La jeunesse

Marie-Louise dite Marilou est née le 12 avril 1920 à La Courtine, Creuse, elle est élevée à Paris, dans le XIXe arrondissement, puis dans la proche banlieue. Son père est employé aux PTT.

En 1938 à Paris, elle épouse Henri Colombain, employé de commerce. Elle est alors employée à la mairie du 2e arrondissement.

La Résistance

Henri Colombain est un Résistant de la première heure, il est arrêté en octobre 1941, en même temps qu’Henriette Schmidt, chez lui (au 106, rue Lecourbe, Paris 15e ?), où il y a une ronéo, une machine à écrire, du papier à tracts.

Marie-Louise est alors prévenue à temps par un voisin, elle change de domicile. Le 6 novembre 1941, elle fait l’objet d’un mandat d’arrêt du Tribunal de la Seine pour infraction au décret du 26-9-1939.

C’est à cette époque que son enfant meurt de diphtérie (faute de sérum ; il y avait une épidémie en Allemagne et le sérum antidiphtérique avait été réquisitionné par les Allemands).

Bien que se sachant recherchée par la police elle reste au combat et rejoint les FTP : agent de liaison et de renseignements, elle transporte aussi des armes et des explosifs, dans le groupe de Maurice Alexandre.

L’arrestation

Le 16 décembre 1942, à Paris, les policiers des brigades spéciales (BS 2) l’attendent au rendez-vous qu’elle a avec Suzanne Lasne et l’arrêtent.

Emprisonnée à Fresnes, Marie-Louise rejoint le convoi à Compiègne, la veille du départ.

Le 25 mars 1943, elle quitte Birkenau pour aller travailler au Stabsgebaude, dans un atelier faisant des uniformes de femmes SS. On y travaille de 6 heures du matin à 6 heures du soir.

Mais elle est renvoyée au Revier de Birkenau au début d’avril du fait de la dysenterie. Ensuite, elle attrape le typhus et ne sort du revier qu’en juin.

Le 3 août 1943, elle est mise en quarantaine : il était temps.

Ravensbrück et Mauthausen

Elle suit le sort de la majorité des survivantes et est libérée à Mauthausen le 22 avril 1945.

Le retour à la vie

Au retour, elle ne retrouve pas son mari, mort à Gusen, l’un des Kommandos les plus meurtriers de Mauthausen ; il n’y a presque pas de survivants. Elle ignore la date de sa mort.

Elle se remarie et a trois enfants, en 1946, en 1951, en 1955.

Marie-Louise COLOMBAIN est décédée le 17 septembre 1998.

Sources :

- Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), pages 71-72.
- Musée de la Résistance Nationale, Champigny-sur-Marne ; fichier du commissariat de circonscription d’Ivry-sur-Seine sur les militants communistes du secteur, fiches de recherche imprimées accompagnant un courrier du 8 avril 1943.