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Auschwitz-I, le 3 février 1943
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

Jeanne Thiébault naît le 28 juin 1909, à Vandœuvre, dans la banlieue de Nancy (Meurthe-et-Moselle. Elle passe une jeunesse d’orpheline. Son père est tué à la guerre de 1914-1918. Sa mère est morte peu après. Elle est confiée à l’Assistance Publique avec un frère dont elle perd la trace.En 1942, Jeanne Thiébault est ouvrière spécialisée chez Citroën et habite rue d’Orgemont, à Paris 20e. Son compagnon, Colli, est d’origine italienne. Il travaille également chez Citroën. Ils sont à la veille de se marier.Le 18 juin 1942, les brigades spéciales viennent les arrêter. La police recherche le neveu de Colli : Barachi qui est responsable du Front national pour la région Paris-Nord. Il a été vu plusieurs fois chez son oncle. Faute d’arrêter le neveu, la police arrête l’oncle et sa compagne.

Condamné à mort, Barachi sera finalement pris plus tard. Déporté à Mauthausen, il reviendra.

Tous les hommes, arrêtés en même temps, le 18 juin 1942, imprimeurs, jeunes F.T.P, sont fusillés le 11 août 1942, et Jeanne Thiebault croit que Colli l’a été aussi. Mais son compagnon en réchappe par miracle : soixante-quinze otages sont fusillés, Colli est le soixante-seizième sur la liste. Plus tard, il est interné dans un camp en France jusqu’à la Libération.Jeanne Thiébault est détenue au dépôt jusqu’au 10 août 1942, puis transférée au fort de Romainville jusqu’au départ.

Auschwitz

Jeanne Thiébault meurt au camp de femmes d’Auschwitz-Birkenau le 2 mai 1943, selon The Death Books from Auschwitz, sans qu’aucune des rescapées en soit témoin.

Elle n’avait pas de famille et croyait Colli exécuté, elle n’a sans doute pas donné de message. La famille de Colli et Colli lui-même n’ont pas su où elle avait été déportée ni quand elle était morte.

Source

- Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier – page 280.