Louis EUDIER – 45523
Auschwitz, le 8 juillet 1942. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.
Né le 30 avril 1903 au Havre (Seine-Maritime [1] – 76). Il est le quatrième d’une famille de onze enfants. Gravement blessé au pied droit à l’âge de six ans, les orteils sectionnés, il passe dix-huit mois à l’hôpital. Il sera exempté de service militaire.
Au moment de son arrestation, il est domicilié au 8, rue Ernest-Lefèvre au Havre, dans le quartier de l’Eure, jouxtant le port entre les bassins Bellot et de l’Eure. Il est fiancé. Il travaille dans une tréfilerie (Tréfileries et Laminoirs du Havre, à Graville ?), puis dans un chantier naval d’où il est licencié en 1922 pour fait de grève. Après une longue période de chômage, on le retrouve à la Compagnie Générale Transatlantique (la Transat), employé comme charpentier.
Adhérent de la CGTU en 1922, il crée une section syndicale à la Transat en 1926, appartient au Conseil syndical CGTU, puis CGT, du Havre.
Le 9 mai 1936, avec la direction – alors unitaire – du syndicat des Métaux, il organise la première grèveavec occupation d’usine en France, dans les ateliers des avions Bréguet (hydravions [2]), suite au licenciement de deux ouvriers – Triboulet et Vachon – grévistes le 1er mai. Les grévistes menacent, si la police municipale intervient pour les expulser, de se retrancher et de se battre dans l’atelier où un prototype est mis au point. Après négociations, les deux délégués sont réintégrés avec paiement de leurs journées perdues et les journées d’occupation furent payées à l’ensemble des grévistes, ce qui est une première. Le succès ainsi obtenu lance cette forme d’action dans tout le pays. Politiquement, il se définit lui-même comme « un communiste sans carte ».
Après la signature du pacte germano-soviétique, la majorité [...]