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Jeanne Humbert, détenue au fort de Romaiville.

Jeanne Larcher naît le 12 février 1915 à Blénod-les-Toul (Meurthe-et-Moselle), fille unique d’un électricien. Elle va à l’école communale jusqu’au certificat d’études.

Elle apprend la couture, se marie et continue à exercer son métier : son mari, revenu tuberculeux du service militaire, ne peux pas travailler. Ils habitent à Domgermain

Le 4 novembre 1942 – à la suite d’une dénonciation, croit-on -, la Gestapo descend chez les Humbert pour interroger le mari. Quand ils apprennent que celui-ci est pensionné à cent pour cent, à titre militaire, les policiers le font passer dans une pièce voisine et questionnent sa femme. L’interrogatoire terminé, ils emmènent celle-ci. Elle ne reparaîtra pas.

De fait, Humbert avait participé à plusieurs sabotages sur la voie ferrée et sa femme avait transporté des armes.

Jeanne Humbert part en laissant ses deux enfants – cinq ans et trois ans -, qui sont recueillis par les grand-mères lorsque leur père ensuite est arrêté et interné pendant cinq mois dans un camp en France.

Elle est emprisonnée à la Maison d’arrêt Charles-III, à Nancy. Le 21 novembre, elle est transféré au camp allemand du fort de Romainville, sur la commune des Lilas (Seine / Hauts-de-Seine).

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Jeanne HUMBERT – 31813

Elle meurt au camp de femmes d’Auschwitz-Birkenau à la fin mars 1943.

Charlotte Delbo témoigne : « Un jour, sur le chantier de démolition, elle a été battue si rudement par un SS qu’il a fallu la porter pour rentrer au camp. Elle était déjà épuisée par la dysenterie. Le lendemain, elle est entrée au Revier. II y a eu une sélection, elle a été envoyée aux gaz. »

À son retour, en 1945, c’est Manette Doridat qui a annoncé sa mort à la famille.

Son mari n’a obtenu pour elle qu’une carte de déportée politique.

Sources :

- Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 149.