Pierre COLLAS – 45383

Pierre Collas naît le 14 mars 1914 à Savonnières-en-Pertois, près de Saint-Dizier (Meuse), fils d’Adrien Collas, 25 ans, carrier, et de Lucie Champion, 19 ans, son épouse. Il est fils unique (à vérifier…).

De la classe 1934, Pierre Collas devrait effectuer son service militaire cette année-là.

Au moment de son arrestation, il est domicilié à Savonnières-en-Perthois, son adresse restant à préciser (peut-être chez ses parents, ruelle de l’Église).

Maçon, il travaille probablement dans la petite entreprise de maçonnerie alors crée par son père.

Entre le 22 et le 24 juin 1941, Pierre Collas est arrêté en même temps que son père, probablement dans le cadre de l’Aktion Theoderich [1], et interné dans les jours suivants au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, Pierre Collas est sélectionné avec son père parmi plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30. Dans un wagon, les détenus de la Meuse se sont rassemblés autour de Charles Dugny, de Lérouville.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet, Pierre Collas est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 45383 (sa photo d’immatriculation a été retrouvée). ; son père Adrien est enregistré sous le numéro 45382.

Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme [...]

Adrien COLLAS – 45382

Adrien Collas naît le 23 septembre 1888 à Épizon (Haute-Marne), au domicile de ses parents Rémi Jules Collas, 45 ans, maçon, et de Marie Clémentine Collas (une cousine ?), son épouse, 40 ans. À sa naissance Adrien a déjà sept frères et sœurs : Célestin, 19 ans, Maria 17 ans, Henri, 16 ans, Marie, 13 ans, Paul, 12 ans (né le 21 février 1882), Joseph, 10 ans, Berthe, 8 ans. Six ans après lui naît son frère Marcel.

Le 23 août 1897, leur mère décède au domicile familial, âgée de 49 ans.

Au recensement de 1906, les frères Adrien et Paul n’habitent plus avec leur père à Épizon. En avril 1911, Paul Collas, qui a commencé à travailler comme maçon, habite à Savonnières-en-Perthois (Meuse). Sous le territoire de la commune existe un réseau de carrières souterraines desquelles est tirée de la pierre de taille (dite pierre de Savonnières, un calcaire jurassique de couleur blonde) et qui fournit du travail à nombre d’habitants.

Pendant un temps, Émile, Henri, Adrien, Collas travaille comme carrier.

Le 8 octobre 1909, afin d’accomplir son service militaire, il est incorporé comme soldat de 2e classe à la 6e section d’infirmiers militaires. Le 24 septembre 1911, il passe dans la disponibilité et se retire à Savonnières-en-Perthois.

Rappelé à l’activité par le décret de mobilisation générale du 2 août 1914, il rejoint son détachement le jour même et part « aux armées ». Le 21 novembre 1916, il passe au 3e régiment d’artillerie à pied. Le 21 juin 1917, il est évacué pour maladie et admis à hôpital 60 d’Amiens. Le 26 juillet, il rejoint son unité. Le 14 août 1918, il est de nouveau évacué vers un hôpital, puis rentre aux armées le 9 octobre. Le 16 [...]

Marcel COLIN – 45379

Marcel, Joseph, Eugène, Colin naît le 1er mars 1920 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord / Côtes-d’Armor [1] – 22). Son père, Arsène Colin, est pendant un temps directeur de l’École primaire supérieure (EPS) Gambetta, 72 rue de Bayeux à Caen. (Calvados – 14)

Arsène Colin, directeur de l’école primaire supérieure,
père de Marcel et Lucien.
Collection Jean-Claude Colin. Droits réservés.Ayant organisé une manifestation patriotique au Monument aux morts de Caen sous l’occupation (voir ci-dessous), Monsieur Colin est révoqué de l’Éducation nationale et part s’installer à Avranches (14) pour y tenir un commerce avec son épouse, Les Nouvelles Galeries, rue de la Constitution.

Au moment de son arrestation définitive, Marcel Colin habite un « domicile provisoire » avec son frère cadet Lucien au 34, rue Barbey-d’Aurevilly à Caen.

Les deux frères. Au-dessus, Marcel ;
en-dessous, Lucien. Photographie prise avant-guerre.
Collection Jean-Claude Colin. Droits réservés.Étudiant en première année de pharmacie à la faculté de Caen, Marcel Colin est célibataire.

À droite, Marcel Colin. avec d’autres étudiants en pharmacie.
Collection Jean-Claude Colin. Droits réservés.Sous l’occupation, Marcel Colin est arrêté à trois reprises :

Une première fois, après une manifestation patriotique devant le siège de la Légion française, il est conduit au commissariat de Caen, « sur la plainte de M. Lecomte, chef du bureau de la LVF [2] de Caen ».

Une deuxième fois avec son frère et Emmanuel Desbiot, professeur d’anglais, pour avoir déposé une gerbe au Monument aux morts de Caen, le 11 novembre 1941 ; monument situé sur la place du Maréchal Foch, devant l’entrée de l’Hôtel Malherbe où s’était installée la Feldkommandantur 723 !

Jugés “en flagrant délit” par le Tribunal de simple police de Caen, ils sont aussitôt relâchés.

Enfin, Marcel Colin est pris lors de la vague d’arrestations qui suit l’attentat de Moult-Argences (Airan) [3]. Ne trouvant pas Arsène Colin à l’adresse indiquée, elle arrête à sa place ses fils, Marcel etLucien. Emmanuel Desbiot est [...]

Lucien COLIN – 45378

Lucien, Valéry, Louis, Colin naît le 1er juillet 1923 à Lamballe (Côtes-d’Armor [1] – 22). Son père, Arsène Colin, est pendant un temps directeur de l’École primaire supérieure (EPS) Gambetta, au 72, rue de Bayeux à Caen.

Arsène Colin, directeur de l’école primaire supérieure,
père de Marcel et Lucien.
Collection Jean-Claude Colin. Droits réservés.Ayant organisé une manifestation patriotique au Monument aux morts de Caen sous l’occupation (voir ci-dessous), Monsieur Colin est révoqué de l’Éducation nationale et part s’installer à Avranches pour y tenir un commerce avec son épouse, les Nouvelles Galeries, rue de la Constitution.

Au moment de son arrestation définitive, Lucien Colin est étudiant en physique chimie biologie (PCB) à l’université de Caen (Calvados – 14) et se destine à la médecine. Il partage une chambre de bonne avec son frère Marcel au 34, rue Barbey-d’Aurevilly. Il est célibataire.

Lucien Colin est arrêté une première fois le 11 novembre 1941, en compagnie de son frère Marcel et d’Emmanuel Desbiot, professeur d’Anglais, pour avoir fleuri le monument aux morts de la ville, situé sur la place du Maréchal Foch… devant l’entrée de l’Hôtel Malherbe où s’était installée la Feldkommandantur 723 !

Jugés “en flagrant délit” par le Tribunal de simple police de Caen, ils sont aussitôt relâchés.

Le 7 mai 1942 vers 22 h 15, Lucien est de nouveau arrêté, à son domicile, par deux Feldgendarmes, à la suite de l’attentat de Moult-Argences (Airan) [2]. Les Allemands cherchaient son père. Ne le trouvant pas, ils arrêtent ses fils.

Lucien Colin est conduit avec son frère et E. Desbiot au “petit lycée” (mitoyen au lycée Malherbe, et qui a changé d’affectation depuis), où sont rassemblés treize détenus qui passeront la nuit sur le parquet.

Le lendemain, ils subissent un interrogatoire au cours duquel il leur est reproché un voyage en Angleterre avant la guerre. À partir de midi, les détenus [...]

Albert COISPEAU – 45377

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Albert, Auguste, Ernest, Coispeau naît le 25 février 1895 à Sargé-sur-Braye (Loir-et-Cher), fils d’Hippolyte Coispeau, 26 ans, journalier, et de Marie Couloir, son épouse, 27 ans.

Pendant un temps, Albert Coispeau habite chez ses parents, qui sont venus loger au 264, route de Paris à Palaiseau (Seine-et-Oise / Essonne), et travaille comme terrassier.

Le 19 décembre 1914, il est incorporé comme soldat de 2e classe au 119e régiment d’infanterie. Le 8 mars 1915, il passe au 129e RI. À une date restant à préciser, il passe au 403e RI.

Le 25 septembre 1915, à Ville-sur-Tourbe (Marne), Albert Coispeau est blessé en haut de la cuisse droite par un éclat d’obus. Il est évacué le lendemain. Par la suite, la commission militaire de réforme de Rouen le déclare inapte au combat à trois reprises (24 novembre 1916, 26 janvier 1917, 23 mars suivant), tout en le maintenant en service armé.

Le 4 septembre 1916 à Lisieux (Calvados – 14), lors d’une permission ou d’un congé de convalescence, Albert Coispeau se marie avec Suzanne Fernande Chapellière, née le 21 juillet 1897 dans cette ville, domestique, habitant jusque-là chez ses parents, au 41, rue du Pont-Mortain. Leur couple n’aura pas d’enfant.

Le 25 mai 1917, la commission de Rouen déclare Albert Coispeau de nouveau apte à faire campagne. Il rejoint son unité. Le 10 septembre, il est évacué malade, jusqu’au 15 octobre. Le 5 novembre 1917, affecté au 1er groupe d’aviation, il rejoint l’école de tir aérien de Cazaux (Gironde).

Le 24 novembre 1918 (après l’entrée en vigueur de l’armistice), blessé à la main gauche, il est évacué.

Le 28 février 1919, l’armée le classe “affecté spécial” comme employé permanent de [...]

Maurice CLOUET – (46228 ?)

Maurice Clouet naît le 18 juillet 1916 au Houlme (Seine-Maritime [1] – 76), dans la vallée du Cailly, au nord-ouest de Rouen, fils d’Adolphe Clouet, 41 ans, et de Louise Lenud, 37 ans, son épouse, ouvriers du textile (teinturiers). Maurice a deux frères et une sœur plus âgés.

En 1921, la famille est domiciliée rue de la Vallée, au Houlme.

Maurice Clouet devient ouvrier métallurgiste (comme l’a noté Louis Eudier, “45000” rescapé du Havre). En 1936, il est manœuvre chez Borschineck (?) et vit seul avec sa mère.

Il est adhérent des Jeunesses communistes de 1935 à 1937, puis du Parti communiste.

À partir de 1935, il est membre de la Lyre prolétarienne, groupe artistique composé d’ouvriers et d’ouvrières qui présente des revues théâtrales dans les communes industrielles de la vallée du Cailly et, en 1936, dans les usines occupées par les grévistes.

Le 30 novembre 1940, Maurice Clouet se marie avec France Deschamps, née en 1919, ouvrière d’usine.

Au moment de son arrestation, il est toujours domicilié rue de la Vallée, au Houlme.

Sous l’occupation, il distribue des tracts anti-allemands et des journaux clandestins.

Le 10 avril 1941, l’inspecteur de police spéciale Fernand Madeleine rédige un rapport concernant une : « …distribution de tracts et de papillons dans les communes de Malaunay et du Houlme dans les nuits du 9 au 10 mars et du 3 au 4 avril […] Les individus qui ont participé à ces distributions n’ont pu, en dépit de mes investigations, être identifiés à ce jour. Cependant, mes soupçons se sont portés sur un nommé Clouet Maurice… ».

Dans la nuit du 21 au 22 octobre, Maurice Clouet est arrêté à son domicile sur ordre des autorités d’occupation. Le 24 octobre, il est déjà interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne [2] (Oise), administré et [...]

Roger CLÉMENT – 45376

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne. Coll. Mémoire Vive. Droits réservés.
Roger, Bernard, CLÉMENT naît le 8 décembre 1913 à Dhuison, en Sologne, à l’Est du parc de Chambord (Loir-et-Cher – 41).
Au moment de son arrestation, il est domicilié à Dhuison ; son adresse reste à préciser.
Marié, il n’a pas d’enfant.
Roger Clément est charron et (?) employé chez un marchand de volaille. Au moment de son arrestation, il est déclaré comme bûcheron journalier.
Le 22 juin 1941, il est arrêté comme « suspect d’activité communiste », probablement dans le cadre de l’Aktion Theoderich [1], puis finalement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise – 60), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager) ; il s’y trouve le 31 décembre 1941.
Entre fin avril et fin juin 1942, Roger Clément est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).
Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits sous escorte allemande à la gare de Compiègne et entassés dans des wagons de marchandises et demi. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.
Les deux wagons à bestiaux du Mémorial de Margny-les-Compiègne, installés sur une voie de la gare de marchandise d’où sont partis les convois de déportation. Cliché M.V.
Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.
Le 8 juillet 1942, Roger Clément est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 45376 (sa photo d’immatriculation a été retrouvée).
Après l’enregistrement, les 1170 arrivants sont entassés dans [...]

Paul CLÉMENT – 45375

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oswiecim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Paul CLÉMENT naît le 5 janvier 1902 à Paris 20e, chez ses parents, Pierre Clément, 40 ans, ajusteur, et Augustine Nicaud, 32 ans, son épouse, domiciliés au 29, rue des Amandiers.

Au moment de son arrestation, il est domicilié au 52, rue des Maraîchers à Paris 20e (vers la rue des Grands-Champs). Il est célibataire.

Paul Clément travaille comme sellier.

En 1937, il adhère au Parti communiste.

Vers la fin de septembre 1940, sous l’occupation, Paul Clément décide, avec quelques camarades du 20e arrondissement, la reconstitution d’une cellule clandestine du Parti communiste. Les réunions se tiennent généralement le dimanche matin chez Gabriel Buyse, 109 rue des Grands-Champs (vers la rue du Volga), en présence de Pierre Bertolino, René Faure  et Roger Houdard. À l’issue de ces rencontres, Gabriel Buyse remet à chacun une dizaine de tracts à diffuser dans leur voisinage et quelques “papillons” à coller à la vue des passants.

Dans la même période, Paul Clément convainc René Gaymard, dit « Marius », domiciliés dans le secteur de la “zone”, de participer comme agent de liaison à un réseau de diffusion de propagande. Celui-ci garde en dépôt dans son appartement quelques centaines de tracts et de brochures, mais diffuse également un petit nombre de tracts dans son voisinage et colle quelques papillons boulevard Davout.

Début 1941, Paul Clément distribue des tracts sur un marché de Montreuil-sous-Bois [2] (Seine / Seine-Saint-Denis) – de l’autre côté des « Fortifs » – avec Pierre Bertolino, René Faure et Roger Houdard, de Paris 20e.

Le 17 janvier 1941, vers 13 heures, une perquisition de la brigade spéciale anticommuniste (BS1) des Renseignements généraux opérée chez Raymond Luauté [1], ancien secrétaire de la section d’arrondissement, amène la découverte de documents [...]

Eugène CLÉMENT – 45374

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oswiecim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Eugène, Marcel, CLÉMENT naît le 11 mai 1903 à Cerdon (Loiret), chez ses parents, Jean Clément, 25 ans, domestique, et Marie Mercier, 22 ans, couturière, son épouse, domiciliés « au bourg ». Les témoins pour l’inscription du nouveau-né à l’état civil sont un instituteur et un directeur d’école. Son frère Ernest est né un an plus tôt.

Le 24 octobre 1924, à Cerdon, Eugène Clément épouse Marie Massé. Ils auront quatre enfants, âgés respectivement de 24, 21, 19 et 16 ans en 1940 (à vérifier…).

Le 14 novembre 1924, Eugène Clément entre au chemin de fer de la ligne Paris-Lyon-Méditerranée (P.L.M.). Vers 1927, il est affecté au matériel roulant

Au moment de son arrestation, il est domicilié au 3, rue Franklin à Villeneuve-Saint-Georges [1] (Seine / Val-de-Marne – 94).

Eugène Clément est alors chef de train à la gare de triage SNCF de Villeneuve-Saint-Georges, réseau Sud-Est.

Il est élu Conseiller municipal de Villeneuve-Saint-Georges.

En décembre 1939, les deux frères sont arrêtés pour « reconstitution du Parti communiste dissous » et emprisonnés à la Santé, à Paris. Le 27 décembre, la direction de la SNCF leur fait savoir qu’ils sont suspendus sans traitement (cartes de circulation du chemin de fer retirées le 5 janvier 1940). Puis, le 18 janvier, ils reçoivent une note les prévenant que leur suspension est changée en « absence illégale ». Peut-être Eugène Clément est-il libéré à la suite d’un non lieu, comme son frère.

Le 12 octobre 1940, Eugène Clément est appréhendé par la police française sur arrêté du préfet de Seine-et-Oise pour propagande, et interné administrativement au “centre de séjour surveillé” (CSS) d’Aincourt (Seine-et-Oise / Val-d’Oise), créé en octobre 1940 dans les bâtiments réquisitionnés d’un sanatorium isolé en forêt afin d’y enfermer des hommes connus de la police pour avoir été militants [...]

Ernest CLÉMENT – 45373

Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oswiecim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Ernest, Maurice, CLÉMENT naît le 13 février 1902 à Cerdon (Loiret), chez ses parents, Jean Clément, 24 ans, domestique, et Marie Mercier, 21 ans, couturière, son épouse, domiciliés « au bourg ». Les témoins pour l’inscription du nouveau-né à l’état civil sont deux instituteurs. L’année suivante naîtra son frère Eugène.

Le 27 juillet 1923 à Cerdon, Ernest Clément épouse Simone Massé, née le 21 avril 1902. Ils auront trois enfants : une fille, née vers 1925, malade des poumons à partir de 1938, et deux garçons, Hubert et Guy, né le 27 janvier 1935.

Le 1er janvier 1924, Ernest Clément est embauché au chemin de fer de la ligne Paris-Lyon-Méditerranée.

De 1936 à 1938, Eugène à vérifier… Clément serait lui-même absent de son foyer, en traitement pour maladie.

Au moment de son arrestation, Ernest est domicilié au 18, rue Villebois-Mareuil à Villeneuve-Saint-Georges [1] (Seine-et-Oise / Val-de-Marne).

Il est alors chef de train SNCF à la gare de Lyon, à Paris (12e), région Sud-Est.

Comme son frère Eugène, Ernest est membre du syndicat des cheminots et militant du Parti communiste.

Au début de la guerre, il est maintenu sur son lieu de travail comme “affecté spécial”.

Le 26 décembre 1939 à 23h50, il est interpellé sur la voie publique à Villeneuve-Saint-Georges par des policiers du commissariat de secteur. Fouillé, il est trouvé porteur de plusieurs documents liés au Parti communiste (brochure, journaux, carte d’adhérent), ainsi que d’une liste de souscription et de deux lettres reçues d’un camarade de travail mobilisé. Interrogé, il répond qu’il gardait cette liste de souscription – destinée au même camarade – comme pièce comptable. À partir de ces éléments, le commissaire conclut qu’Ernest Clément maintient « par correspondance la liaison entre les éléments communistes mobilisés et les militants de ce parti [...]