de Tours, réquisitionné par la Luftwaffe. Ayant repris de l’activité au sein du Parti communiste clandestin, le militant diffuse des tracts en français au sein du personnel du camp et en allemand auprès des troupes d’occupation.

Charlotte Delbo écrira : « Le jour, Jeanne Couteau est cuisinière, Louis Pisetta chauffeur. Le soir, ensemble ou chacun de son côté, ils mènent des activités de Résistance : coller des affiches, mettre des tracts sous les portes et dans les boîtes à lettres. Tous deux sont communistes. »

Un rapport de police daté du 20 avril 1954 rapportera : « À la suite de l’arrestation à Paris de dirigeants nationaux du Parti [...]

Sylviane COUPET – 31804

Sylviane COUPET – 31804
La jeunesse
Sylviane Coupet, née le 15 août 1925 à Paris ; elle est allée à l’école en Algérie, à Madagascar, en France, au hasard des garnisons de son père, sous-officier de l’armée coloniale. En juillet 1942, alors que son père est prisonnier en Allemagne, sa mère meurt de la tuberculose. Sylviane s’installe chez sa tante, Mme Marguerite Stora, née Battais, rue Lamarck.
Vengeance et arrestation
Fernand Stora est juif et tente de libérer de Drancy son frère, Raoul Stora, ainsi que le fils de celui-ci. Le 17 novembre 1942, des Allemands en uniforme se présentent rue Lamarck pour arrêter Fernand Stora qui n’est pas là. Sylviane les injurie. Ils la giflent. Puis ils emmènent Marguerite Stora et Sylviane, laissant la mère de Monsieur Stora, infirme (voir la biographie de Marguerite Stora : http://dev.memoirevive.org/spip.php…)
Madame Stora et Sylviane sont transférées à Romainville le 17 novembre 1942.
Sylviane Coupet est morte à Auschwitz en août 1943, après avoir passé plusieurs mois sur les planches du revier.
Charlotte Delbo témoigne : « Je suis allée la voir avec Carmen, quelques jours avant sa mort. Nous l’avons à peine reconnue. Squelettique, couverte de vermine, le teint marron, et dans ce visage foncé, ses yeux, des yeux d’un bleu intense. Elle toussait. La quinte finie, une bave sanguinolente restait sur ses lèvres. Carmen l’a embrassée et m’a dit : « Embrasse-la, toi aussi ». Je l’ai fait »
Pour elle non plus, il n’y a pas d’avis de décès.
Sources :
 Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 273.

Adrienne, dite “Linotte”, HARDENBERG, née Coston – 31636

Adrienne Hardenberg, née Coston, dite Linotte, est née le 23 septembre 1906 à Saint-Quentin, d’où sa mère, Angèle, est originaire, puis elle est élevée à Paris (dans le 12e arrondissement)

Adrienne travaille dans la confection pour dames.

En 1927, elle épouse Pierre Hardenberg, né le 11 juillet 1901 à Courbevoie, photograveur ; le ménage s’installe à Bagneux. Ils ont une fille, Yolande, née le 25 juin 1929.

Adrienne Hardenberg est secrétaire du comité de Bagneux de l’Union des femmes françaises et milite au comité de l’Union des femmes contre le fascisme et la guerre.

La Résistance

Lorsque la guerre éclate, Pierre Hardenberg, d’origine italienne, qui n’a fait de service militaire ni en Italie ni en France, est déserteur pour les Italiens, étranger pour les Français. Son patron le licencie. Sa femme, qui avait cessé de travailler à la naissance de l’enfant, doit reprendre son métier.

Au début de 1940, tous deux sont arrêtés comme « défaitistes » : ainsi étaient alors nommés les communistes. Après une perquisition infructueuse à la maison, un interrogatoire de douze heures, rue des Saussaies, auquel on soumet également leur fille, qui a dix ans, ils sont relâchés faute de preuves.

Pierre Hardenberg travaille comme photograveur pour L’Humanité clandestine. En raison de cette activité, Adrienne a l’ordre de ne rien faire.

Les Hardenberg déménagent dans le XIIIe arrondissement et envoient Yolande à la campagne pour être plus libres de se consacrer à leur tâche (peut-être à Coye-la-Forêt, Oise).

L’arrestation

Le 18 juin 1942, Pierre Hardenberg – qui possède une fausse carte d’identité au nom de Renan – est arrêté à son domicile par les brigades spéciales ; les policiers attendent qu’Adrienne revienne du marché.

Après une semaine dans les locaux des Renseignements généraux, Adrienne Hardenberg est transférée au dépôt, puis, le 10 août, au fort de [...]

Marie DUBOIS, née Corot – 31693

Photographiée au fort de Romainville (Haftlager 122).
Droits réservés.Marie Corot naît le 27 février 1890 à Beaune (Côte-d’Or – 21), fille de Jacques Corot, 34 ans, terrassier demeurant à Beaune (Ch. Delbo écrit « tailleur de pierre à Dijon »), célibataire, et de Marie Bailly, 26 ans, célibataire, demeurant avec lui. Le couple se marie le 21 février 1901 à Dijon (21).

Orpheline de bonne heure, Marie est confiée à l’Assistance publique.

Quelques années après avoir quitté l’école communale, elle vient “se placer” dans la région parisienne : cuisinière-serveuse dans un restaurant de Levallois-Perret (Seine / Hauts-de-Seine – 92). En 1922, elle est domiciliée au 30 rue Cavé.

Le 10 avril 1922 à Gennevilliers (92), âgée de 32 ans, elle se marie avec François Eugène Le Corre, 38 ans, veuf depuis 1916, chauffeur, domicilié 86 avenue de Paris. Ils divorceront le 19 mars 1931.

Puis elle se met en ménage avec Lucien Émile Dubois, né le 28 août 1905 à Argenvières (Cher), cantonnier ou forain, et, en 1936, ils prennent un café à Saint-Denis (Seine / Seine-Saint-Denis), au 49, route d’Aubervilliers, à l’angle de la villa Thierry. Marie se déclare comme « marchande de vins ». Ils se marient le 8 avril 1939 ; elle a alors 49 ans, il en a 33.

En juin 1940, Lucien Dubois, mobilisé, est fait prisonnier de guerre.

En 1942, Marie Dubois tient seule le café ; une belle-sœur qui vient parfois l’aider est intriguée par les allées et venues dans  l’établissement, par les commissions que fait Marie Dubois, partant sans dire où elle va avec quelque chose sous son tablier : le café est un rendez-vous de résistants et une “boîte aux lettres”.

Selon la rumeur publique, une voisine la dénonce.

À la fin de septembre 1942, Marie Dubois est arrêtée par [...]