Photo anthropométrique prise le 17 février 1942
par le service de l’identité judiciaire.
© Archives de la Préfecture de Police, Paris.

Yvonne Lachaume naît le 17 décembre 1912 à Montceau-les-Mines. Son père est mineur aux houillères de Blanzy. Enfant unique, Yvonne, perd sa mère quand elle commence à aller à l’école, à six ans.

En 1936, Yvonne épouse Antoine Émorine, ajusteur aux houillères de Blanzy, militant syndical, militant communiste.

La Résistance

En 1941, Yvonne et son mari sont au Front national. Ils quittent Montceau-les-Mines et y laissent en garde Monique leur fillette âgée de quatre ans. Ils sont chargés d’organiser des groupes dans les Charentes et la région bordelaise. Chacun ayant son secteur, ils se rencontrent rarement.

Le 12 décembre 1941, Antoine Émorine est arrêté par des inspecteurs de la 7e BR de Bordeaux chez Gaston et Marthe Meynard, à Angoulême.

Après les arrestations dans cette région, Yvonne a changé d’affectation, de sorte qu’elle n’apprend que plusieurs semaines plus tard comment son mari a été pris.

Antoine Émorine est mort à la Santé le 1er avril 1942.

Photo anthropométrique prise le 21 décembre 1941
par le service de l’identité judiciaire.
© Archives de la Préfecture de Police, Paris.

L’arrestation

Le 15 février 1942, elle est arrêtée à Paris à la suite de la filature d’André Pican avec qui elle travaille alors.

Après quelques jours aux Renseignements généraux, elle passe au dépôt. Le 23 mars, elle est écrouée à la Maison d’arrêt de la Santé (Paris 14e), au secret. Le 24 août, elle fait partie de celles qui sont transférées au fort de Romainville.

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Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943,
selon les trois vues anthropométriques de la police allemande.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

Elle meurt au Revier de Birkenau le 26 février 1943 selon l’acte de décès du camp (le 26 selon Charlotte Delbo).

La BBC fait connaître la mort d’Yvonne Émorine au cours de l’année 1943 ; sans doute une rescapée du convoi, en quarantaine à l’époque, l’a-t-elle annoncée dans une lettre à ses parents, lesquels ont fait suivre l’information à Londres.

La petite Monique Émorine a été recueillie par un frère d’Antoine et sa femme Jeannette. Ils l’élèveront comme si elle était leur propre enfant.

Sources :

- Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), pages 108-109.
- Jean-Marc Berlière, Franck Liaigre, Le sang des communistes, Les Bataillons de la jeunesse dans la lutte armée, Automne 1941, collection Nouvelles études contemporaines, Fayard, février 2004, p. 205-208, note p. 358.

MÉMOIRE VIVE

(dernière mise à jour, le 22-05-2012)

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