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Ville d’Ivry-sur-Seine, archives communales.

René, Émile, ROBIN naît le 18 août 1899 à Paris 12e, fils de Jules Robin, 36 ans, vannier, et de Julie Bertrand, son épouse, 35 ans, domiciliés au 9, rue Sepeu (?).

Pendant un temps, René Robin habite chez ses parents passage Stinville à Paris 6e. Il commence à travailler comme ajusteur mécanicien.

Le 15 avril 1918, il est mobilisé comme soldat de 2e classe au 20e bataillon de chasseurs. Le 28 janvier 1919, il passe au 20e escadron du train. Le 12 septembre 1920, il passe à la section de marche d’infanterie et part au Maroc en guerre. Il est rapatrié le 6 février 1921. Le 29 mars suivant, il est renvoyé dans ses foyers, titulaire d’un certificat de bonne conduite.

En 1921 ou 1922, il adhère au Parti communiste. Militant, il vend L’Humanité, assiste aux réunions de cellule, aux conférences politiques, aux fêtes artistiques ou sportives organisées par le PC.
Le 23 décembre 1922, à la mairie du 12e arrondissement de Paris, il épouse Lucienne Pesle, née le 5 avril 1901 à Choisy-le-Roi [1], laquelle se déclare confectionneuse. Ils n’auront pas d’enfant.Le couple s’installe dans le logement du père de Lucienne, qui habite alors au 51, passage Montgallet (Paris 13e).
En 1926, Lucienne est membre de la cellule n° 1143 du 3e rayon de la région parisienne du Parti communiste.Le 20 décembre 1927, René Robin fait l’objet d’un courrier de la police judiciaire le désignant comme suspect en notifiant qu’il est en relation avec Enrico Lundi, dit « Oreste » (?). Le 28 janvier suivant (1928), René Robin fait l’objet d’un rapport des Renseignements généraux de la préfecture de police (RG) indiquant qu’il est membre de l’Union syndicale des travailleurs de la Métallurgie, voiture-aviation et maréchalerie de la région parisienne (section de la Mécanique), affiliée à la Fédération unitaire des Métaux. D’autre part, il appartient au sous-rayon du 12e arrondissement du 3e rayon de la région parisienne du Parti communiste. À son domicile, il reçoit notamment le militant communiste Marc B., inculpé dans une affaire de meurtre puis acquitté en mai 1926, qui a fait partie de la délégation française qui s’est rendue en URSS à l’occasion du 10e anniversaire de la Révolution.

Ajusteur mécanicien, l’engagement militant de René Robin l’oblige à travailler successivement dans différentes entreprises : il est licencié de chez Panhard à la suite d’une action revendicative menée un 1er mai.

Le 5 mai 1930, Lucienne Robin fait l’objet d’un rapport des RG. Habitant toujours chez son père avec René et toujours confectionneuse, elle est adhérente au Syndicat des travailleurs de l’Habillement de la Seine, ainsi qu’à la Fédération des locataires de la Seine.

En juillet 1931, le couple habite au 15, rue Poivez à Créteil (Seine / Val-de-Marne), un quartier de lotissements. Fin 1932, ils emménagent au 2 bis, rue Henri, toujours à Créteil. Cette année-là, Lucienne, qui a suivi une formation de comptable, se retrouve sans travail. Elle est alors trésorière du Comité de maintien et d’entraide aux travailleurs au chômage, siégeant au 41, Grande-Rue à Créteil. Par ailleurs, elle est passée membre du rayon d’Alfortville de la région Paris-Est du PC.

À partir de 1932, René Robin travaille à l’usine SKF d’Ivry (roulements à billes), sise au 37, rue Franklin à Ivry, où il devient secrétaire de la section syndicale CGT. En 1936, au cours des occupations d’usines, il y donne un concert pour les grévistes, déguisé en clown musical. Il possède également des talents de dessinateur.

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René Robin déguisé en clown

Il est un des secrétaires de l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) sur la commune et membre du comité de section du Parti communiste, adhérent au Secours populaire de France et aux Amis de l’Union soviétique. Son épouse, Lucienne, qui est devenue assistante sociale, partage ses engagements et est secrétaire du Secours rouge international.

En novembre 1938, après l’échec du mouvement de grèves pour défendre les acquis du Front populaire, René Robin est licencié.

En juin 1939, le couple emménage dans les HBM [2] Parmentier, au 40 rue Marat (logt. 622) à Ivry-sur-Seine [1] (Seine / Val-de-Marne).

Au début de la guerre (septembre 1939), René Robin est brièvement mobilisé dans une section d’infirmiers militaires, à l’hôpital de campagne installé dans l’asile de Moisselles (? – Seine-et-Oise / Val-d’Oise). Le 3 octobre, il passe dans l’affectation spéciale au titre de la SKF, son ancienne entreprise. Le 29 janvier 1940, il est rayé de l’affectation spéciale par le général commandant la région militaire de Paris. Le 3 février, il arrive au dépôt d’artillerie 21, puis est affecté à la 102e batterie.

N’ayant pas été fait prisonnier, René Robin est démobilisé le 13 août 1940.

Il est rappelé à la SKF pendant un certain temps, puis des camarades lui trouvent un emploi dans une entreprise de plomberie (la Compagnie d’applications mécaniques, entreprise mentionnée sur sa fiche de travail d’Auschwitz ? – Arbeitskarte). En dernier lieu, il occupe un emploi d’aide-maçon à la Maison Passavy, rue du Parc à Ivry.

Sous l’Occupation, il est actif dans le Parti communiste clandestin sous le pseudonyme de “Paul” : avec sa femme, il glisse des tracts, la nuit, dans les boîtes aux lettres. Selon les Renseignements généraux, il fait parti du Comité populaire des travailleurs des métaux de la région parisienne.

Le 22 octobre 1940, il est «  signalé par Charenton » (le commissariat ?) « pour activités clandestines ». De son côté, Lucienne est responsable de l’Union des femmes françaises (“UFF”) clandestines pour le canton. Le couple subit au moins une perquisition domiciliaire. En novembre, ils organisent une manifestation entre la Kommandantur et la mairie (“délégation spéciale”) pour exiger du charbon.

Le 26 juin 1941, « à la suite d’informations concernant une reconstitution de comités révolutionnaires dans différentes usines et entreprises d’Ivry », deux inspecteurs de la Brigade spéciale n° 1 des RG se rendent au domicile de René Robin. Ils y sont reçu par Lucienne qui, après avoir d’abord nié toute activité clandestine, leur remet – avant le début d’une perquisition – « trois brochures récentes de propagande révolutionnaire […] dissimulées sous le plateau de la table de la salle à manger, ainsi qu’une feuille de papier gommé » (pouvant servir à confectionner des “papillons” autocollants) ; les brochures sont La Vie du Parti datée d’avril 1941 et Le parti communiste a vingt ans. René est interpellé sur un chantier de Gentilly (Seine / Val-de-Marne). Avant que les inspecteurs puissent intervenir, il réussit à avaler une feuille de papier annotée de très petit format qui se trouvait dans son porte-monnaie. Aux policiers, il déclare : « Vous ne saurez rien. » Néanmoins, fouillé, il est « trouvé en possession de notes manuscrites se rapportant à la propagande illégale ». La perquisition de son domicile effectuée en sa présence n’amène aucune autre découverte compromettante [3].

Il est conduit dans les locaux des RG à la préfecture de police où il est interrogé.

Le lendemain, le commissaire Cougoule des RG « attendu que l’activité du sieur Robin avait directement pour objet de propager les mots d’ordre émanant ou relevant de la IIIe Internationale communiste ou d’organismes contrôlés s’y rattachant », l’inculpe d’infraction aux articles 1 et 3 du décret du 26-09-1939 « pour propagande clandestine et détention de matériel communiste destiné à celle-ci ». L’officier de police le fait conduire au dépôt (au sous-sol de la Conciergerie, île de la Cité) à disposition du procureur de la République. Puis René Robin est écroué à la Maison d’arrêt de la Santé, Paris 14e, 3e division, cellule 53.

Palais de Justice de Paris, île de la Cité, Paris 1er. Tribunal correctionnel, un des porches du rez-de-chaussée. (montage photographique)

Palais de Justice de Paris, île de la Cité, Paris 1er.
Tribunal correctionnel, un des porches du rez-de-chaussée.
(montage photographique)

Le 20 août 1941, il comparaît – seul – devant la 12e Chambre du Tribunal correctionnel de la Seine qui le condamne à six mois d’emprisonnement.

Le 2 septembre, il est transféré à l’établissement pénitentiaire de Fresnes [1] (94), puis à la Maison centrale de Poissy (Seine-et-Oise / Yvelines).

Au deuxième plan, la Maison centrale de Poissy vers 1916. Carte postale. Collection Mémoire Vive.

Au deuxième plan, la Maison centrale de Poissy vers 1916.
Carte postale. Collection Mémoire Vive.

Au cours du mois de novembre, en « exécution de la note préfectorale » du 14 novembre 1940, le directeur de la prison transmet au bureau politique du cabinet du préfet de Seine-et-Oise onze notices de détenus de la Seine devant être libérés à l’expiration de leur peine au cours du mois suivant. Le 22 novembre, le préfet de Seine-et-Oise transmet le dossier au préfet de police de Paris, direction des services de Renseignements généraux.

À l’expiration de sa peine, le 3 décembre, René Robin n’est pas libéré, mais maintenu en prison, probablement avec un statut provisoire de “détenu administratif”.

Le 13 février 1942, René Robin est parmi les vingt-quatre « militants communistes » – pour moitié de futurs “45000” – transférés au dépôt de la préfecture de police. Le 26 mars, le préfet de police signe l’arrêté ordonnant son internement administratif, officialisant la situation.

Le 21 février 1942, la préfecture de police établit une notice dans laquelle il est rappelé qu’« en exécution de la note allemande du 19 septembre 1941 du général Schaumburg, commandant les forces militaires en France, Robin ne peut être remis en liberté qu’avec l’assentiment des Autorités d’occupation », et se concluant par la proposition que René Robin soit « astreint à résider dans un centre de séjour surveillé en application du décret du 18 novembre 1939 », document transmis le 13 mars pour décision au ministère de l’Intérieur qui donne son accord. Le 26 mars, le préfet de police signe l’arrêté ordonnant l’internement administratif de René Robin, officialisant une situation créée presque quatre mois plus tôt par le refus de le libérer.

Le 16 avril, René Robin fait partie d’un groupe de détenus transférés de Poissy au “centre de séjour surveillé” (CSS) de Voves (Eure-et-Loir) ; matricule 106.

Entrée du camp de Voves. Date inconnue, probablement après mars 1943. © Musée de la Résistance Nationale, Champigny, fonds de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé.

Entrée du camp de Voves. Date inconnue, probablement après mars 1943.
© Musée de la Résistance Nationale, Champigny, fonds de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé.

Le 10 mai, il fait partie des 81 internés remis aux autorités d’occupation à la demande de celles-ci et transférés au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

La caserne de Royallieu en 1957 ; au deuxième plan, alignés transversalement, les six grands bâtiments du quartier C. Isolés par une clôture de barbelés, ils ont constitué le “camp juif” du 13 décembre 1941 au 6 juillet 1942. Ensuite, ils ont servi au regroupement des détenus pour le prochain convoi en partance. L’enceinte et les miradors du camp ont disparu (les deux hangars en bas à gauche n’existaient pas). Carte postale. Coll. Mémoire Vive.

La caserne de Royallieu en 1957 ; au deuxième plan, alignés transversalement, les six grands bâtiments du quartier C.
Isolés par une clôture de barbelés, ils ont constitué le “camp juif” du 13 décembre 1941 au 6 juillet 1942.
Ensuite, ils ont servi au regroupement des détenus pour le prochain convoi en partance.
L’enceinte et les miradors du camp ont disparu (les deux hangars en bas à gauche n’existaient pas). Carte postale. Coll. Mémoire Vive.

Entre fin avril et fin juin, René Robin est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée (suivant un ordre de Hitler) en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée d’occupation.

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

TransportAquarelle

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet, René Robin est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 46064 (sa photo d’immatriculation a été retrouvée et identifiée [3]).

Auschwitz, le 8 juillet 1942. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

Auschwitz, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oswiecim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme rayé et photographie anthropométrique), les 1170 arrivants sont entassés pour la plupart dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.

Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau ; alors choisi pour mettre en œuvre la « solution finale » – le génocide des Juifs européens -, ce site en construction présente un contexte plus meurtrier pour tous les concentrationnaires. À leur arrivée, les “45000” sont répartis dans les Blocks 19 et 20 du secteur B-Ib, le premier créé.

Le 10 juillet, après l’appel général, ils subissent un bref interrogatoire d’identité qui parachève leur enregistrement et au cours duquel ils déclarent une profession (celle qu’ils exerçaient en dernier lieu ou une autre, supposée être plus “protectrice” dans le contexte du camp). Puis ils sont envoyés au travail dans différents Kommandos. L’ensemble des “45000” passent ainsi cinq jours à Birkenau.

Le 13 juillet, après l’appel du soir,  René Robin est dans la moitié des déportés du convoi ramenée au camp principal (Auschwitz-I), auprès duquel fonctionnent des ateliers où sont affectés des ouvriers ayant des qualifications utiles au camp.

Portail de l’entrée principale d’Auschwitz-I , le “camp souche” : « Arbeit macht frei » (le travail rend libre).  Carte postale. Collection mémoire Vive. Photo : Stanislas Mucha.

Portail de l’entrée principale d’Auschwitz-I , le “camp souche” : « Arbeit macht frei » (le travail rend libre).
Carte postale. Collection mémoire Vive. Photo : Stanislas Mucha.

Le 4 novembre, il est admis au Block n° 20 de l’hôpital. Il en sort (?) dix jours plus tard, puis y entre de nouveau le 23. Le 26, il est dirigé sur la chambrée (Stube) n° 8. Le 30 novembre, il y est encore admis, arrivant du Block 18. Le 9 décembre, il retourne à la chambrée n° 8. Le 28 décembre, il y est encore admis, arrivant du Block 18a, probablement plutôt isolé comme détenu français.

René Robin meurt à Auschwitz le 30 janvier 1943, selon une copie du registre de la morgue (Leichenhalle) relevée clandestinement par la résistance polonaise interne du camp, et où est inscrit le matricule n° 46064 (le local en question est situé au sous-sol du Block 28).

(aucun des quatorze “45000” ivryens n’est revenu).

Le 27 juillet 1945, le conseil municipal d’Ivry-sur-Seine donne le nom de René Robin à la rue du Bocage (inaugurée le dimanche 19 août suivant).

En 1942, Lucienne Robin entre en clandestinité et se “planque” d’abord à Alfortville. Devenue agent de liaison inter-régional, elle est hébergée par une famille à Vitry, puis s’installe à Orly. À la fin août 1944, elle siège au Comité local de libération d’Ivry.

Le 5 juin 1945, sur commission rogatoire lors des procédures d’épuration de la police, Lucienne Robin relate les circonstances de l’arrestation de son mari. Elle reconnait le plus acharné des deux inspecteurs. Elle sait alors, selon des témoignages de « camarades de son mari », que celui-ci serait décédé en déportation.

Du 1er janvier 1945 au 7 novembre 1946, elle est “visiteuse sociale” pour le Comité des œuvres sociales des organisations de la Résistance (COSOR). Elle est ensuite assistante sociale à la ville d’Ivry, jusqu’au 30 novembre 1949.

En 1949, Lucienne Robin est secrétaire de la section d’Ivry de la FNDIRP.

En 1950, elle offre un dessin qu’elle a conservé de René Robin à Maurice Thorez, pour le cinquantième anniversaire de celui-ci ; un paysage enneigé avec un personnage faisant un feu près d’une maison.

En 1955, elle dépose auprès du ministère des anciens Combattants et victimes de guerre un dossier de demande d’attribution du titre de déporté résistant à son mari.

Lucienne Robin prend sa retraite en avril 1966. Elle décède le 6 septembre 1989 à Longjumeau (Essonne).

La mention “Mort en déportation” est apposée sur l’acte de décès de René Robin (J.O. du 27-01-1998).

Notes :

 [1] Choisy-le-Roi et Ivry-sur-Seine : jusqu’à la loi du 10 juillet 1964, ces communes font partie du département de la Seine, qui inclut Paris et de nombreuses villes de la “petite couronne”, dont la “ceinture rouge” des municipalités dirigées par des maires communistes (transfert administratif effectif en janvier 1968).

[2] HBM : habitations à bon marché, immeubles ancêtres des HLM, construits par les offices publics créés en 1912 par la loi Bonnevay permettant aux pouvoirs publics de prendre le relais de l’initiative privée, caritative ou patronale, pour lancer dans l’entre-deux guerre les premiers grands programmes de logements sociaux.

[3] En 1951, quand cette arrestation est examinée lors de la comparution d’un des deux inspecteurs devant la Commission de révision de sanctions d’épuration, le président de celle-ci déclare en aparté : « J’informe (…) la Commission que nous avons une jurisprudence qui nous permet de considérer les affaires communistes avec une certaine bienveillance dans les deux mois qui suivent le 23 juin 1941, parce que nous avons admis que, du jour au lendemain, les policiers n’ont pas pu être amenés à modifier leurs habitudes vis-à-vis des communistes. Il leur a fallu un certain battement, car les instructions n’ont pas été données, et alors il a fallu que ce soit eux-mêmes, de par leur initiative, qu’ils se soient rendu compte que la situation à l’égard des communistes était changée. Nous avons admis que ce délai d’indulgence était d’autant plus court que les policiers étaient d’un grade plus élevé. Cette affaire est du 26 juin, c’est-à-dire trois jours après. Il est donc explicable que, trois jours après le 23 juin, les inspecteurs aient pu ne pas changer de comportement à l’égard des communistes. »

[4] Sa photographie d’immatriculation à Auschwitz a été reconnue par des rescapés lors de la réunion organisée à l’Amicale d’Auschwitz le 10 avril 1948 (bulletin “Après Auschwitz”, n°21 de mai-juin 1948).

 

Sources :

- Ivry, fidèle à la classe ouvrière et à la France, supplément au Travailleur d’Ivry, édité par la section du PCF, à l’occasion du 25e anniversaire de la capitulation allemande ; pages 25, 46-47, 91.
- Michèle Rault, Conservateur du patrimoine, “Des noms qui chantent la liberté”, Ville d’Ivry-sur-Seine, 1994, page 45.
- Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, Éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 388 et 419.
- Archives communales d’Ivry-sur-Seine : dossier individuel rassemblé par Michèle Rault, conservatrice, à partir de différentes sources, dont un témoignage de son épouse, Lucienne Robin, et des archives de police.
- Fonds Thorez Vermeersch, Archives communales d’Ivry-sur-Seine : (80 Z 2-252).
- Archives de Paris, site internet, archives en ligne : extrait du registre des naissances du 12e arrondissement à la date du 19-08-1899 (V4E 9420), acte n° 2439 (vue 21/25).
- Archives de Paris : archives du tribunal correctionnel de la Seine, rôle du greffe du 31 mai au 3 septembre 1941 (D1u6-5856) ; registres matricules du recrutement militaire, classe 1919, 4e bureau de la Seine (D4R1-2136), n° 2984.
- Archives de la préfecture de police (Seine / Paris), Service de la mémoire et des affaires culturelles, Le Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) : carton “occupation allemande – camps d’internement…” (BA 2374) ; dossier individuel du cabinet du préfet (1 W 685-23777) ; dossier individuel des RG (77 W 1578-52083) ; procédure d’épuration concernant l’inspecteur P. Raymond, CS 559 (K B 119).
- Archives départementales des Yvelines (AD 78), Montigny-le-Bretonneux : bureau politique du cabinet du préfet de Seine-et-Oise (1W69).
- Comité du souvenir du camp de Voves : liste établie à partir des registres du camp conservés aux Archives départementales d’Eure-et-Loir.
- Archives du Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne, Service d’information sur les anciens détenus (Biuro Informacji o Byłych Więźniach) : registre du Block n° 20 de l’hôpital d’Auschwitz, pp. 71, 97, 115 et 147.

MÉMOIRE VIVE

(dernière mise à jour, le 26-11-2023)

Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).

En hommage à Roger Arnould (1914-1994), Résistant, rescapé de Buchenwald, documentaliste de la FNDIRP (Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes) qui a initié les recherches sur le convoi du 6 juillet 1942.