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Georges, Julien, Camille, Schoumann naît le 29 août 1902 à Paris  11e, chez ses parents, Jean Schoumann, 32 ans, chaudronnier, et Hélène Augendre, 26 ans, couturière, son épouse, domiciliés au 12 rue de la Petite-Pierre.

En avril 1913, la famille emménage au 20 rue de Bagnolet à Paris 20e. Mais Hélène Augendre décède à son domicile le 10 juin suivant, âgée de 38 ans. Georges a 10 ans 1/2.

Au cours de son service militaire probablement, il se fait tatouer sur le bras gauche « Pas de chance », ainsi qu’un bracelet surmonté d’un demi soleil au poignet.

Du 9 août 1924 au 7 septembre 1934, il est monteur-chaudronnier chez Grimmeisen, 7 passage Piver (Paris 11e).

Au printemps 1925, il habite en hôtel au 5 rue Jules Verne.

Le 11 avril 1925, à Paris 11e, il se marie avec Georgette Racine, 21 ans, cartonnière. Ensemble, ils auraient eu un fils, Roger, né le 15 janvier 1924, et reconnu par Georges Schoumann le 9 avril 1925, deux jours avant leur mariage.

Au printemps 1926, ils sont domiciliés au 124 rue Saint-Maur (Paris 11e), au carrefour avec la rue d’Angoulême.

Le 18 septembre 1926, à l’hôpital Saint-Louis (40 rue Bichat, Paris 10e), Georgette accouche d’un enfant sans vie. Le 11 février 1928, elle décède à l’hôpital de la Pitié Salpétrière (47 boulevard de l’Hôpital, Paris 13e) ; la famille (?) étant alors domicilié 71 avenue d’Italie (“Maison Cognac-Jay, groupe Italie”, des “habitations à bon marché”).

Le 2 août 1929, à Paris 11e, Georges Schoumann reconnaît être le père de Jeanne Marthe, née deux jours plus tôt, le 31 juillet, fille de Georgette Boisgontier, 21 ans. Le 23 mars 1935, à Paris 11e, les deux parents se marient ; ils habitent alors au 85 rue d’Angoulême (renommée rue Jean-Pierre Timbaud après-guerre) à Paris 11e. Son père, Jean Schoumann, est témoin au mariage.

Du 25 juin au 31 août 1935, Georges Schoumann travaille chez Leroy-Pougin, au 33 rue Saint-Fargeau (20e).

En 1936 et jusqu’au moment de son arrestation, il est domicilié au 8, rue des Montiboeufs à Paris 20e, vers la rue du capitaine Ferber, où son épouse est concierge.

Du 19 mai au 7 juillet 1936, il travaille pour la société Gaz et Chaleur, au 43 rue des Partants (20e).

Georges Schoumann adhère au Parti communiste en juin 1936, prenant part aux réunions organisées dans son quartier et soutenant la candidature du délégué communiste Fleury aux élections législatives. Il se manifeste « comme un des plus chauds partisans de l’accession de Thorez au pouvoir ». Il affiche « publiquement sa joie lors des occupations d’usines » et, à plusieurs occasions, il arbore à la fenêtre de sa (sic) loge les drapeau rouge et les insignes du Parti communiste. À tel point que « son activité pour le développement des théories syndicales et soviétiques » entraîne son renvoi de l’entreprise Gaz et Chaleur.

Il déclarera quitter l’organisation politique à la fin 1937, « n’étant plus d’accord avec la ligne… ». Cependant, certains voisins et ses deux derniers employeurs témoigneront qu’il manifeste sa sympathie en faveur du PCF jusqu’à l’été 1940.

Du 10 mars 1937 au 27 janvier 1939, il travaille pour la société Markt, au 86 rue Villiers-de-l’Isle-Adam (20e).

Le 4 juin 1939, il est embauché comme monteur chaudronnier aux Établissements Carimantrand, sis au 69, boulevard de la Liberté, aux Lilas (Seine / Seine-Saint-Denis).  Au cours de la guerre, il y est mobilisé comme “affecté spécial”, jusqu’au 12 juin 1940.

Dans cette période, probablement, il est dénoncé à plusieurs reprises au commissariat de Saint-Fargeau par des habitants de son quartier comme propagandiste communiste et distributeur de tracts antimilitaristes, tels ceux – manuscrits – qui sont interceptés chez son employeur.

Suivant les dires de ses voisins, la police le soupçonne également d’être responsable de la distribution de tracts et de numéros clandestins de L’Humanité « glissés sous les portes et fenêtres des appartements de l’immeuble dont il a la surveillance (re-sic), ainsi que sous les portes cochères des autres maisons » du secteur.

En mars 1940, son domicile est perquisitionné par la police, sans résultat. Deux jours plus tard, il se rend spontanément au commissariat de son quartier, où le commissaire lui assure qu’il a été victime d’une dénonciation par lettre anonyme, « donc sans valeur ».

Le 1er juillet suivant, Georges Schoumann s’inscrit au fonds de chômage du 20e arrondissement. Il s’occupe alors à de menus travaux, « fait des corvées pour des gens de son quartier et effectue de temps à autre des encaissements ou des versements de fonds pour le compte de la Maison Cornet, 12 rue des Montibœufs ».

Le 18 décembre 1940, le général d’armée Charles Huntziger, signataire de l’armistice avec le Reich, commandant en chef des forces terrestres, ministre secrétaire d’État à la Guerre, écrit à la direction générale de la Sûreté nationale, sous couvert du ministre secrétaire d’État à l’Intérieur : « … mon attention a été attirée, de très bonne source, sur le commissaire de police de la rue du Surmelin à Paris qui tolère que le militant communiste Schumann, demeurent 8, rue des Montibœufs, Paris 20e, distribue des tracts communistes. (…) Je vous serais très reconnaissant de bien vouloir faire procéder à l’internement de Schumann (…) et d’examiner l’opportunité de prononcer la révocation du commissaire de police de la rue du Surmelin » (Saint-Fargeau ?). Le 28 décembre, le ministre transmet ce courrier au préfet de police en le priant de faire procéder à une enquête approfondie au sujet des faits signalés et de prendre toutes les mesures qui lui paraîtront utiles.

Le 7 janvier 1941, les Renseignements généraux de la préfecture de police rendent compte : « Au cours de l’enquête (effectuée récemment), il n’a pas été possible de recueillir de témoignage affirmatif permettant d’établir que Schoumann se livre actuellement à la propagande moscoutaire. Mais les soupçons qui pèsent sur lui, ainsi que les suspicions dont il a été l’objet au début de 1940, laissent présumer qu’il n’a pas abandonné ses sentiments révolutionnaires, ni diminué son empressement à propager les théories communistes. »

Deux jours plus tard, le 9 janvier, à 7 heures du matin, Georges Schoumann est arrêté à son domicile. Le même jour, le 1er bureau du cabinet du préfet rédige une courte note : « (Schoumann] n’a pu jusqu’ici être pris en flagrant délit de propagande communiste. Étant donné la lettre communiquée, il vient d’être interné administrativement en application du décret du 18 novembre 1939 ». Après être passé par la « sureté générale » [sic] – plutôt les Renseignements Généraux – où il est « gardé pendant trois heures et demi, sans le moindre interrogatoire, même pas d’identité », Georges Schoumann est conduit au dépôt de la préfecture (la Conciergerie, sous le Palais de Justice, île de la Cité) où il reste neuf jours.

Le 17 janvier, il est parmi les 24 militants communistes conduits au “centre de séjour surveillé” (CSS) d’Aincourt (Seine-et-Oise / Val-d’Oise), créé en octobre 1940 dans les bâtiments réquisitionnés d’un sanatorium isolé en forêt.

Le sanatorium de la Bucaille à Aincourt dans les années 1930. Le centre de séjour surveillé a été installé dans la longue bâtisse située au premier plan à gauche. Afin de pouvoir y entasser les détenus, il a fallu y transporter le mobilier des autres bâtiments. Carte postale. Collection Mémoire Vive.

Le sanatorium de la Bucaille à Aincourt dans les années 1930.
Le centre de séjour surveillé a été installé dans la longue bâtisse située au premier plan à gauche.
Afin de pouvoir y entasser les détenus, il a fallu y transporter le mobilier des autres bâtiments.
Carte postale. Collection Mémoire Vive.

Le 21 janvier, le préfet de police Roger Langeron écrit à son supérieur hiérarchique, le ministre secrétaire d’État à l’Intérieur, pour se justifier. « Schoumann est connu au commissariat de son quartier comme un élément de base du Parti communiste d’avant-guerre, n’ayant occupé, ni dans l’ex-parti, ni dans les organisations communistes actuelles, aucun poste de dirigeant ou de responsable, même local. Communiste, il a fait à ce titre l’objet d’une surveillance spéciale de la part du commissariat qui a opéré une perquisition à son domicile. Cette perquisition ayant été infructueuse, la surveillance a été continuée pendant quelques temps en vue de préciser les fréquentations de Schoumann. Puis son arrestation a été décidée et effectuée. Aucun retard n’a été apporté à cette affaire.
L’arrestation n’aurait pu être réalisée plus tôt qu’au dépens d’autres arrestations plus importantes, car, ainsi que je l’ai signalé depuis plusieurs semaines, la préfecture de police ne dispose plus de place dans le camp de concentration d’Aincourt, où elle a déjà envoyé 436 militants, et qui se trouve rempli depuis les opérations d’ensemble effectuées en octobre et novembre, et qui ont naturellement porté sur les militants les plus dangereux.
J’ai même été obligé de faire des internements provisoires dans certaines prisons, ce qui a provoqué une lettre de protestation du directeur de l’Administration pénitentiaire au ministère de la Justice.
À ma demande, la Délégation générale du gouvernement français a donc fait les diligences nécessaires pour qu’un nouveau camp puisse être organisé dans un des départements de la zone occupée et mis à ma disposition. L’ouverture de ce centre complémentaire a soulevé, du fait de l’occupation, un certain nombre de difficultés qui viennent d’être résolues, et un nouveau contingent d’indésirables pourra être interné dès lundi.
Puisque l’occasion m’en est offerte, je tiens à signaler à nouveau l’intérêt pressant qu’il y a à ce que les possibilités d’internement les plus larges soient ménagées à mes services, qui pourraient ainsi étendre le champ d’application des mesures d’épuration qu’ils n’ont cessé de prendre depuis septembre 1939 et user plus largement encore, à l’égard des indésirables – même d’importance très moyenne comme Schoumann – des armes procurées par le décret du 18 novembre 1939.
Je rappelle à ce sujet que mes Services traquent sans arrêt les éléments communistes et dépistent chaque jour leurs activités clandestines. Depuis le début de la guerre, des milliers de militants ont fait l’objet d’enquêtes, de perquisitions et d’arrestations. Depuis le 1er juillet 1940, ces mesures, qui à aucun moment n’ont été relâchées, ont abouti dans le ressort de la Préfecture à près de 1400 arrestations.
La lutte se poursuit sans répit et mes rapports hebdomadaires vous tiennent au courant des résultats acquis. (…) »

À deux reprises, le 6 février, puis le 22 juin, Georges Schoumann écrit au préfet de police pour solliciter sa libération, proposant dans son deuxième courrier qu’une enquête soit menée à son sujet, « étant père d’une fillette de 13 ans ».

La formulation utilisée dans une courte notice (RG ?) datée d’octobre 1941 transforme les soupçons en certitudes : « Militant très actif de l’ex-Parti communiste, Schoumann continuait, depuis la dissolution des organisations communistes, à mener une intense propagande en faveur de la IIIe Internationale. » Ce document précise aussi les responsabilités : « À la demande du général d’armée Huntziger, commandant en chef des forces terrestres, ministre secrétaire d’État à la Guerre, en date du 18 décembre 1940, il a été interné administrativement par arrêté de M. Le Préfet de Police en date du 9 janvier 1941… »

Le 26 avril 1942, Georges Schoumann fait partie d’un groupe de détenus transférés au camp français (CSS) de Voves (Eure-et-Loir), où il est enregistré sous le matricule n° 254.

Entrée du camp de Voves. Date inconnue, probablement après mars 1943. © Musée de la Résistance Nationale, Champigny, fonds de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé.

Entrée du camp de Voves. Date inconnue, probablement après mars 1943.
© Musée de la Résistance Nationale, Champigny, fonds de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé.

Le 10 mai, il est parmi les 81 internés remis aux “autorités d’occupation” à la demande de celles-ci et transférés au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, Georges Schoumann est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

TransportAquarelle

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet 1942, Georges Schoumann est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) ; peut-être sous le numéro 46117 (sa photo du détenu portant ce matricule n’a pas été retrouvée).

Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz lors de l’évacuation du camp en janvier 1945. Le portrait d’immatriculation de ce détenu a disparu.

Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz
lors de l’évacuation du camp en janvier 1945.
Le portrait d’immatriculation de ce détenu a disparu.

Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme rayé et photographie anthropométrique), les 1170 arrivants sont entassés pour la plupart dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.

© Mémoire Vive 2017.

© Mémoire Vive 2017.

Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau ; alors choisi pour mettre en œuvre la « solution finale » – le génocide des Juifs européens -, ce site en construction présente un contexte plus meurtrier pour tous les concentrationnaires. À leur arrivée, les “45000” sont répartis dans les Blocks 19 et 20 du secteur B-Ib (le premier créé).

Le 10 juillet, après l’appel général, ils subissent un bref interrogatoire d’identité qui parachève leur enregistrement et au cours duquel ils déclarent une profession (celle qu’ils exerçaient en dernier lieu ou une autre, supposée être plus “protectrice” dans le contexte du camp). Puis ils sont envoyés au travail dans différents Kommandos. L’ensemble des “45000” passent ainsi cinq jours à Birkenau.

Le 13 juillet, après l’appel du soir, une moitié des déportés du convoi est ramenée au camp principal (Auschwitz-I), auprès duquel fonctionnent des ateliers où sont affectés des ouvriers ayant des qualifications utiles au camp. Aucun document ni témoignage connu ne permet actuellement de préciser dans lequel des deux sous-camps du complexe concentrationnaire a alors été affecté Georges Schoumann.

On ignore la date exacte de son décès à Auschwitz, très probablement avant la mi-mars 1943.

Le 16 juillet 1942, Georgette Schoumann a reçu de l’administration militaire allemande la carte-formulaire adressée à de nombreuses familles : « (…) le détenu (…) a été transféré dans un autre camp pour travailler. Le lieu de destination ne nous est pas connu, de sorte que vous devez attendre des nouvelles ultérieures… » ; puis, plus aucune nouvelle. En octobre suivant, elle aurait reçu ses effets personnels…

Le 20 septembre 1945, Madame Schoumann écrit au Directeur des recherches des déportés politiques afin d’obtenir des renseignements sur son mari : « J’ai écrit deux fois à la Croix-Rouge, je n’ai jamais eu aucune réponse. J’ai attendu en vain avec le retour des prisonniers et déportés. Je garde par devers moi une carte qui me fut adressée par les autorités allemandes, seule pièce sanctionnant son départ de France […] Je vous signale que je n’ai jamais eu aucune nouvelle de mon mari depuis son départ en Allemagne. »

Le 19 octobre 1945, Madame Schoumann remplit un formulaire de demande de recherche pour déporté établi par la direction de la captivité au sein du ministère des prisonniers, déportés et réfugiés.

Le 25 février 1947, un acte de disparition est établi au nom de Georges Schoumann par le 2e bureau du ministère des Anciens combattants et victimes de guerre (ACVG) : « déporté en juillet 1942, destination inconnue ».

Le 28 décembre 1946, Georgette Schoumann complète et signe un formulaire du ministère des anciens combattants et victimes de la guerre (ACVG) pour demander la régularisation de l’état civil d’un “non-rentré”.

Le 10 mars 1950, le directeur du contentieux, de l’état civil et des recherches du ministère répond à Georgette Schoumann : « … mes services, dans le but de vous renseigner exactement sur le sort de Monsieur Camille [sic] Schoumann […], ont adressé une demande de recherche au S.I.R. (Service international de recherches), organisme international chargé d’exploiter les archives des camps de concentration qui ont pu être recueillies et de poursuivre la recherche des disparus. Or, le S.I.R. vient de m’informer du résultat négatif de ses investigations, malgré l’ampleur des moyens dont il dispose. Bien que cette information n’apporte, hélas, aucun élément de nature à mettre fin à votre anxiété, j’ai cru devoir vous la communiquer car elle est la somme de tout ce qu’il a été possible d’entreprendre dans le domaine de la recherche. Cependant, ’ai demandé à cet organisme de maintenir Monsieur Schoumann sur la liste des personnes à rechercher et de me communiquer tout renseignement qui pourrait lui parvenir sur ce disparu. Dans une telle éventualité, mes services ne manqueraient pas de vous en aviser aussitôt. »

Le 10 décembre 1961, sa veuve remplit un formulaire de demande d’attribution du titre de déporté politique à titre posthume ; la carte n° 1175 16240, lui est attribuée le 8 avril 1963.

Le 1er juillet 1969, le tribunal de grande instance de Compiègne – « lieu du dernier domicile en France » – rend enfin un jugement déclaratif de décès, fixant la date de celui-ci au 31 juillet 1942 pour l’état civil.

Le 16 août 1972, le ministère des ACVG décide l’inscription de la mention “Mort pour la France” sur l’acte de décès.

Le 21 novembre 1998, Madame veuve Tillée Jeanne, 69 ans, domiciliée à Roissy-en-Brie (Seine-et-Marne), écrit à la direction interdépartementale des Anciens combattants de l’Île-de-France : « Je souhaitais obtenir des renseignements au sujet de mon père, Monsieur Georges Schoumann, déporté en Allemagne en 1942, auprès de la mairie de Compiègne, puisque c’est de là qu’il a quitté la France dans les derniers [sic] trains de déportés. Malheureusement, la mairie de Compiègne n’a pu m’obtenir le lieu de son décès en Allemagne et elle me demande de m’adresser à vous. Il faut vous dire que je suis une personne plus très jeune et ayant une maladie grave. Pour cela j’aurais voulu, avant de quitter ce monde, pouvoir me rendre en Allemagne pour prier sur sa tombe s’il en existe une. »

Le 15 juillet 2001, le ministère de la Défense, sous-direction des archives et des bibliothèques, bureau des mentions, décide l’inscription de la mention “Mort en déportation” sur l’acte de décès, toujours avec la date du 31 juillet 1942 « (sans autre renseignement) ».
Sources :
- Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 381 et 419 ; notice pour l’exposition de Mémoire Vive sur les “45000” et “31000” de Paris (2002).
- Archives de Paris, site internet, archives en ligne : registre des naissances de 1911 (V4E 9316), acte n° 3663 (vue 11/33).
- Archives de la préfecture de police (Seine / Paris), Service de la mémoire et des affaires culturelles (SMAC), Le Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) : cartons “Occupation allemande”, liste des internés communistes, 1939-1941 (BA 2397) ; dossier individuel – orthographié « Schumann » – au cabinet du préfet (1 W 553-14573).
- Archives départementales des Yvelines (AD 78), Montigny-le-Bretonneux : centre de séjour surveillé d’Aincourt ; cotes 1w74, 1w76, 1w80, 1w153 (chemise vide…).
- Comité du souvenir du camp de Voves, liste établie à partir des registres du camp conservés aux Archives départementales d’Eure-et-Loir.
- Division des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC), ministère de la Défense, Caen : dossier de Georges Schoumann (21 p 537 132).

MÉMOIRE VIVE

(dernière mise à jour, le 2-03-2024)

Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).

En hommage à Roger Arnould (1914-1994), Résistant, rescapé de Buchenwald, documentaliste de la FNDIRP qui a initié les recherches sur le convoi du 6 juillet 1942.