© CERCIL, Orléans, donation Pivain, fonds Cyprien Depardieu.

© CERCIL, Orléans, donation Pivain,
fonds Cyprien Depardieu.

Marcel, Marie, Boubou naît le 22 septembre 1892 à Beaugency (Loiret – 45), chez ses parents, Gustave Boubou, 35 ans, maçon, et Marie Maisonneuve, son épouse, 32 ans, habitant le quartier de Vernon. La famille comptera jusqu’à onze enfants vivants : Émile et Georges, jumeaux “naturels” nés le 5 octobre 1882, sont décédés deux jours plus tard, Georges Albert, né en 1883, Eugène, né en 1884, Germaine, née en 1885, Georgette et Maurice, jumeaux nés en 1889, Julien, né le 18 février 1894, est décédé neuf jours plus tard, Germain, né en 1895, Lucile, née en 1896, Renée, née en 1897, Suzanne, née en 1899, et Henri, né le 11 septembre 1904.
Orléans. École normale d’instituteurs. Carte postale. Coll. Mémoire Vive.

Orléans. L’école normale d’instituteurs dans les années 1900. Carte postale. Coll. Mémoire Vive.

Diplômé de la promotion 1908-1911 de l’École normale primaire d’Orléans (45), au 72, rue du Faubourg de Bourgogne, Marcel Boubou occupe d’abord un poste d’instituteur adjoint à Baule (45), village proche de celui de ses parents.
Baule, dans les années 1900. Carte postale. Collection Mémoire Vive.

Baule, dans les années 1900. Carte postale. Collection Mémoire Vive.

Le 8 octobre 1913, il est incorporé au 113e régiment d’infanterie, en garnison à Blois (Loir-et-Cher), pour y accomplir son service militaire. Le 1er mars 1914, il est nommé caporal. Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Le 5 août, le 113e R.I. embarque en train à destination de Sampigny (Meuse). Le 22 août, il est à l’offensive dans le secteur de Signeulx, au-delà de la frontière franco-belge, face à un ennemi bien retranché. C’est l’hécatombe : 1200 hommes mis hors de combat sur 3300. Deux jours plus tard, le 24 août, Marcel Boubou est évacué pour bronchite. Il rentre au dépôt le 2 novembre et repart aux armées le 11 décembre. Son régiment occupe alors les tranchées de l’Argonne, au sud du village surplombant de Vauquois. Le 3 avril 1915, Marcel Boubou est évacué pour typhoïde. Rentré au dépôt le 14 août, il rejoint les armées le 20 février 1916. Le 113 e RI est toujours en Argonne, dans le secteur de la Fille Morte (“guerre des mines”). Le 20 avril suivant, Marcel Boubou est nommé sergent. Le 1er juillet, à Maricourt (Somme), il est blessé par un éclat d’obus qui lui fracture l’annulaire droit. Aussitôt évacué, il est dirigé deux jours plus tard sur l’hôpital auxiliaire n° 13 à Guingamp (Côtes-du-Nord / Côtes-d’Armor – 22). Le 25 juillet, il est admis à l’hôpital de Saint-Brieuc (22). Le 9 août, il bénéficie d’un mois de convalescence avant de retourner au dépôt divisionnaire. Le 30 novembre, il passe au 109e R.I., intégré à la 13e division d’infanterie. Il repart aux armées le 17 avril 1917. Le 8 octobre, il est nommé sergent-fourrier. À partir du 20 octobre, la 13e D.I. occupe un secteur vers la ferme Mennejean et le nord de Nanteuil-la-Fosse (Aisne). Le 23 octobre 1917, Marcel Boubou participe à la bataille de la Malmaison, sur la partie ouest du Chemin des Dames, son régiment étant au centre de l’offensive, progressant en direction de la forêt de Pinon.
La bataille de la Malmaison © Site Mission centenaire 14-18, 2017.

La bataille de la Malmaison © Site Mission centenaire 14-18, 2017.

En décembre, il est nommé à l’ordre du régiment : « … a assuré dans des circonstances très difficiles la liaison entre le chef de bataillon et son commandant de compagnie. Très bon sous-officier animé d’un excellent esprit. » Il reçoit la Croix de guerre.
Début 1918, le 109e RI occupe un secteur relativement tranquille dans la vallée de la Lauch, sous les Vosges (Haut-Rhin). Après avoir été « enfoui à cinq mètres sous terre par l’éclatement d’une mine » à une date restant à préciser (peut-être provisoirement porté disparu), Marcel Boubou est évacué le 4 ou le 22 mars 1918 sur l’hôpital d’orientation et d’évacuation (H.O.É.) de Bussang (Vosges) pour « confusion mentale » (commotion). Le 23 mars, il est transféré à l’hôpital complémentaire n° 9 à Lyon (école du Service de Santé, avenue Berthelot), puis, le 2 avril, à hôpital-asile de Bron, et enfin dans un hôpital d’Orléans. Le 9 janvier 1919, la commission de réforme d’Orléans le propose pour la réforme temporaire n° 1. Le 10 février 1921, la même commission le réforme définitivement avec une pension de 10 % pour « psychasténie ». En 1924, alors que Marcel Boubou est proposé pour une pension permanente, seront encore évoquées « Fatigue à l’effort marquée. Céphalée confirmée par enquête. Diminution de la capacité de travail intellectuel. » (sic)
En 1920, Marcel Boubou dirige la tendance minoritaire révolutionnaire au sein du Syndicat des instituteurs du Loiret. En novembre de cette année, une scission divise l’organisation syndicale : cent adhérents partent avec Bouguereau au Syndicat national des instituteurs, dix-sept restent avec Boubou et Langumier à la Fédération de l’enseignement. Le syndicat de l’Enseignement laïque (minoritaire) du Loiret se regroupe avec celui de l’Indre-et-Loire.
Récent membre du Parti socialiste, Marcel Boubou adhère au Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920).
En janvier 1921, les instituteurs syndicalistes “majoritaires”du Loiret tentent d’éloigner Boubou de la commission exécutive de l’Union départementale CGT en le portant d’office démissionnaire pour absences fréquentes aux réunions.
 En 1921, Marcel Boubou est instituteur adjoint à Saint-Jean-de-la-Ruelle (45), mais habite au 37, boulevard de Châteaudun à Orléans.
Le 14 mai de cette année, à la mairie d’Orléans, Marcel Boubou épouse Germaine Heurtaux, née le 14 août 1897 à Fontenay-sous-Bois (Seine / Val-de-Marne), comptable, fille d’un marchand de grain domicilié au 12, rue de la République. Le témoin de Germaine est sa sœur, Suzanne Heurtaux. Le couple n’aura pas d’enfant.
En 1921, à Orléans, se tient le premier congrès de la Fédération des Espérantistes Révolutionnaires, organisation créée par des espérantistes politiquement engagés au sein du mouvement ouvrier, comme le libertaire Eugène Lanti, en opposition à un courant qui se définit comme neutre et qualifié de « mouvement bourgeois ». Les fondateurs considèrent en effet que l’espéranto [1], langue universelle, doit jouer un rôle comme instrument de la classe ouvrière pour son émancipation, en écho avec la phrase concluant le Manifeste du Parti communiste, publié en 1848 par Karl Marx et Friedrich Engels : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » Est-ce lors de ce congrès tenu dans sa ville que Marcel Boubou découvre l’espéranto, qu’il finira par maitriser parfaitement et dont il se fera l’ardent promoteur, introduisant celle-ci au sein de la Fédération de l’Enseignement Unitaire (revue “L’École émancipée”) ; a-t-il alors participé au mouvement pédagogique intitulé Correspondance scolaire internationale par l’espéranto (CSIE) ?
En 1922, les Boubou emménagent au premier étage d’une petite maison au 96, rue Saint-Marceau, à Orléans (à l’angle opposé de la façade de l’école publique de garçons de l’avenue Dauphine).
Les 14-15 août 1922, au congrès de Paris de l’Internationale de l’Enseignement (ITE), Marcel Boubou est désigné comme secrétaire adjoint. En août 1924, lors de son 2e Congrès, à Bruxelles, l’organisation change de nom et de statut pour devenir l’Internationale des Travailleurs de l’Enseignement (ITE). En 1925, Marcel Boubou rédige La situation matérielle et morale de l’instituteur dans le monde, une brochure de 32 pages éditée à Paris par l’ITE.
 À une date restant à préciser, il rejoint le Mouvement des Imprimeurs de l’instituteur et pédagogue Célestin Freinet. Puis, à partir de 1928, avec Honoré Bourguignon [2], ils introduisent l’usage de l’espéranto dans les techniques Freinet, notamment par le biais d’articles dans la revue du mouvement.

Le 4 août 1928, au deuxième congrès de l’Imprimerie à l’école, salle de la Bellevilloise à Paris, « après intervention de Caruel et Boubou [certainement Marcel], on décide de publier une Revue Pédotechnique dont on fixe le champ d’action. Il est décidé de publier chaque fois une page Espéranto. » À partir du n° 16 d’octobre 1928, L’imprimerie à l’école, Revue pédotechnique mensuelle, Organe de la Coopérative de l’enseignement laïc, crée une rubrique intitulée « Page d’espéranto » contenant des leçons et des exercices. À partir du n° 26 d’octobre 1929, la rubrique s’intitule « Espéranto – Correspondance scolaire internationale », et s’appuie sur un tout nouveau Service d’échanges interscolaires internationaux. Dans le n° 38 de janvier 1931, la rédaction propose à ses lecteurs que la traduction des lettres collectives reçues et envoyées soit « assurée par le Service pédagogique espérantiste (M. Boubou, 96, rue St-Marceau, Orléans, Loiret) ». Puis, dans le n° 39 de février 1931, l’intitulé de la rubrique se précise encore pour devenir « Correspondance scolaire internationale par l’espéranto ». Dans ce numéro, Marcel Boubou rédige un article présentant « Notre service de correspondance […] œuvre collective loin d’être achevée ». Jusqu’en juillet 1931, l’adresse donnée dans la revue pour suivre des cours d’espéranto par correspondance était celle de la Fédération espérantiste ouvrière (Paris 20e). À partir du n° 45 d’octobre 1931, la rubrique renvoie pour ces cours au Service pédagogique espérantiste, chez Marcel Boubou.

© ICEM - Pédagogie Freinet.

© ICEM – Pédagogie Freinet.

Dans cette période, celui-ci rédige plusieurs articles, dont des “modes d’emploi” tels que : « Comment organiser dans sa classe la correspondance interscolaire internationale » (n° 44, juillet 1931),  « Une méthode pratique de correspondance » (n° 47, décembre 1931). Dans le numéro 50, il écrit : « Une éducation pacifiste ne peut-être qu’antimilitariste et si, comme nous le croyons “le capitalisme porte en lui la guerre comme les nuées portent l’orage”, l’éducation qui veut lutter contre la guerre doit combattre le capitalisme… ».

Sa maitrise de l’espéranto permet également à Boubou de prendre connaissance de la pédagogie étrangère et d’en présenter dans la revue les innovations et les particularités en les confrontant avec la pédagogie Freinet.

En octobre 1932, L’imprimerie à l’école change d’intitulé pour devenir L’Éducateur prolétarien ; L’imprimerie à l’école – Le cinéma – La radio – Les techniques nouvelles d’éducation populaire. Dans le numéro 10 daté du 25 février 1935, Marcel Boubou explique de nouveau « Qu’est-ce que l’espéranto ? »

En plus des cours oraux, et des cours gratuits par correspondance qu’il dispense pour de nombreux instituteurs tout au long de l’année scolaire, Marcel Boubou offre son temps libre pour la tenue de l’école d’été du Groupe des Espérantistes de l’Enseignement (GEE), fondée en 1932 sur l’initiative de H. Bourguignon. Pendant plusieurs années, Marcel Boubou en dirige les cours, en particulier à La Tranche-sur-Mer (Vendée) en août 1936.

À partir de 1933, Marcel Boubou habite avec son épouse au n° 83 de la rue de Vaucouleurs, à Orléans, sur la rive gauche de la Loire, et y demeurera jusqu’à son arrestation.
Dans L’Éducateur prolétarien, le cartouche renvoyant au Service pédagogique espérantiste est encore visible dans le numéro de juillet 1934, mais disparaît à partir du suivant, celui d’octobre. Dans le n° 6 du 25 décembre, « M. Boubon » (sic) publie sur deux pages, L’espéranto, langue auxiliaire, mais non unique, un article davantage tourné vers le combat politique des militants que vers la correspondance des élèves : « Les Espérantistes prolétariens ne voient dans l’espéranto, à notre époque, qu’une langue auxiliaire, ayant surtout un rôle bien défini et restreint : celui de faciliter la liaison internationale des masses à la base. Durant toute la période capitaliste et longtemps après, l’espéranto ne saurait se substituer aux langues nationales dans leur rôle de facteurs essentiels de liaison des masses nationales, de levier de propagande et d’action révolutionnaires. » Si l’auteur est bien Marcel Boubou, il semble que ce soit le dernier “papier” de lui paraissant dans la revue, alors qu’Henri Bourguignon y poursuivra sa participation. Dans le numéro du 10 janvier 1936, Roger Lallemand, posant des questions de principe et de méthodologie afin d’élaborer pour les élèves « Un cours d’espéranto intéressant », mentionne encore son collègue : « … Boubou publie en effet, dans Le Flambeau des éducateurs [?], une suite d’études excellentes et fouillés sur l‘enseignement de l’espéranto. […] Un tel fichier est très insuffisant, mais ajoutez à cela les procédés ingénieux décrits par Boubou, et vous aurez un cours d‘espéranto aussi passionnant que possible. »
En 1938, Marcel Boubou est en poste à l’école publique de garçons du 45 avenue Dauphine (devenue aujourd’hui école primaire Maxime Perrard), toujours proche de son domicile (peut-être après avoir été en poste un temps à l’école des Aydes, à Orléans).
Orléans. l’école de garçons du 45, avenue Dauphine en 1915, alors qu’elle a été transformée en hôpital auxiliaire 204 géré par l’Association des Dames françaises. Carte postale, coll. Mémoire Vive.

Orléans. L’école de garçons du 45, avenue Dauphine en 1915, alors qu’elle a été transformée en Hôpital auxiliaire 204
géré par l’Association des Dames françaises. Carte postale, coll. Mémoire Vive.

Cette année-là, il est membre de la Commission de contrôle départementale du mouvement Paix et Liberté (alors dénomination officielle du mouvement Amsterdam-Pleyel), qui édite le bulletin (départemental ?) L’Antifasciste.

Dans le numéro 12 de L’Éducateur prolétarien du 15 mars 1939, est annoncé le congrès annuel du Groupe des espérantistes de l’Enseignement, qui se tient à Paris le 5 avril. Dans le numéro suivant, daté du 31 mars, il est encore demandé aux adhérents de la Coopérative de l’enseignement laïc (CEL) de renvoyer un questionnaire complété au Service de correspondances interscolaires internationales en l’adressant à Henri Bourguignon, à Besse-sur-Isole (Var), ainsi qu’à Freinet (mais sans mention de l’espéranto).

Sous l’Occupation, Marcel Boubou est membre d’un triangle de direction clandestin du Parti communiste (Orléans-Sud) avec Robert Dubois et Louis Breton [3], selon une déclaration ultérieure de ce dernier. En janvier 1941, à la demande de Marcel Boubou, Louis Breton demande au jeune militant André Gaullier, d’Ormes, qui travaille alors pour une entreprise de travaux publics au camp d’aviation militaire d’Orléans-Bricy, aérodrome alors réquisitionné par la Luftwaffe, de distribuer des tracts sur son lieu de travail ainsi qu’aux habitants des environs

 Le 18 ou 19 octobre 1941, Marcel Boubou est arrêté à son domicile par des Feldgendarmes et conduit  à la prison militaire du 14, rue Eugène-Vignat à Orléans [4], réquisitionnée par l’armée d’occupation, et dans laquelle sont rassemblés – enfermés à plusieurs par cellule – les dizaines d’hommes arrêtés ce jour-là et la veille, parmi lesquels Louis Breton, et dix autres Loirétains qui seront déportés avec lui… [5]
En haut à gauche, à côté de la gendarmerie, la maison d’arrêt. En bas à droite, en face de la caserne d’artillerie, la prison militaire. Ville d'Orléans. Plan général de la commune 1/2000e [en 14 feuilles], 1934, feuille n° 3 (1Fi154-5). Extrait.  © Orléans métropole, site internet, archives municipales et communautaires.

En haut à gauche, à côté de la gendarmerie, la maison d’arrêt. En bas à droite, en face de la caserne d’artillerie, la prison militaire.
Ville d’Orléans. Plan général de la commune 1/2000e [en 14 feuilles], 1934, feuille n° 3 (1Fi154-5). Extrait.
© Orléans métropole, site internet, archives municipales et communautaires.

Le vendredi 24 octobre à 8 h 45, Marcel Boubou est parmi les 41 détenus transférés en autocar – via Pithiviers, Fontainebleau, Melun et Crépy-en-Valois – au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager). Arrivés à 15 h, les internés passent par l’anthropométrie et se voient retirer leurs papiers d’identité. Enregistré sous le matricule (Gefangennummer) n° 1953, Marcel Boubou est assigné au bâtiment (Lagerbezeichnung) A 0 et/ou A 2.

La caserne de Royallieu après-guerre. Les huit premiers bâtiments alignés à gauche sont ceux du quartier “A”, désigné pendant un temps comme le “camp des communistes”. À l’arrière plan à gauche, sur l’autre rive de l’Oise, l’usine de Venette qui fut la cible de plusieurs bombardements avec “dégâts collatéraux” sur le camp. Carte postale. Collection Mémoire Vive.

La caserne de Royallieu après-guerre. Les huit premiers bâtiments alignés à gauche sont ceux du quartier “A”,
désigné pendant un temps comme le “camp des communistes”.
À l’arrière plan à gauche, sur l’autre rive de l’Oise, l’usine de Venette qui fut la cible de plusieurs bombardements avec “dégâts collatéraux” sur le camp.
Carte postale. Collection Mémoire Vive.

Le 22 février 1942, son frère Henri, artisan cordonnier domicilié à Tours (37), adhérent au Parti communiste depuis 1935, prisonnier de guerre libéré, suspecté d’activité clandestine (impression et distribution de journaux) est arrêté puis interné. L’épouse de celui-ci, Odette, née Jarassier le 28 août 1909, employée hospitalière, membre du comité régional du PC en 1937, est arrêtée le même jour ou le lendemain.

En mars 1942, à Royallieu, Marcel Boubou participe comme enseignant aux cours organisés parmi les détenus à l’initiative du Parti communiste clandestin. Quatre fois par semaine (lundi, mardi, vendredi, samedi), dans le bâtiment A1 (?), il assure pendant une heure (13h30-14h30) des cours… d’espéranto.

Emploi du temps des cours donnés par l’organisation des détenus, noté par Angel Martin le 16 mars 1942.  Collection José Martin, son frère. Droits réservés.

Emploi du temps des cours donnés par l’organisation des détenus, noté par Angel Martin le 16 mars 1942.
Collection José Martin, son frère. Droits réservés.

Le 31 mars, l’inspecteur d’académie du Loiret écrit au cabinet du préfet délégué du département pour lui demander d’intervenir auprès des autorités allemandes afin d’obtenir la libération de ce maître : « M. Boubou a été arrêté par les autorités occupantes parce qu’il était inscrit à l’ex-parti communiste. Même avant l’entrée des troupes soviétiques en Pologne, date à laquelle il a déchiré sa carte d’adhérent à l’ex-parti communiste, il n’était pas ce que l’on est convenu d’appeler un militant. Depuis le début des hostilités, il ne s’est fait remarqué en aucune façon par des paroles ou des actes répréhensifs [sic]. Rien de défavorable n’est à signaler, ni sur sa conduite, ni sur sa moralité. Je le crois sincère lorsqu’il signait la déclaration suivante, le 19 janvier 1940 : “qu’il ne saurait avoir désormais aucune activité pour quelque idée, pour quelque doctrine que ce soit”. […] Sa santé actuelle est fragile, et je crois pouvoir affirmer que sa libération – qui pourrait rester soumise à surveillance si les autorités occupantes le désiraient – n’offre aucun inconvénient, pas plus pour les Autorités Allemandes que pour les Autorités françaises. » Cette déclaration de Marcel Boubou à sa hiérarchie a surtout pu avoir pour motif de lui permettre d’exercer son métier d’enseignant, et ne certifie pas l’abandon d’une activité militante devant nécessairement rester clandestine. Le 11 avril suivant, le préfet du Loiret relaie cette demande, dans des termes à peu près semblables, auprès du commandant de la Feldkommandantur à Orléans. Le 17 avril, un fonctionnaire de la Feldkommandantur répond laconiquement : « La libération du nommé Boubou ne peut avoir lieu ». Le 23 avril, le cabinet du préfet transmet cette fin de non recevoir à l’inspecteur d’académie.

Entre fin avril et fin juin 1942, Marcel Boubou est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Les deux wagons à bestiaux du Mémorial de Margny-les-Compiègne, installés sur une voie de la gare de marchandise d’où sont partis les convois de déportation. © Cliché M.V.

Les deux wagons à bestiaux
du Mémorial de Margny-les-Compiègne,
installés sur une voie de la gare de marchandise
d’où sont partis les convois de déportation. © Cliché M.V.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet 1942, Marcel Boubou est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 45276 (sa photo d’immatriculation a été retrouvée).

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Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme rayé et photographie anthropométrique), les 1170 arrivants sont entassés pour la plupart dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.

© Mémoire Vive 2017.

© Mémoire Vive 2017.

Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau ; alors choisi pour mettre en œuvre la « solution finale » – le génocide des Juifs européens -, ce site en construction présente un contexte plus meurtrier pour tous les concentrationnaires. À leur arrivée, les “45000” sont répartis dans les Blocks 19 et 20 du secteur B-Ib, le premier créé.

Le 10 juillet, après l’appel général, ils subissent un bref interrogatoire d’identité qui parachève leur enregistrement et au cours duquel ils déclarent une profession (celle qu’ils exerçaient en dernier lieu ou une autre, supposée être plus “protectrice” dans le contexte du camp). Puis ils sont envoyés au travail dans différents Kommandos. L’ensemble des “45000” passent ainsi cinq jours à Birkenau.

Le 13 juillet, après l’appel du soir, une moitié des membres du convoi est ramenée au camp principal (Auschwitz-I), auprès duquel fonctionnent des ateliers où sont affectés des ouvriers ayant des qualifications utiles au camp. Aucun document ni témoignage ne permet actuellement de préciser dans lequel des deux sous-camps du complexe concentrationnaire a alors été affecté Marcel Boubou.

Il meurt à Auschwitz le 18 septembre 1942, d’après l’acte de décès établi par l’administration SS du camp (Sterbebücher), alors qu’a lieu une grande sélection des “inaptes au travail” à l’intérieur du camp à la suite de laquelle 146 des “45000” sont inscrits sur le registre des décès en deux jours (probablement tués d’une piqûre intracardiaque de phénol ou gazés [6]) ; la cause mensongère mentionnée pour sa mort est « insuffisance cardiaque et vasculaire » (Herz- und Kreislaufschwäche).

Le 7 juillet 1942 – le lendemain du départ du convoi -, l’inspecteur d’académie du Loiret avait de nouveau écrit au cabinet du préfet délégué pour lui demander de transmettre aux autorités allemandes un dossier tendant à la libération de Marcel Boubou : « M. Boubou a attesté “qu’il avait déchiré sa carte d’adhérent à l’ex-parti communiste lors de l’entrée en Pologne des troupes soviétiques” et a affirmé “ne s’être jamais livré à aucune propagande et n’avoir pas été ce qu’il est convenu d’appeler un militant” et “qu’il était incapable d’une activité qu’il n’a pas eu précédemment et qu’il ne saurait avoir désormais pour quelque idée que ce soit”. Et, de fait, M. Boubou a tenu parole et ne s’est livré, depuis cette date, à aucune activité politique ; aucune plainte ne peut être formulée contre lui au sujet de son attitude vis à vis du Gouvernement Français ou des autorités occupantes. Aussi bien, je serais heureux de lui confier de nouveau son poste d’instituteur. » Dix jours plus tard, Le préfet délégué à transmis le dossier à la Feldkommandantur à Orléans… Le 24 octobre suivant, la Délégation générale du gouvernement français dans les territoires occupés demande au préfet du Loiret s’il a « jugé opportun d’intervenir en faveur de l’intéressé et, dans l’affirmative, quelle suite a été réservée à » ses démarches. Le 3 novembre, le préfet délégué fait répondre par son cabinet : « Le 17 juillet, une seconde démarche a été tentée auprès de la Feldkommantantur qui n’a pas encore fait connaître sa décision. »

Le 15 septembre 1942, son frère, Henri Boubou, a été fusillé au Mont-Valérien à Suresnes (Seine / Hauts-de-Seine) comme otage communiste

L’épouse de celui-ci, Odette, née Jarassier, détenue au  camp allemand du fort de Romainville, aurait pu être une “31000”, mais elle est hospitalisée à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce lors de la formation du convoi du 24 janvier 1943 à destination du camp de femmes de Birkenau. Elle est déportée au KL [7] Ravensbrück dans le convoi de femmes suivant, le 28 avril 1943. Libérée par la Croix-Rouge française fin avril 1945, elle est rapatriée par la Suède et arrive à l’hôtel Lutetia le 27 juin. Elle se remarie après la guerre.

À une date restant à préciser, le conseil municipal d’Orléans donne le nom de Marcel Boubou à une rue et à une place de la commune, sur la rive gauche de la Loire.

Une plaque à sa mémoire a été apposée dans (ou sur…) l’école Maxime Perrard d’Orléans – « Il est mort pour son idéal de justice et de liberté » – et une autre sur son domicile, rue de Vaucouleurs.

En avril 1946, dans L’Éducateur, revue du mouvement Freinet après la guerre, dans son article « À propos de l’espéranto », R. Gauthier, de Saint-Aignan-des-Gués (Loiret), lance cet appel : « Soyez nombreux pour saisir le drapeau à l’étoile verte échappé douloureusement des mains de Boubou et Bourguignon. Ce n’est pas avec des statues, avec des discours ou avec des pleurs qu’on honore de tels disparus, c’est en continuant leur noble tâche. » En novembre 1947, dans la Brochure d’Éducation Nouvelle Populaire n° 32, portant sur Les Correspondances interscolaires, au chapitre « Correspondance interscolaire internationale », H. Alziary et C. Freinet, écrivent : « Nous étions déjà parvenus à des résultats intéressants avant guerre avec des centaines d’adresses en tous pays et des équipes de traducteurs au service des écoles. Le succès de ces réalisations était lié à l’effort de deux camarades dont le souvenir nous reste particulièrement cher : Bourguignon qui, grâce à sa connaissance de plusieurs langues, assurait les liaisons en partant des langues nationales ; Boubou, le grand militant espérantiste qui avait des correspondants dévoués et des amis dans tous les pays du monde. Tous deux sont morts en déportation, victimes de la réaction obscurantiste qu’ils sapaient non par des discours mais par des actes. »

Le 4 décembre 1946, Louis Breton [1], Raoul Colas et Robert Roussillat complètent et signent chacun un formulaire selon lequel Marcel Boubou « faisait partie du mouvement Front National et a participé efficacement au recrutement pour la formation des groupes FTP [francs-tireurs et partisans] dans le Loiret ».

Le 19 décembre 1946, l’officier de l’état civil alors en fonction au ministère des anciens combattants et victimes de guerre (ACVG) dresse l’acte de décès officiel de Marcel Boubou « sur la base des éléments d’information figurant au dossier du de cujus, qui nous a été présenté ce même jour », avec la date portée sur le Sterbebücher ; probablement en se fondant sur la copie d’une page de celui-ci parvenue en France, car l’heure (sic) est également mentionnée. Le même jour, le service central de l’état civil du ministère demande par courrier aux maires de Beaugency et d’Orléans de transcrire cet acte dans les registres de leurs communes respectives.

Le 29 janvier 1947, Germaine Boubou remplit un formulaire du Ministère des ACVG afin de demander la l’inscription de la mention « Mort pour la France » sur l’acte de décès d’un déporté politique. Le 14 avril suivant, la Commission départementale de contrôle des prisonniers, déportés politiques, déportés du travail, et le Comité départemental de libération prononcent un avis favorable à cette demande. Le 25 septembre, le bureau de l’état civil-déportés du ministère demande au maire d’Orléans d’inscrire la mention dans l’acte de décès.

Germaine Boubou décède le 11 novembre 1953. Aucun membre de sa famille n’a été en mesure de solliciter pour Marcel Boubou le titre de déporté résistant ou de déporté politique…

Notes :

[1] L’espéranto : Leyzer Levi Zamenhof, dit en français Louis-Lazare Zamenhof (15 décembre 1859, Białystok, alors dans l’Empire russe – 14 avril 1917, Varsovie), médecin ophtalmologiste polonais, élabore – à partir des racines des idiomes les plus répandues en Europe – une langue n’appartenant à aucun pays dominant et sans lien avec quelque nation que ce soit. Le 26 juillet 1887, sous le pseudonyme Doktoro Esperanto (« le docteur qui espère »), il parvient à publier un premier manuel en russe intitulé Langue Internationale. Puis il écrit en prose et en vers, et réalise de nombreuses traductions, afin que cette langue, ainsi éprouvée et rodée, n’ait rien à envier aux autres sur les plans de l’expression, de la précision, de l’esthétique. Le premier congrès mondial d’espéranto se tient à Boulogne-sur-Mer du 5 au 12 août 1905, accueillant 688 participants de vingt pays, et fixe les seize règles fondamentales de la langue. L’essentiel du militantisme espérantiste consiste à promouvoir l’apprentissage et l’usage de cette langue dans la communication internationale, différentes études et rapports montrant les avantages de l’espéranto pour cet usage : équité dans les échanges, car aucun locuteur n’a l’avantage d’utiliser, voire d’imposer sa langue nationale, une forme de courtoisie pour assurer une neutralité linguistique maximale ; plus grande facilité d’apprentissage, comparé aux autres langues… Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rapport_Grin

Dans le film de Charlie Chaplin, Le Dictateur, les plaques des magasins du ghetto juif sont en espéranto, catalogué comme « langue juive internationale » par Hitler dans Mein Kampf.
[2] Honoré Bourguignon, né le 14 décembre 1899 à Toulon (Var), instituteur dans le Var, militant syndical et espérantiste. Engagé dans la Résistance, il prend la direction du groupe de Callian (Var) sous le pseudonyme de Jean Valjean. Arrêté par les Allemands le 10 juillet 1944, emprisonné à Nice, déporté en Italie puis au KL Dachau (Allemagne), il y meurt le 24 décembre 1944.

[3] Louis Breton, né le 15 avril 1914 à Orléans, est arrêté le 16 octobre 1941, condamné deux semaines plus tard à cinq ans de travaux forcés par la Cour spéciale de justice d’Orléans, transféré successivement dans les Maisons centrales de Fresnes, Fontevraud et Blois, déporté dans le transport de 1218 hommes parti de Compiègne le 22 mars 1944, et arrivé trois jours plus tard au KL Mauthausen (comptant 640 décédés et disparus en déportation, soit 52,5 %). Ce premier convoi de l’année 1944 vers ce camp répond alors certainement à un besoin de main-d’œuvre accru des usines dépendant du complexe de Mauthausen pour soutenir l’effort de guerre allemand. Enregistré sous le matricule n° 59645, Louis Breton est ensuite affecté au Kommando souterrain de Loibl Pass, tunnel routier entre l’Autriche et la Slovénie, où il est libéré le 7 mai 1945 par les partisans de Tito. Rescapé, il obtient après guerre la carte de Déporté résistant, la Croix de guerre, la Médaille militaire et est fait chevalier de la Légion d’honneur. Il devient secrétaire de la Commission départementale de contrôle des déportés politiques, probablement au titre de la Fédération nationale des internés et déportés patriotes (FNDIRP) du Loiret. À ce titre, il rédige et signe des attestations en faveur de disparus ou de survivants. Il décède en mai 2001, âgé de 87 ans (source : Guillaume Quesnée, convoi I.191, Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Livre-Mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression…, 1940-1945, éditions Tirésias, Paris 2004, tome 3, pages 268-269 et 276 ; site Loiret 39-45, le forum du département du Loiret pendant la Seconde Guerre mondiale).

[4] Au 14 rue Eugène-Vignat, le Palais des sports d’Orléans a remplacé la prison militaire au début des années 1970.
[5] Les arrestations de la deuxième quinzaine d’octobre 1941 : entre le 17 et le 25 octobre, les autorités d’occupation organisent des vagues d’arrestations dans plusieurs départements de zone occupée. Les fiches d’otages retrouvées des « 45000 » appréhendés à cette occasion indiquent que leur arrestation a été faite en application de l’ordre du commandant de la région militaire A, daté du 14 octobre 1941, accompagnant l’envoi aux Feldkommandant du “Code des otages”. Les départements concernés n’ayant été que très peu touchés (ou pas du tout) par la vague répressive/préventive de l’été 1941, il est probable que ces nouvelles arrestations aient été ordonnées pour assurer la saisie de communistes destinés à être placés sur les listes d’otages de cette région militaire. Tous les hommes appréhendés sont, en effet, transférés à Compiègne, entre le 19 et le 30 octobre 1941. Dans certains départements, ces arrestations frappent plusieurs dizaines d’hommes connus de la police française pour avoir été des adhérents ou militants communistes avant-guerre. Sept Orléannais arrêtés dans ces circonstances seront finalement déportés dans le convoi du 6 juillet 1942 : Marcel Boubou, Marcel Couillon, Robert Dubois, Henri Ferchaud, Raymond Gaudry et Lucien Vannier (seul rescapé d’entre eux).
[6] Les chambres à gaz du centre de mise à mort situé à Birkenau fonctionnent principalement pour l’extermination des Juifs dans le cadre de la “solution finale”, mais, jusqu’en mai 1943, elles servent également à éliminer des détenus, juifs ou non, considérés comme “inaptes au travail” (opération commencée en avril 1941, dans d’autres camps, sous le nom de code 14 f 13). Les détenus d’Auschwitz-I sélectionnés sont amenés en camions à Birkenau. Quelquefois, ils attendent la mort au Block 7 de ce camp.
[7] KL : abréviation de Konzentrationslager (camp de concentration). Certains historiens utilisent l’abréviation “KZ”.

 

Sources :

- Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, sous la direction de Jean Maitron, Éditions de l’Atelier/Éditions Ouvrières, CD-rom, 1990-1997, citant : L’Avenir syndical du Centre, 1er août 1920 – L’Antifasciste, juin 1938 – Séron, Dampierre, Hauchecorne, Brucy, La CGT dans le Loiret des origines à la Seconde Guerre mondiale, mémoire de maîtrise.
- Archives départementales du Loiret (AD 45), site internet du conseil général, archives en ligne : registres des naissances de Beaugency, 1888-1892 (EC 109393), année 1892, acte n° 45 (vue 145/152) ; registres des matricules du recrutement militaire, bureau d’Orléans, classe 1913, 1er volume 1-500 (1R 78201), n° 208 (vues 212-214/497).
- Archives d’Orléans-métropole, site internet, archives en ligne : registres d’état civil, mariages et divorces, 1ère série : n° 1 à 354, du 3 janvier au 14 juillet 1921 (2 E 437), acte n° 251 (vue 194/271).
- Archives départementales du Loiret, Centre des archives modernes et contemporaines, cité administrative Coligny, Orléans : Internements administratifs, listes, dossiers individuels et collectifs, correspondance, 1940-1945, liste des internés à Compiègne depuis octobre 1941 (138 W-25856) ; Internements administratifs, etc., dossier individuel (138 W-25857).
- Bulletin des amis de Freinet, n° 78, janvier 2003, Marcel Boubou, page 69 ???, Renée et Guy Goupil.
- François Perdrial, trésorier des Amis de Freinet (message 14-04-2018).
- Site internet de L’Institut coopératif de l’école moderne (ICEM) – pédagogie Freinet : Ressources, Archives (nombreux documents originaux).
- Le Travailleur espérantiste n° 178, cité par Henri Masson, Histoire de l’espéranto en Vendée.
- Isabelle Nicolas, L’esperanto, langue de communication internationale parmi les techniques Freinet.
- Wikipedia : L’Association mondiale anationale (en espéranto : Sennacieca Asocio Tutmonda, SAT).
- François Chevaldonne, message (13-04-2007).
- Thomas Fontaine, historien, recherches (message 3-05-2007).
- P. Delanoue, notice sur Odette Boubou in Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, sous la direction de Jean Maitron.
- Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 73, 150 et 153, 365 et 396.
- Serge Klarsfeld, Le livre des otages, Les éditeurs français réunis, Paris 1979, page 198.
- Death Books from Auschwitz, Remnants, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, K.G.Saur, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d’actes de décès du camp d’Auschwitz dans lesquels a été inscrite, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus pour la plupart immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué), tome 2, page 123 (31585/1942).
- Division des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC), ministère de la Défense, direction des patrimoines de la mémoire et des archives (DPMA), Caen : dossier individuel (21 P 428 720).
- Site Les plaques commémoratives, sources de mémoire (aujourd’hui désactivé – nov. 2013), photographie de Véronique Bury.
- André Chêne, Ceux du groupe Chanzy, liste des « Membres des fédérations du Loiret du Parti Communiste Français et des Jeunesses Communistes tombés pour que vive la France », pages 143 à 145.

MÉMOIRE VIVE

(dernière mise à jour, le 16-04-2020)

Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).

En hommage à Roger Arnould (1914-1994), Résistant, rescapé de Buchenwald, documentaliste de la FNDIRP qui a initié les recherches sur le convoi du 6 juillet 1942.