Raymond VINCHE – (46197 ?)

Raymond, Georges, Vinche naît le 20 janvier 1913 à Noyon (Oise – 60), chez ses parents, Étienne Vinche, 39 ans, né en 1872, camionneur, et Élise Lampernesse, 34 ans, son épouse, domiciliés au 5 rue Calvin. Il a un frère Arthur, né le 6 décembre 1903, à Noyon, et une sœur, Étiennette, née  le 17 mai 1917 rue Calvin à Noyon (les deux parents sont alors “manouvriers”).

Noyon est occupée deux fois par l’armée allemande : du septembre 1914 à mars 1917, puis, lors de la bataille du Kayser, du 24 mars (jour où la population civile est évacuée) au 30 avril 1918 ; la ville étant aux mains de l’ennemi, l’artillerie française positionnée sur les hauteurs du Mont Renaud dominant la cité fait pleuvoir sur elle un déluge d’obus afin de stopper les Allemands dans leur progression vers Compiègne. Un soldat allemand, témoin de cette lutte acharnée, écrira : « La jolie ville de Noyon, avec sa magnifique cathédrale encore intacte au bout de trois ans de guerre de 1914 à 1917, a été en moins de trois semaines réduite en un monceau de ruines sous le feu de l’artillerie française du plus gros calibre. »  (source Wikipedia, Bataille de Noyon).

En 1921, la famille Vinche habite boulevard Mony (sans n°). Son père est alors employé du “ministère des régions libérées” et son frère Arthur est camionneur.

Après ses études primaires, Raymond Vinche exerce le métier de menuisier. Lors du recensement de 1931, il habite chez ses parents, chemin de l’Éperon à Noyon. Il est alors menuisier chez Anglès.En 1934, il adhère au Parti communiste dont il est, à partir du Front populaire, l’un des militants les plus actifs dans le Noyonnais. Il milite aussi très activement sur le plan [...]

Marcel VINCENT – 46196

Marcel, Eugène, VINCENT naît le 11 novembre 1907 à Maisons-Laffitte (Seine-et-Oise / Yvelines), chez sa mère, Marie Françoise Le Coq, 22 ans, domestique, domiciliée au 9, rue de l’Église, et de père alors « non dénommé ». Le 10 janvier 1914, à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord / Côtes-d’Armor), l’enfant de six ans est légitimé par le mariage de sa mère avec Isidore Vincent, 26 ans.

En avril 1914, ils habitent au 11, avenue Gambetta, à Paris 20e.

Suite au décret de mobilisation générale du 1er août 1914, son père, âgé de 33 ans, est rappelé à l’activité militaire et rejoint le 146e régiment d’infanterie le 11 août. Le 9 septembre, il est sur le front. Le 29 octobre, au combat de Bolante, il est blessé par balle à la main gauche. Le 8 janvier 1915, en Argonne, il est fait prisonnier, puis interné à Ameln. Il est rapatrié le 31 décembre 1918 et démobilisé le 8 mars 1919, se retirant à Isles-lès-Villenoy (Seine-et-Marne). Le 18 mars suivant, il se fait enregistrer au 12, rue Paul-Féval à Saint-Brieuc. Mais fin octobre 1921, il est de retour à l’Isles… En avril 1924, il habite rue d’Olivette, chez Monsieur Teste.

De la classe 1927 et du bureau de recrutement de Melun, Marcel Vincent est réformé n° 2.

Il est divorcé d’avec Renée Perney, avec laquelle il a eu un fils, René, né vers 1933, qui serait resté avec lui.

En 1931 et jusqu’au moment de son arrestation, Marcel Vincent est domicilié au 38, rue du Parc à Esbly (Seine-et-Marne), chez ses parents. En 1936, son père est manœuvrier pour différents employeurs à Esbly. Lui-même est peintre en bâtiment, artisan.

Adhérent au parti communiste de 1936 à 1939, Marcel Vincent est, pendant un temps, secrétaire de la [...]

Stanislas VILLIERS – (46195 ?)

Stanislas Villiers naît le 19 janvier 1889 à Villemanoche, au nord-ouest du département de l’Yonne, chez ses parents, Achille Villiers, 29 ans, vigneron, et Marie Villiers, son épouse, 22 ans, vigneronne. Celle-ci décède prématurément, avant 1912. Stanislas a – au moins – deux frères plus jeunes : Octave, né en mars 1890, et Léopold, né en juin 1891.

D’un bon niveau d’études primaires, Stanislas Villiers commence néanmoins à travailler comme charretier cultivateur.

Le 3 octobre 1910, il est incorporé au 153e régiment d’infanterie, à Troyes (?), dans l’Aube, afin d’accomplir son service militaire. Le 26 septembre 1911, il est nommé caporal. Le 25 septembre 1912, il est « envoyé dans la disponibilité », avec un certificat de bonne conduite. Dans la réserve de l’armée d’active, il est classé en affectation spéciale comme manœuvre aux Chemins de fer du Nord du 1er novembre 1913 au 5 mai 1914.

Au début de son retour à la vie civile en octobre 1912, Stanislas Villiers habite au 181 bis, rue du Faubourg-Saint-Denis, à Paris 10e. Par la suite, il emménagera au 70, rue des Poissonniers, à Paris 18e.

Le 4 août 1914, suite au décret de mobilisation générale, Stanislas Villiers rejoint à Rouceux, près de Neufchâteau (Vosges), l’unité à laquelle il a été affecté, le 360e régiment d’infanterie, appartenant à la 140e brigade de réserve, elle-même intégrée à la 70e division de réserve. Le 8 août, après avoir été rassemblé, le régiment se met en marche et gagne le centre de résistance du plateau de La Rochette, devant Nancy (Meurthe-et-Moselle). Le baptême du feu à lieu le 20 août, lors d’une offensive française dans le secteur de Jallaucourt, en Lorraine annexée (bataille de Lorraine).

Le 25 août, un engagement à l’ouest d’Hoéville met hors de combat 19 officiers et 900 hommes de [...]

Julien VILLETTE – (46194 ?)

Coll. Marcelle Villette. Droits réservés.Julien, Henri, Paul, Villette naît le 1er juin 1921 à Déville-lès-Rouen, à l’ouest de l’agglomération de Rouen (Seine-Maritime [1] – 76), fils d’Henri Villette, 21 ans, et de Marcelle Benard, son épouse, 23 ans. Julien, l’aîné, a deux frères – Lucien, né le 31 décembre 1922, et Raoul, né le 10 mai 1928, nés à Rouen – et une sœur, Marcelle, née le 25 juillet 1933, à Maromme.

Scolarisé à l’école primaire de Notre-Dame-de-Mondeville, Julien Villette obtient son Certificat d’études à 12 ans. Début août 1933, il commence à travailler comme “petit” ouvrier aux Établissements Senard, usine métallurgique de Déville-lès-Rouen.

Il adhère et milite très rapidement au syndicat CGTU, puis CGT, après la fusion syndicale de 1936.

Julien Villette ne reste pas longtemps dans sa première entreprise : ayant pris la défense d’un de ses camarades de travail, son patron l’a repéré comme « avocat du peuple ». Pendant un temps, il est ouvrier du Textile, employé par les Établissements De Menibus à Déville-lès-Rouen (ex-filature Saint-Pierre)

Au moment de son arrestation, il habite à Maromme, commune voisine (76), probablement chez ses parents, domiciliés au 18, rue de Lorraine. Il est célibataire (il a 20 ans).

Collection Marcelle Villette. D.R.Adhérent des Jeunesses communistes en 1938, « il milite avec force », selon le témoignage de sa sœur. Il vend la presse de son parti dans toute la vallée (Le Prolétaire normand, L’Avant-Garde, L’Humanité). Il suit les cours politiques de l’école du Parti communiste.

Militant clandestin sous l’occupation, il distribue tracts et journaux.

Le 15 février 1941, son père, Henri Villette, est arrêté par des policiers du commissariat central de Rouen pour « distribution de tracts communistes, tant sur le chantier où il [travaille], à Croisset, que dans le restaurant où il [prend] ses repas ». Il est écroué à la Maison d’arrêt de Rouen. Le 14 mars suivant, le Tribunal correctionnel de Rouen [...]

Louis VILLEMINOT – (46193 ?)

Louis, Camille, Villeminot naît le 16 juillet 1890 à (Sainte-Marie-du-)Hennezel ou à la Hutte-Sainte-Marie (forge industrielle), commune du Hennezel (Vosges), à la limite du département, fils de Marie Louise Villeminot, 18 ans, brodeuse, célibataire.  Le nouveau-né vient au monde chez ses grands-parents et c’est son grand-père, Charles Louis Villeminot, 53 ans, manœuvre, qui le présente à l’état civil.

Considérant son âge – il est de la classe 1910 -, Louis, Camille, Villeminot devrait avoir été mobilisé au cours de la guerre 1914-1918.

En 1917, à Vauvillers (Haute-Saône – 70), il épouse Maria Poireau, née le 19 août 1889 à Pont-du-Bois (70), à 11 km de Hennezel, de l’autre côté de la limite départementale. Ils ont quatre enfants : Odette, née le 16 août 1919 à Vauvillers, Raymond, né le 1er octobre 1920 à Puteaux [1] (Seine / Hauts-de-Seine), Marcelle, née le 28 janvier 1925 à Puteaux, et André, né le 24 novembre 1928 à Fresnes [1] (Seine / Val-de-Marne).

Lors du recensement de 1936, la famille est domiciliée au 38, rue du Châlet (devenue rue Émile-Zola, le 11 février 1937) à Fresnes. Le chef de famille se déclare alors comme garçon de magasin aux établissements Auchays à Paris ; pendant un temps, il est garçon de magasin chez Flammarion, rue Racine, à Paris 6e. Au moment de son arrestation il sera déclaré comme emballeur, son dernier employeur étant la librairie Mercure, sise au 69, boulevard Saint-Germain, à Paris. La mère est déclarée sans profession, mais les deux aînés travaillent : Odette est brocheuse à l’imprimerie Charaire à Paris, Raymond est manœuvre chez Auchappe à Paris. Au début de l’occupation, ses deux aînés auront quitté le domicile familial, sa première fille s’étant mariée.

Sans être un élu municipal, Louis Villeminot est membre du [...]

Gerolamo VILLA – (46192 ?)

Gerolamo Villa naît le 25 novembre 1903 à Bettola, Piacenza (Italie), fils d’Antoine (?) Villa et de Césarine (?) Cesari, agriculteurs.

Gerolamo Villa a – au moins – un frère aîné, Fortunato, né le 30 mai 1896 à Bettola.

Le 15 juillet 1922, à Nogent-sur-Marne (Seine / Val-de-Marne), Fortunato Villa, 26 ans, entrepreneur de transports, se marie avec Clémentine Petit, née le 5 août 1902 à Paris 12e, imprimeuse, vivant avec sa mère, veuve, au 12 rue Paul-Bert, et chez laquelle il est venu habiter.

En 1936, associé avec Fortunato et Clémentine, Germain Villa (son prénom a été francisé) est gérant d’un café au 18, avenue de la République à Albert (Somme – 80), où des militants communistes tiennent leurs réunions.

En 1939, dès le début de la guerre, Germain Villa et son frère Fortunato sont internés comme étrangers suspect au camp du Vernet (Ariège) : tous deux ont encore la nationalité italienne et leur pays a déclaré la guerre à la France.

Le 21 décembre 1940, une liste établie par le commissariat spécial d’Amiens dans la perspective de prononcer l‘internement administratif de communistes à la suite d’une distribution de tracts signale que Fortunato est «  rentré à Amiens depuis deux mois environ ». Les deux frères sont en instance de demande de carte d’identité.

Le 25 octobre 1941, les frères Villa font partie des sept « personnes de l’arrondissement de Péronne arrêtées par l’autorité allemande ». Selon une liste ultérieure de la police, « Il est à noter que les sieurs Villa (…) ont été arrêtés par ordre des autorités françaises, mais qu’en raison de leur nationalité italienne, ils ont été transférés à Compiègne » – sic ! – (Oise), au camp allemand de Royallieu, administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager). Germain est enregistré sous le matricule 2055, Fortunato sous le matricule 2056.

Le [...]

Fernand VIEUGE – (46191 ?)

Fernand, Raphaël, Vieuge naît le 8 mars 1897 à Blois (Loir-et-Cher), chez ses parents, Gaston Vieuge, 36 ans, charcutier, et Pauline Reide, son épouse, 29 ans, domiciliés rue du Puits-Neuf.

Plus tard, la famille est domiciliée au 89 rue Croix-Boissée, à Blois.

Pendant un temps, Fernand Vieuge travaille comme cultivateur.

La Première Guerre mondiale commence début août 1914. Le 11 janvier 1916, Fernand Vieuge est incorporé comme soldat de 2e classe au 146e régiment d’infanterie. Le 15 octobre suivant, il passe au 143e R.I. Le 24 mars 1917, il passe au 138e R.I., unité qui part au front. Le 18 novembre 1918, il est cité à l’ordre de son régiment : « Agent de liaison d’élite, au cours de la progression a maintenu constamment la liaison entre les sections et le capitaine et a contribué à la capture de nombreux prisonniers » ; il reçoit la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Le 26 septembre 1919, il est mis en congé illimité de démobilisation et se retire au domicile de ses parents, titulaire d’un certificat de bonne conduite.

Le 16 décembre 1922 à Pont-Sainte-Maxence (Oise), Fernand Vieuge se marie avec Augustine, Marie, Thérèse (son patronyme), née le 7 janvier 1899 à Pont-Sainte-Maxence, ouvrière d’usine.

En janvier 1924, ils habitent au n° 4, cour Boufflet, dans cette ville. Lui est ouvrier charpentier.

Mais Augustine décède le 3 juillet 1926, âgée de 27 ans.

Le 5 mai 1928 à Blois, Fernand Vieuge épouse  en secondes noces Thérèse Renée Retiveau, née le 22 août 1898 à Menars ou Ménars (Loir-et-Cher), couturière, fille d’un employé de chemin de fer et d’une couturière. En juin suivant, ils demeurent au 23, rue des Ponts-Chartrains, dans cette ville. Ils n’auront pas d’enfant.

En juin suivant, ils habitent au 23, rue des Ponts-Chartrains, dans cette [...]

François VIAUD – 46190

François, Marie, Michel, Viaud naît le 19 novembre 1908 à Cordemais (Loire-Inférieure / Loire-Atlantique [1]), fils de François Viaud, 31 ans, employé à la drague, et Augustine Doussin, 23 ans, son épouse, domiciliés à la Grande Fontaine. Plus tard, ceux-ci habitent à Aubigny-en-Artois (Pas-de-Calais – 62).

Dans la réserve, François Viaud est affecté au Génie du chemin de fer. Pendant un temps, il habite à Hesdin (62).

Le 23 janvier 1932 à Saint-Martin-lès-Boulogne (62), il épouse Marie Madeleine Tréboute, née dans cette ville le 5 juillet 1912. Ils ont une fille.

Au moment de son arrestation, François Viaud est domicilié au 274, rue Riolan à Amiens (Somme).

Il est aide-ouvrier au dépôt SNCF d’Amiens.

Façade de la gare d’Amiens dans les années 1920.
Carte Postale. Collection Mémoire Vive.Le 26 mars 1942, il est suspendu pour « complicité de vol de marchandises confiées au soin de la SNCF ».

Le 9 mai, il est arrêté par la police allemande à la suite d’un double sabotage effectué dans la nuit du 30 avril au 1er mai ayant notamment immobilisé la grue de relevage (32 tonnes) du dépôt. Il est écroué à la Maison d’arrêt d’Amiens « à la disposition des autorités allemandes » et fait partie des treize cheminots du dépôt SNCF gardés en représailles ; avec cette situation particulière pour lui qu’il n’y travaillait plus depuis plus d’un mois.

Dans une notice individuelle réalisée après coup, le commissaire central d’Amiens indique : « N’a jamais manifesté de sentiments politiques dans son entourage ; n’a jamais attiré sur lui l’attention des services de police à ce sujet ». Le 21 mai, son épouse écrit au préfet de la Somme pour lui demander d’intervenir en faveur de sa libération ou « s’il y avait moyen de refaire une nouvelle enquête ».

Le 10 juin, ils sont dix cheminots du dépôt d’Amiens (dont neuf futurs “45000”) [2] à être transférés au [...]

Charles VÉRON – 46189

Charles, Efflame, Gabriel, Véron naît le 4 novembre 1901 à Aulnay-lès-Bondy – rebaptisée Aulnay-sous-Bois quatre ans plus tard – [1] (Seine / Seine-Saint-Denis), chez ses parents, Louis Véron, 29 ans, charretier, et Jeanne Yvonne Denès, 25 ans, son épouse, domiciliés « à l’écart de Savigny » (hameau) ; leurs noms n’apparaitront plus à cette adresse en 1906. Les témoins pour la déclaration du nouveau-né à l’état-civil sont Charles Véron 53 ans, et Gabriel Papillon, 36 ans, respectivement grand-père et oncle de l’enfant, tous deux également charretiers. Charles a un frère aîné, Louis Charles Philippe, né le 23 août 1898.

Pendant un temps, Charles Véron habite chez ses parents, alors domiciliés au 6 bis, rue Doulcet, à Sevran [2] (Seine-et-Oise / Seine-Saint-Denis), commune limitrophe à l’Est. Peut-être travaille-t-il alors comme « chauffeur de locomotive ».

Le 11 avril 1921, il est incorporé au 508e régiment de chars de combat. Il est renvoyé dans ses foyers le 30 mai 1923, titulaire d’un certificat de bonne conduite.

En janvier 1924, Charles Véron habite rue de Turenne, à Aulnay-sous-Bois. En mai 1925, il demeure au 30, allée circulaire, toujours à Aulnay. En novembre suivant, il est domicilié au n° 59 de la même allée.

Le 20 février 1926, à la mairie d’Aulnay, Charles Véron se marie avec Albertine De Cocq, née le 17 novembre 1899 à Aulnay. Ils ont précédemment eu un fils, Georges, né en 1922. En juin 1926, la famille habite rue Balzac (pavillon “Car…” ?). En mars 1927, ils logent au 50, allée circulaire. En janvier 1929, ils ont emménagé au 28, chemin des Marais à Sevran. Albertine Véron décède prématurément, à une date restant à préciser… Les parents de Charles viendront habiter chez lui.

Le 1er mars 1930, à la [...]

Maurice VERNICHON – 46188

Maurice Vernichon naît le 26 avril 1910 au Havre (Seine-Maritime [1] – 76), fils de Jules Vernichon et de Marie Daubenfeld, son épouse.

En 1926, son père dépose en mairie une demande de permis de construire pour une maison individuelle de trois pièces, sise au 79 impasse Hornmann, à Graville-Sainte-Honorine [2] (quartier Béreult [3]).

Au moment de son arrestation, Maurice Vernichon – probablement célibataire – est domicilié au 93, boulevard Sadi-Carnot.

Maurice Vernichon est navigateur, inscrit maritime. À partir de 1937, il travaille comme soutier sur un vapeur de la compagnie France-Navigation. « Un marin de cet équipage d’élite du Winnipeg [4], qui donna tant de héros à la Résistance » (brochure “30 ans de luttes“, p. 53).

Militant communiste et syndicaliste, il poursuit son engagement dans la clandestinité.

En 1940, il fait l’objet d’une note de recherche du Bureau militaire de Rouen pour insoumission.

Pris dans la même affaire que Léon Bellenger, de Sainte-Adresse, Marcel Couillard et Maurice Granjon, sur enquête du commissariat spécial du Havre, pour « distribution de tracts dans les queues pour le ravitaillement », Maurice Vernichon est arrêté trois jours après ses camarades, le 31 janvier 1941, à Bordeaux où son travail l’a amené. Il est détenu dans une prison de cette ville jusqu’au 5 février. Le lendemain, il est conduit en transit à la Maison d’arrêt de la Santé à Paris. Le 13 février, il est écroué à la Maison d’arrêt du Havre.

Le 19 mars, le tribunal correctionnel du Havre condamne Léon Bellenger, Marcel Couillard et Maurice Vernichon à 13 mois d’emprisonnement chacun pour propagande communiste. La libération de Maurice Vernichon de la Maison d’arrêt du Havre doit s’effectuer le 28 avril 1942, à l’expiration de sa peine, un mois après ses deux camarades. Mais il est maintenu en détention sous le statut d’interné administratif en attendant d’être remis aux autorités d’occupation à la demande de celles-ci, [...]