Marguerite Battais est née le 18 septembre 1895 à Saint-Hilaire-du-Harcouët, dans la Manche, où les registres de paroisse contiennent les noms des Battais depuis le traité de Westphalie.

Les derniers Battais s’installent comme épiciers à Paris, dans le XVIIIe arrondissement.

Marguerite épouse en 1926 Fernand Stora, qui est tailleur pour hommes, et possède sur les grands boulevards un magasin où s’habillent toutes les vedettes du music-hall des années 30.

Marguerite qui ne peut avoir d’enfant, s’attache à la plus jeune fille de sa sœur, Sylviane Coupet. En juillet 1942, alors que le père est prisonnier en Allemagne, la mère de Sylviane meurt de la tuberculose et Sylviane s’installe chez sa tante.

Vengeance et arrestation de Marguerite et sa nièce

Fernand Stora est juif. Il s’est déclaré et porte l’étoile jaune. Son frère, Raoul Stora, et le fils de celui-ci sont arrêtés comme juifs. Fernand essaye de les faire sortir de Drancy par tous les moyens ; pour ce faire il trouve un intermédiaire, un certain Brunet, qui prétend avoir des relations avec les bureaux de l’avenue Foch (section des affaires juives de la Gestapo).

Le temps passant, Fernand. Stora rompt avec l’entremetteur. Vengeance de celui-ci. Des Feldgendarmes viennent chez les Stora, plusieurs fois les cambrioler.

Le 17 novembre 1942, des Allemands en uniforme se présentent de nouveau chez les Stora. Sylviane les injurie. Ils la giflent. Ce n’est plus un cambriolage. Ils viennent arrêter Monsieur Stora. Il n’est pas là ? alors ils emmènent Madame Stora et Sylviane, laissant la mère de Monsieur Stora, infirme et qui ne peut quitter son fauteuil.

Fernand Stora, apprenant ce qui s’est passé, se réfugie dans une institution religieuse. Il n’est revenu dans sa maison qu’à la Libération. Son frère Raoul est libéré de Drancy, mais le neveu est mort en déportation.

Marguerite et Sylviane sont transférées à Romainville le 17 novembre 1942.

Marguerite Stora est morte à Auschwitz, au Revier où Manette Doridat était infirmière, en mars 1943 [le 9 selon le Livre des Morts d’Auschwitz].

Sources :

- Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 273.