Madeleine Jégouzo, née Passot, vient au monde dans le 15ème arrondissement dans une famille de tradition socialiste. Elle adhère au Parti communiste en 1936. Elle rentre dès 1940 dans la Résistance dans le groupe « Politzer ».

De la naissance à l’adhésion au PCF

Madeleine est née le 28 août 1914 à Paris XVème. Elle vient au monde dans une famille de tradition socialiste et engagée contre la guerre qui s’annonçait en ce mois d’août 1914. Le 28 août 1914, son père, Jean Baptiste, est alors en détention pour avoir manifesté contre la guerre, suite aux appels de Jean Jaurès. Charles, le frère cadet de mon grand-père, vient de participer avec sa petite sœur Marie Louise au dernier meeting de Jean Jaurès sur la Butte Rouge. Les frères Passot sont des sympathisants socialistes et des conseillés municipaux à Billancourt.

Madeleine s’engage de manière très active dans le soutien à la république espagnole en 1936 ainsi que dans le syndicat de la mode « des fleurs et plumes » qui est en pointe dans ce soutien. C’est également en 1936 qu’elle adhère au Parti Communiste.

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Madeleine jeune militante

En 1938, la Direction du Parti lui propose de devenir une « permanente », après un premier refus de sa part, elle accepte et rencontre le responsable aux cadres.

Dès lors, compte tenu de la menace imminente de la guerre, Madeleine travaille dans un « service illégal » du Parti, avec le camarade Mourre. Elle prend le pseudonyme de « Gervaise ».

Son activité consistait à préparer l’organisation afin de vivre dans une situation illégale en réponse à la future dissolution du Parti, à mettre au point des planques, des courriers, des boîtes aux lettres, notamment à vérifier et valider des adresses et à classer les archives stratégiques en cas d’illégalité et à les entreposées dans les planques.

Du Parti à la résistance

Dans cette période, Madeleine travaille également directement avec Arthur Dallidet, dont le travail s’avère fondamental pour l’avenir du Parti. Avec Benoît Frachon, il met en place les premières structures illégales du Parti. Les précieux fichiers de cadres qui ont été mis à l’abri, lui permettent de réorganiser un parti touché par les arrestations massives et la mobilisation.

Photomaton probablement saisi
à l’occasion d’une perquisition.
© Archives de la Préfecture de Police (APP), Paris.
Madeleine dans la Résistance

Ainsi pour Madeleine, l’entrée en Résistance a été une suite logique de la période illégale de 1939-1940 : De ce fait, elle est naturellement une candidate potentielle pour le travail de l’ombre et elle est préparée pour reprendre les contacts avec les responsables dans les régions.

Elle entre dans la Résistance dès le début de l’occupation sous les noms de Betty et de Monique.

Arrivée des Allemands à Paris et périples dans le sud

Deux jours avant l’arrivée des Allemands à Paris, Madeleine a un contact avec Claudine Chomat qui lui dit « nous sommes trahis, les Allemands vont arriver à Paris, il faut partir immédiatement », elle lui donne des instructions pour certains camarades. Pressentant qu’il s’écoulerait un temps assez long avant de les rencontrer, Madeleine part donc pour un long périple, Saint-Etienne où elle rencontre Georges Marrane, puis à Lyon. Après elle descend à Marseille où elle a également retrouvé les responsables, notamment Gaston Monmousseau. Enfin, elle repart pour Montpellier, où elle reste bloquée assez longtemps, car tous les moyens de transport sont arrêtés. À Montpellier, elle retrouve Lucien Dorland et les camarades locaux qu’elle voyait déjà avant la débâcle de 1939.

En fait, Lucien Dorland, dit « Jacques », membre du Comité central et de la Direction des jeunesses communistes, est, dans la vie, le compagnon de Madeleine. Il travaille également en étroite collaboration avec Danielle Casanova et Georges Dudach, le mari de Charlotte Delbo.

Retour à Paris, l’Organisation Spéciale

De retour à Paris, Madeleine continue son activité d’agent de liaison central comme l’atteste Joseph Chaumeil :

« Dès l’occupation du pays par les nazis, elle est préparée aux durs combats qui vont se dérouler dans les années suivantes et elle est affectée à son poste de recrutement et de mise en place de l’Organisation Spéciale, dont les groupes de combat armé seront à la base de la création des FTPF. Dans ce cadre, elle est nommée agent de liaison central de l’Etat-Major national de nos mouvements, tâche de très grande importance. Elle assume de nombreuses missions périlleuses dans tout le pays, auprès de personnalités très connues telles que Messieurs Monmousseau, Benoît Frachon, Georges Gogniot, Victor Johanes, Charles Tillon, Védrines, Pierre Villon, Georges Marrane, Marcel Cachin, Arthur Dallidet, Jacques Duclos, etc. et moi-même ».

Les membres de la Direction appelaient Madeleine entre eux « ongles rouges », afin de souligner sa grande élégance et son raffinement.

Missions en France occupée

Pour ses missions, Madeleine traverse de part en part la France en empruntant tous les moyens de transport : train, bicyclette, charrette, marche à pied à travers champs et forêts. Le passage de la ligne est particulièrement périlleux.

Pour le passage de la ligne entre les zones nord et sud, la ville névralgique pour Madeleine est Moulins. Dans un premier temps, les camarades locaux lui procurent les papiers d’une copine qui ne lui ressemble généralement pas du tout. Elle se présente à l’aube pour éviter que la différence ne se voit trop avec la photo.

Les camarades de Moulins réussissent à lui procurer une vraie fausse carte d’identité sortie de la Préfecture de Moulins (en zone Nord), au nom de Lucienne Langlois née au Montet situé en zone sud.

C’est sous le nom de Lucienne Langlois, que Charlotte Delbo fait état de la biographie de Madeleine. [1]

Mais hélas, Madeleine ne peut profiter de cette carte que sur une courte période car elle est arrêtée peu après. Elle sera incarcérée et déportée sous le nom de Lucienne Langlois sans que la police puisse établir sa véritable identité. D’ailleurs, elle reviendra des camps sous ce même nom.

L’arrestation : de la Préfecture de police à Romainville

Madeleine est arrêtée à Paris, le 3 mars 1942, dans l’appartement qu’elle avait loué sous son nom d’emprunt avec son compagnon Lucien Dorland, cité Falguière. Six policiers sont mobilisés pour son arrestation.

Le matin Madeleine est arrêtée et dans la nuit ses parents sont bombardés à Billancourt. Ils se retrouvent sans rien, à la rue. C’est ainsi qu’ils s’installent dans le XIème arrondissement, en 1942, où ils connaissent des amis notamment Ribac, maroquinier et résistant qui a fourni une couverture de VRP à Madeleine.

Les filatures menées par les Brigades Spéciales et les Renseignements Généraux ont été longues et minutieuses. Plusieurs phases d’arrestations permettent d’arrêter près de 150 personnes dont André Pican, Germaine Pican, Félix Cadras, Georges et Maïe Politzer, Danielle Casanova, Claudine Guerrin, Arthur Dallidet, Charlotte Delbo et son mari Georges Dudach, Hélène Langevin, fille du professeur Langevin, et son mari Salomon, Henriette Mauvais, etc. Dans les rapports de filature, Madeleine est surnommée « Latour-Maubourg », lieu où elle fut repérée la première fois.

Photo anthropométrique prise le 17 mars 1942
par le service de l’identité judiciaire : « Langlois Lucienne, née Verrier ».
© Archives de la Préfecture de Police (APP), Paris.
Cette affaire touche le cœur de la Résistance communiste, mettant à mal les liens que celle-ci entretient avec les milieux intellectuels et universitaires.

Madeleine et ses compagnes sont transférées au Dépôt de la Conciergerie puis remises aux Allemands. Dans le quartier allemand de la santé, Madeleine est internée, comme la plupart de ses compagnes, comme NN (Nacht und Nebel). Les conditions sont très dures pour les détenues continuellement enfermées et souffrant de la faim.

Le 20 août 1942, Madeleine est incarcérée au fort de Romainville, en compagnie de ses camarades survivants hommes et femmes. En dehors d’une liberté très relative et la possibilité de sortir dans la cour, les conditions de détention sont les mêmes que celles de la Santé. C’est un camp d’otages rattaché au camp de Compiègne. Les détenus sont destinés soit à être fusillés, soit à être déportés.

Sur ces entrefaites, l’oncle paternel de Madeleine, Charles Passot, arrêté en Normandie, est déporté pour Auschwitz-Birkenau, dans le convoi du 6 juillet 1942, dit des « 45000 » : il y meurt en décembre 1942.

L’exécution de Lucien Dorland

Le 21 septembre 1942, le compagnon de Madeleine, Lucien Dorland, est fusillé avec 45 de ses camarades au Mont Valérien. Il fait parti de 116 otages fusillés dont 70 à Bordeaux. Les 46 passèrent leur dernière nuit à la casemate 17 du Fort de Romainville, où ils laissèrent des inscriptions, dont celle de Lucien Dorland : « nous sommes 46 qui attendons la mort, sans regret aucun, avec fierté et courage. » Les exécutions ont lieu par groupe de cinq, les condamnés chantent la Marseillaise avant de tomber sous les balles. Les corps des suppliciés sont incinérés par les nazis dans les nuits du 21 au 24 septembre 1942, au Père Lachaise.

La constitution du convoi du 24 janvier

Au départ, pour le camp d’extermination, un Allemand leur dira « là où vous allez, c’est pire que la mort ! ».

Les femmes du convoi des « 31000 », parties le 24 janvier de Compiègne dans les wagons plombés, arrivèrent le 27 janvier à l’aube à Auschwitz.

Auschwitz 31668

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Auschwitz-Birkenau en janvier 1943

Souvent Madeleine interrogeait son interlocuteur : comment vous faire comprendre ? Il y a tant de choses que l’on ne peut pas dire ! Madeleine craint que les paroles transmises se transforment en anecdotes trop lointaines de cette réalité qui reste présente en elle. Avec le temps, elle avait l’impression que c’était une autre elle-même qui avait vécu cette expérience, que seules ses compagnes de déportation pouvaient comprendre et partager. Il faut mesurer le poids de ses silences qui ponctuaient ses paroles mesurées.

La solidarité et la mise dans des commandos de Revier

Aucune de ces femmes ne serait revenue s’il n’y avait pas eu une grande solidarité entre elles et avec d’autres déportées. Cette solidarité s’exprimait à tous niveaux et quotidiennement. Elle s’est forgée en prison et à Romainville, durant les longs mois d’internement, basée sur des liens étroits d’amitié.

La première opportunité se présente à l’arrivée à Birkenau, lorsque les « 31000 » attendent d’être déshabillées, tondues et tatouées : un SS demande s’il y une dentiste parmi elles, car la dentiste du camp vient de mourir du typhus. Danielle Casanova se désigne, elle a compris immédiatement le parti qu’elle pouvait tirer de ce poste pour venir en aide à ses camarades.

Madeleine reconnaît à Danielle un grand « sens politique » : une capacité à évaluer très rapidement, les situations qui se présentent et les décisions qu’il faut prendre en conséquence. À Romainville, une solide amitié lia les deux femmes.

Cette opportunité permit à Danielle Casanova d’introduire Maïe Politzer comme médecin au Revier ainsi qu’une dizaine de camarades en tant qu’infirmières. Madeleine y rentre comme infirmière le 24 février 1943, tout comme l’une de ses compagnes, Lucienne Michaud dite Nicole qui réchappe du typhus. Nicole est une jeune fille de 19 ans. Après la prison, elle est transférée à Romainville dans la première quinzaine du mois d’octobre 1942. Dès lors, Madeleine et Nicole, se rapprochent et s’apprécient. Pour Madeleine, Nicole est un peu comme sa jeune sœur. Cette amitié fraternelle les liera leur vie durant.

Charlotte écrit que le Revier était l’horreur : les monceaux de cadavres, la puanteur, les rats, les puces, la sanie.

Les médecins et les infirmières devaient faire face à cette horreur. Madeleine parlait avec pudeur et retenue de ce à quoi elle était confrontée.

Les médecins et les infirmières manquent de tout. De plus, Madeleine n’a aucune formation d’infirmière ; avec ses compagnes elle a donc appris dans ces conditions les bases de ce métier. Toutefois, pour Madeleine, le principal était d’accompagner les malades, de les soulager autant que possible, d’être présente à leur côté et de leur apporter son humanité dans cet enfer.

Avril-Mai 1943 l’épidémie de typhus et un dernier geste de Danielle

En avril 1943, L’épidémie de typhus repart à un rythme effrayant. Madeleine a eu le typhus entre avril et mai 1943. La forte fièvre la fait délirer. Madeleine se souvient de son dédoublement de la personne, il lui semblait qu’une étrangère était à ses côtés et que cette étrangère n’était autre qu’elle-même.

Danielle Casanova réussit à la transférer dans un petit Revier, derrière la dentisterie, où se trouvaient 8 à 9 malades. Ce geste lui a sauvé la vie.

Les SS avaient très peur d’être contaminés par le typhus et se faisaient vacciner. La dentiste précédente étant morte du typhus, Danielle est vaccinée mais sans doute trop tard. Danielle tombe malade le 1er mai, elle va au petit Revier, derrière la dentisterie. Madeleine et Danielle sont les seules françaises dans ce Revier, couchées l’une près de l’autre. Danielle succombe le 9 mai 1943. Dans un dernier soupir, elle appelle sa mère, presque dans les bras de Madeleine.

Après le typhus, Madeleine reprendra son travail d’infirmière au Revier.

Août 1944 – avril 1945 : à Ravensbrück

Madeleine sera transférée le 4 août 1944, à Ravensbrück avec ses compagnes considérées comme « Nacht und Nebel ».

À Ravensbrück, Madeleine sera incarcérée dans un bloc de NN. Elle retrouvera toutes les femmes déportées résistantes en France, notamment Anise Postel-Vinay, Germaine Tillon, Marie-Jo Chombart de Lauwe et sa mère.

Madeleine participera aux débats sur les orientations de la résistance interne à Ravensbrück. Elle nouera des relations d’amitié avec les autres femmes déportées. Après guerre, elle sera membre fondateur de l’Association des Déportées et Internées Résistantes (ADIR) dont la présidente sera Geneviève de Gaulle Antonioz et la secrétaire Denise Vernay.

Par la suite, Madeleine reprendra son rôle d’infirmière au Revier, avec son amie Lucienne Michaud (Nicole). La réputation de gentillesse et de dévouement des deux nouvelles infirmières se répandra parmi les détenues. Mais leur santé se détériorera, surtout celle de Nicole.

Madeleine a un phlegmon qui, mal soigné, s’infecte très profondément sous le bras. Krapska, doctoresse polonaise, qui avait une certaine affection pour Madeleine, le lui ouvre à vif et sans anesthésie. Elle lui sauva son bras et plus, compte-tenu des sélections qui sévissaient à la fin à Ravensbrück. Très souvent, Madeleine devra tenir son bras serré le long de son corps pour éviter de montrer sa longue cicatrice.

Madeleine reste jusqu’à la libération du camp à Ravensbrück avec un petit groupe de « 31000 » dont : Charlotte Delbo, Mado Doiret, Marie-Claude Vaillant-Couturier, le docteur Heidi Hautval, Nicole, Aimée Doridat, Hélène Bolleau, Simone Loche, Simone Sampaix et Julia Slusarczyk. Beaucoup d’entre elles étaient gravement malades.

Le retour en France

Madeleine est libérée à Ravensbrück, par la Croix Rouge suédoise, le 23 avril 1945.

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Madeleine en Suède

Le 23 juin 1945, Madeleine regagne la France : Le Bourget, Le Lutétia, puis enfin le petit appartement de ses parents, rue de Crussol dans le 11ème Arrondissement. Après trois ans et demi de séparation, elle retrouve ses parents Marie et Jean-Baptiste.

Madeleine reprit son vrai nom de Passot, lorsqu’elle a témoigné contre le commissaire David à la demande de Marie-Claude Vaillant-Couturier. Le commissaire David ne l’a pas reconnue, il ne se souvenait plus d’aucune des survivantes. Il conversait tranquillement avec ceux qui l’interrogeaient malgré la présence de Madeleine !

Les activités professionnelles

Dès son retour, Madeleine reprit ses activités.

En 1947, elle rencontre son futur mari, Mathurin Jégouzo qui partagera sa vie durant près de trente cinq ans.

Au mois de mai 1949, Madeleine et son mari partent pour le Maroc, afin de fonder une société d’import-export.

Malgré ses difficultés d’adaptation à son arrivée au Maroc, Madeleine restera très attachée à ce pays qu’elle finira par considérer comme son second pays de cœur. 16. Le Var et la militante d’associations de la Résistance et de la Déportation Après son retrait des activités professionnelles, Madeleine décide de quitter ses responsabilités ainsi que la région parisienne. Madeleine et sa famille s’installent ainsi dans le Var au milieu des années soixante.

Madeleine est Présidente de l’Association Départementale des Déportés Internés Résistants et Patriotes. Elle est également très active au Comité Nationale de la FNDIRP. Elle participe à tous les congrès de la Fédération, avec la délégation du Var.

Le retour à Paris

Après le décès de son mari, au milieu des années quatre vingts, Madeleine regagna définitivement la capitale. Elle continua à militer localement dans les Associations de Déportés et de Résistants du 11ème Arrondissement, en restant très discrète sur ses actions. Elle témoigna maintes fois dans les établissements scolaires, notamment au Lycée Voltaire. Elle s’est éteinte à son domicile avec discrétion et dignité, le 19 septembre 2009.

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Madeleine mars 2005

Madeleine est Officier de la Légion d’Honneur, titulaire de la Médaille Militaire, de la Croix de Guerre avec Palme, de la Médaille de la Résistance et de la Croix du Combattant Volontaire de la Guerre 1939-1945.

Source :

- Hommage de Yves Jégouzo, le fils de Betty

MÉMOIRE VIVE (dernière mise à jour, le 06-04-2010)


 

[1] Lucienne LANGLOIS (“Betty”)

Née le 23 mai 1914 au Montet, dans l’Allier, elle a été élevée à Paris où son père était artisan. Après le brevet élémentaire, elle a fait deux ans d’école normale mais a changé de voie pour devenir secrétaire d’administration. Elle entre dans la résistance dès le début de l’occupation et, en 1941, elle est agent de liaison du comité national des FTP. Elle est arrêtée par les brigades spéciales le 2 mars 1942, à Paris, dans un logement qu’elle avait loué sous une fausse identité, cité Falguière. Elle avait été prise dans les filatures du groupe Politzer. Après une semaine dans les bureaux des Renseignements généraux, elle passe au dépôt où elle reste jusqu’au 23 mars 1942, à la Santé où elle est au secret jusqu’au 24 août 1942, puis à Romainville.

Auschwitz n° 31668

Elle est entrée au Revier comme infirmière le 24 février 1943. Elle a eu le typhus en avril-mai 1943, a repris son travail d’infirmière et, par faveur du médecin-chef SS, a été attachée à Manette lorsque celle-ci a été amputée d’une jambe. Elle a rejoint les camarades du convoi qui étaient en quarantaine le 3 août 1943 et elle est partie avec elles pour Ravensbrück le 2 août 1944. Malade, elle n’a pas été envoyée à Mauthausen et c’est à Ravensbrück qu’elle a été libérée par la Croix-Rouge et emmenée en Suède le 23 avril 1945.