Suzanne GASCARD, née Leblond – 31811

Suzanne, Augustine, Leblond naît le 29 septembre 1901 à Paris 14e, fille d’Auguste (Augustin) Leblond, maçon, et de Charlotte, Olive, Martin, son épouse. Suzanne, l’aînée, a une sœur, Raymonde, et un frère, Roger, nés jumeaux en 1911.

Les enfants grandissent à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), commune qui s’étend entre la Seine et le Mont Valérien.

En juillet 1914, Suzanne quitte l’école après avoir passé son certificat d’études. Le père est mobilisé, la mère est emportée par la maladie. Avant d’avoir 13 ans, Suzanne la remplace auprès de ses frère et sœur, alors âgés de trois ans. Elle tiendra la maison jusqu’à son mariage.

Le 10 février 1921 à Sainte-Colombe-près-Vernon (Eure – 27), elle se marie avec Alexandre Gascard, né le 15 mai 1892 à Saint-Just (Ille-et-Vilaine), alors ouvrier de laiterie.

Le couple a une fille, Mireille, née le 1er mars 1924 à Sainte-Colombe. Le père de famille devient chauffeur de camion dans une entreprise de Pacy-sur-Eure (27), où le ménage s’installe, au 28, rue de Pacel.

Afin d’augmenter leurs ressources, Suzanne prend un bébé en nourrice, Jacques Béal, né le 12 mars 1929. La mère de l’enfant cesse rapidement ses visites. Elle ne donnera plus ni argent ni nouvelles et les Gascard auront un enfant de plus (Suzanne reçoit les « droits de puissance paternelle » par jugement du Tribunal civil d’Évreux rendu le 22 février 1936).

Mari et femme sont des sympathisants du parti communiste (selon la police Alexandre serait responsable de la cellule de PC de Pacy). Ils vont aux réunions, lisent L’Humanité.

Après l’interdiction du Parti communiste, puis sous l’occupation, ils maintiennent leur engagement.

Dans cette période, selon sa nièce, Alexandre Gascard a trouvé du travail comme chauffeur dans une cimenterie – entreprise Calcia ? – à Gargenville (Seine-et-Oise / Yvelines). Afin d’habiter à proximité, il loue une [...]

Elisabeth LE PORT – (31786 ?)

Élisabeth, Marcelle, Marthe, Le Port nait le 9 avril 1919 à Lorient (Morbihan), fille de Marcel Le Port, 24 ans, achevant alors sa mobilisation comme “affecté spécial” au titre d’ouvrier (ajusteur) aux Établissements maritimes du port de Lorient, et de Marie-Thérèse Gloton, son épouse, 24 ans, domiciliés au 85, rue de Merville. Élisabeth recevra plusieurs surnoms de la part de ses proches, qu’elle-même utilisera pour se désigner : Sab, Sabeth, Zabeth

Plus tard, ses parents s’installent à Saint-Symphorien (Indre-et-Loire – 37), commune limitrophe au nord de Tours, devenue en 1964 un quartier du chef-lieu. Son père est devenu cheminot, ajusteur à la Compagnie du Paris-Orléans. Son frère Jack (couramment surnommé Jacky) y naît le 9 juin 1925. En 1936, ils habitent avenue de la Salle.

Élisabeth Le Port poursuit ses études à l’école primaire supérieure de Tours.

Aimant la musique, elle obtient un prix de conservatoire au piano.

En 1936, elle est admise à l’école normale d’institutrices de Tours, « aux Tilleuls », quartier Saint-Symphorien. C’est probablement alors qu’elle rejoint l’Union des étudiants communistes (UEC), un engagement qui effraie ses parents, de tradition catholique.

En juillet 1939, à l’issue de cette formation, ayant obtenu le brevet supérieur, elle émet le vœu d’être affectée à l’école maternelle de Bléré (37). Mais, début octobre, elle est affectée comme institutrice stagiaire à l’école publique de filles de Saint-Christophe-sur-le-Nais (37) – jouxtant l’hôtel de ville (?) -, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Tours.

Quatre classes sont installées (par deux) dans les ailes sous grenier installées symétriquement au rez-de-chaussée du petit hôtel de ville. Les logements de fonction sont constitués de cuisines en rez-de-chaussée et de chambres aux premiers étages, dont les fenêtres donnent soit sur la cour de récréation soit sur une placette côté village. La jeune collègue [...]

Louise LOQUET, née Le Du – 31828

Louise Loquet.
Orpheline à 8 ans
Née le 30 avril 1900 à Plouray, dans le Morbihan, Louise Le Du se retrouve orpheline à l’âge de 8 ans, avec trois frères. Ils sont les survivants d’une fratrie de huit enfants. Le frère ainé doit travailler à douze ans, Louise tient la maison. Les enfants essaient de gagner un peu d’argent.
Militante du Parti communiste dès la fin des années 20
À vingt ans, Louise part à Paris où elle trouve à se placer, puis elle travaille en usine, comme soudeuse sur des accumulateurs de batteries, travail très dur.
En 1927, Louise épouse Lucien Loquet, ouvrier électricien et membre du Parti Communiste. Elle adhère au Parti. De leur union, une fille naît en 1928.
La Résistance
Louise et son mari, entrent dans la Résistance communiste dès le début de l’occupation. Ils ont une machine à écrire et Louise rédige des tracts.
Son arrestation
Le 30 novembre 1942, Louise ne rentre pas à la maison, son mari et sa fille comprennent tout de suite. Louise a été arrêtée place Clichy lors d’une distribution de tracts.
Deux jours plus tard, la Gestapo perquisitionne le logement en vain. Lucien Loquet est arrêté à son tour, mais relâché.
Avec sa fille, ils font le tour des prisons à sa recherche, jusqu’à ce qu’une carte, datée du 20 décembre 1942, leur apprenne que Louise est internée au fort de Romainville. Elle y est enregistrée le 21 décembre sous le matricule n° 1335.
Auschwitz
Le 22 janvier 1943, cent premières femmes otages sont transférées en camions au camp de Royallieu à Compiègne (leurs fiches individuelles du Fort de Romainville indiquent « 22.1 Nach Compiègne uberstellt » : « transférée à Compiègne le 22.1 »).
Le lendemain, Louise Loquet [...]

Emma BOLLEAU, née Laumondais – 31806

Emma Alberta Laumondais naît le 11 décembre 1900 à Royan (Charente-Inférieure / Charente-Maritime – 17), chez ses parents, Auguste Lemondais, 29 ans, jardinier, et  Fémina Favre, 32 ans, son épouse, domiciliés au 77 rue des Gardes.

Le 8 octobre 1921 à Prignac (17), petit village (280 habitants) situé entre Matha au nord et Cognac au sud, elle se marie avec Roger Armand Bolleau, né le 19 avril 1898 dans ce village. Son époux a été incorporé dans l’infanterie du 2 mai 1917 au 5 juin 1920, participant à l’occupation des Pays rhénans après l’armistice. Le père de Roger est receveur-buraliste. Roger est devenu employé des Postes et télégraphes à l’agence postale.

La fille unique des Bolleau, Hélène, naît le 6 avril 1924 à Royan, où ils s’installent définitivement en 1936, au 11, rue des Clos-Fleuris (villa “Ma retraite” ?).

Roger Bolleau est alors facteur-chef à Pontaillac, quartier résidentiel de Royan, sur le front de mer.

Avant guerre, Roger Bolleau est militant du parti communiste.

En 1940, de lui-même – car il n’a à cette époque plus aucune liaison avec le Parti communiste interdit -, il comprend qu’il faut se préparer à la lutte contre l’occupant. Il ramasse les armes que l’armée française abandonne dans sa débâcle. Aidé seulement de sa femme, il continue à faire paraître La Voix des Charentes dont plusieurs numéros, tirés à la ronéo, sont distribués “sous le manteau”.

Les Bolleau recueillent de l’argent pour les emprisonnés et leur familles, forment le groupe “Germain” (selon le pseudonyme de Roger), premier groupe de Francs-tireurs et partisans (FTP) en Charente-Maritime. Hélène, qui n’a pas encore dix-huit ans et qui est secrétaire (elle a son brevet élémentaire et son brevet commercial), dactylographie les stencils permettant l’impression des journaux et tracts [...]

Suzanne LASNE, dite “Josette” – (31852 ?)

Suzanne Lasne naît le 20 janvier 1924 à Paris, fille de Charles Désiré Lasne, 47 ans, né le 7 juin 1876 à Boisville-la-Saint-Père (Eure-et-Loir), électricien à Paris 12e, et de Catherine Bernard, son épouse, née le 12 août 1883 à Paris 11e.

Âgée de neuf ans, Suzanne perd sa mère, qui décède le 1er février 1932 au domicile familial, au 47 rue du Sergent Bauchat à Paris 12e, âgée de 40 ans.

En décembre 1935, père et fille emménagent au 143 bis, avenue du Général Michel-Bizot, à Paris 12e.

Suzanne obtient le brevet élémentaire à l’école primaire supérieure Sophie-Germain, 9 rue de Jouy (Paris 4e), puis travaille comme aide-comptable, tout en suivant des cours pour devenir comptable diplômée. Pendant un temps, elle est employée au Bazar d’Amsterdam, au 1 rue d’Amsterdam, près de la Gare Saint-Lazare  à Paris 8e.

Le 19 avril 1941 à Foulbec (Eure), Charles Lasne se remarie avec Éva Billard, veuve, née Moulin le 3 avril 1894 dans cette commune.

En 1942, son père est garçon de course chez Raymond & Morelli, 52 rue des Dames à Paris 17e.

Selon Charlotte Delbo, cette même année 1942, Suzanne Lasne entre dans la résistance communiste par l’intermédiaire de Louise Magadur, qui possède un salon de coiffure dans le voisinage, rue du Niger. Celle-ci lui demande d’héberger un militant clandestin, Moïse Blois, dans une chambre attenante à l’appartement où Suzanne vit avec son père. Ce militant engage Suzanne dans son groupe de FTP (Moïse Blois sera arrêté en mars).

Suzanne abandonne son emploi et entre en clandestinité sous le pseudonyme de “Josette”. En juillet 1942, elle quitte le domicile paternel et va loger dans une chambre au 11, rue Alibert, à Paris 10e. Pour survivre, Suzanne Lasne est appointée mensuellement par [...]

Jeanne HUMBERT, née Larcher – 31813

Jeanne Humbert, détenue au fort de Romaiville.Jeanne Larcher naît le 12 février 1915 à Blénod-les-Toul (Meurthe-et-Moselle), fille unique d’un électricien. Elle va à l’école communale jusqu’au certificat d’études.

Elle apprend la couture, se marie et continue à exercer son métier : son mari, revenu tuberculeux du service militaire, ne peux pas travailler. Ils habitent à Domgermain

Le 4 novembre 1942 – à la suite d’une dénonciation, croit-on -, la Gestapo descend chez les Humbert pour interroger le mari. Quand ils apprennent que celui-ci est pensionné à cent pour cent, à titre militaire, les policiers le font passer dans une pièce voisine et questionnent sa femme. L’interrogatoire terminé, ils emmènent celle-ci. Elle ne reparaîtra pas.

De fait, Humbert avait participé à plusieurs sabotages sur la voie ferrée et sa femme avait transporté des armes.

Jeanne Humbert part en laissant ses deux enfants – cinq ans et trois ans -, qui sont recueillis par les grand-mères lorsque leur père ensuite est arrêté et interné pendant cinq mois dans un camp en France.

Elle est emprisonnée à la Maison d’arrêt Charles-III, à Nancy. Le 21 novembre, elle est transféré au camp allemand du fort de Romainville, sur la commune des Lilas (Seine / Hauts-de-Seine).

Jeanne HUMBERT – 31813 Elle meurt au camp de femmes d’Auschwitz-Birkenau à la fin mars 1943.

Charlotte Delbo témoigne : « Un jour, sur le chantier de démolition, elle a été battue si rudement par un SS qu’il a fallu la porter pour rentrer au camp. Elle était déjà épuisée par la dysenterie. Le lendemain, elle est entrée au Revier. II y a eu une sélection, elle a été envoyée aux gaz. »

À son retour, en 1945, c’est Manette Doridat qui a annoncé sa mort à la famille.

Son mari n’a obtenu pour elle qu’une [...]

Hélène SOLOMON, née Langevin, épouse Parreaux – 31684

Hélène Solomon.Hélène Henriette Langevin naît le 25 mai 1909 à Fontenay-aux-Roses (Seine / Hauts-de-Seine), chez ses parents, Paul Langevin, 37 ans, professeur au Collège de France, et Emma Desfosses 34 ans, son épouse, alors domiciliés au 53 rue Boucicaut. Les témoins pour la déclaration de la nouveau-née à l’état civil sont un autre professeur du Collège de France et un directeur d’école.

Hélène est élevée à Paris avec ses deux frères, Jean Théodore, né le 18 décembre 1899 à Paris 5e, André Jacques, né en 1901 à Palaiseau (Seine-et-Oise), et sa sœur, Madeleine, Marie, née le 29 janvier 1903 à Paris 13e, chez ses parents, alors domiciliés au 21 boulevard Saint Marcel.

En 1926, la famille est installée au 10 bis boulevard de Port-Royal à Paris 5e. Hélène commence par fréquenter l’école communale de la rue Monge, puis va au lycée Fénelon qu’elle quitte après avoir obtenu son diplôme de fin d’études secondaires.

À partir de 1927, la famille habite au 10 rue Vauquelin, un logement de fonction au sein de l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris, qui forme des ingénieurs dans ces spécialités, et dont Paul Langevin est directeur depuis 1925, y faisant progresser la recherche et la science fondamentale.

Le 24 juillet 1929, à Paris 5e, étant étudiante, Hélène épouse Jacques Iser Solomon, né le 4 février 1908 à Paris 18e, alors étudiant en médecine ; plus tard, celui-ci sera chargé de recherche en Physique théorique au Centre national de la recherche scientifique. Les témoins au mariage sont Antoine Béclère, pionnier de la radiologie et de la radiothérapie, membre de l’Académie de Médecine, et Georges Urbain, professeur de Chimie à La Sorbonne, membre de l’Institut.

Jacques Solomon. Photo d’un passeport.En 1934, Jacques [...]

Fabienne LANDY – 31784

Fabienne Frédérique Landy naît le 27 avril 1921 à Villefranche-sur-Cher (Loir-et-Cher), fille de Constant Eugène Landy, 28 ans, employé à la Compagnie de Chemin de fer du Paris-Orléans, et d’Isabelle Louise Leloup, 21 ans, son épouse. Fabienne est l’aînée de ses deux frères, Gaëtant Henri, né en 1926, et Robert Gabriel, né le 19 février 1930, tous deux à Villefranche, et de sa sœur Sonia Simone, née en 1932 à Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire – 37).

En 1931, la famille habitait déjà au 28 cité Jean-Jaurès, dans cette commune. En 1936, la famille est domiciliée au 26 rue Émile-Zola, toujours à Saint-Pierre.

À l’issue de ses études, Fabienne est sténodactylo.

Dès avant la guerre, elle est sympathisante du parti communiste.

En 1942, elle est active dans la lutte clandestine au sein du Front national [1] : elle tape des tracts clandestins à la machine à écrire. Avec Line Porcher (voire ce nom), elle “partage” cette machine : par précaution, celle-ci est cachée tantôt chez l’une tantôt chez l’autre.

Au cours de cette année 1942, à la suite d’arrestations effectuées dans la région parisienne, qui décapitent une partie de la direction nationale du Parti communiste clandestin, les policiers français découvrent certains documents leur révélant l’organisation et l’activité de responsables tourangeaux. L’arrestation de ceux-ci et les perquisitions opérées par la “Gestapo” amènent la saisie de la presque totalité des listes de membres du PC, ainsi que le rôle distribué à chacun au sein de l’organisation. Ces découvertes sont la base d’une série d’arrestations massives échelonnées sur juillet et août 1942, à la suite desquelles un grand nombre de communistes, militants ou simplement sympathisants, sont appréhendés.

Le 23 juillet 1942, Fabienne Landy est arrêtée chez ses parents par la police allemande.

Elle est détenue à la [...]

Germaine DRAPRON, née Lagarde – 31809

Justine (Germaine) Lagarde naît le 1er janvier 1903 à Sireuil (Charente – 16), fille de Jean Lagarde, 30 ans, cultivateur, et de Marguerite Marie Marchive, 22 ans, son épouse, demeurant ensemble au lieu-dit Bellevue.

Justine (Germaine) a un frère aîné, Jean Lagarde, né à Champs-Romain (Dordogne) le 9 mai 1897.

Le 21 mars 1907 à Angoulême, sa mère – alors domiciliée au lieu-dit Bouillon, commune de Gond-Pontouvre (16) – donne naissance à une sœur, Blanche Marthe Lagarde ; mais celle-ci décède prématurément le 24 juin 1908, âgée de 15 mois, au domicile familial, alors au village du Château, commune de Sireuil ; le père est manœuvre à la Mégisserie.

À des dates restant à préciser, les parents se séparent, puis divorcent…

Jean Lagarde père se (re-)marie avec Marie Déchamp le 6 mars 1915 à Gometz-le-Chatel (Seine-et-Oise / Essonne). En avril 1916, Jean Lagarde père est domicilié au 37 Grande Rue à Bourg-la-Reine (Seine / Hauts-de-Seine) ; lors du mariage de son fils, le 17 février 1919, patron-cultivateur, il est domicilié au 35 rue de Fresnes à (Chevilly-)Larue (Seine / Val-de-Marne), avec Marie, née en 1878 à Manot (Charente).

Le 21 juillet 1928 à Trappes (Seine-et-Oise / Yvelines), Justine (Germaine) Lagarde épouse Aristide Gaston Drapron, né (Caillé) le 21 décembre 1893 à Thairé(-d’Aunis) (Charente-Maritime), cheminot.

Ils ont une fille, Jeannine, née le 15 juillet 1929 à Rouen (Seine-Inférieure / Seine-Maritime).

Sous l’Occupation, le couple Drapron habite à Saintes et milite clandestinement au sein du Front National [1].

Le 21 septembre 1942, un cheminot, ami du beau-père de Germaine, arrive chez eux, porteur d’une valise contenant des tracts qu’il a l’intention de leur laisser en dépôt. Mais ce militant clandestin était filé (circonstances à préciser…). Le couple est arrêté.

Germaine Drapron est emprisonnée à la prison militaire [...]

Yvonne ÉMORINE, née Lachaume – 31662

Yvonne Lachaume naît le 17 décembre 1912 à Montceau-les-Mines. Son père est mineur aux houillères de Blanzy. Enfant unique, Yvonne, perd sa mère quand elle commence à aller à l’école, à six ans.

En 1936, Yvonne épouse Antoine Émorine, ajusteur aux houillères de Blanzy, militant syndical, militant communiste.

La Résistance

En 1941, Yvonne et son mari sont au Front national. Ils quittent Montceau-les-Mines et y laissent en garde Monique leur fillette âgée de quatre ans. Ils sont chargés d’organiser des groupes dans les Charentes et la région bordelaise. Chacun ayant son secteur, ils se rencontrent rarement.

Le 12 décembre 1941, Antoine Émorine est arrêté par des inspecteurs de la 7e BR de Bordeaux chez Gaston et Marthe Meynard, à Angoulême.

Après les arrestations dans cette région, Yvonne a changé d’affectation, de sorte qu’elle n’apprend que plusieurs semaines plus tard comment son mari a été pris.

Antoine Émorine est mort à la Santé le 1er avril 1942.

Photo anthropométrique prise le 21 décembre 1941
par le service de l’identité judiciaire.
© Archives de la Préfecture de Police, Paris.L’arrestation

Le 15 février 1942, elle est arrêtée à Paris à la suite de la filature d’André Pican avec qui elle travaille alors.

Après quelques jours aux Renseignements généraux, elle passe au dépôt. Le 23 mars, elle est écrouée à la Maison d’arrêt de la Santé (Paris 14e), au secret. Le 24 août, elle fait partie de celles qui sont transférées au fort de Romainville.

Elle meurt au Revier de Birkenau le 26 février 1943 selon l’acte de décès du camp (le 26 selon Charlotte Delbo).

La BBC fait connaître la mort d’Yvonne Émorine au cours de l’année 1943 ; sans doute une rescapée du convoi, en quarantaine à l’époque, l’a-t-elle annoncée dans une lettre à ses parents, lesquels ont [...]