Marcel Laval naît le 24 décembre 1920, chez ses parents, au 42 ou au 47, rue du Vivier (devenue rue Henri-Barbusse) à Aubervilliers [1] (Seine-Saint-Denis – 93), fils de Nicolas Laval, 38 ans, boucher, et de Louise, 37 ans, son épouse.

Il va probablement à l’école élémentaire toute proche (mitoyenne ?).

En 1939 – et probablement jusqu’à son arrestation -, il habite chez ses parents. Son père est alors déclaré comme “boyaudier” et lui-même est boucher (…aux abattoirs de la Villette, tout proches ?).

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Paris 19e. Entrée des abattoirs de la Villette, 
espace occupé aujourd’hui par la Cité des Sciences. 
Carte postale envoyée en 1939. Collection Mémoire Vive.

À des dates et pour un motif restant à préciser, Marcel Laval est arrêté puis finalement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise – 60), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 -Polizeihaftlager).

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Le quartier “A” de la caserne de Royallieu à Compiègne, 
futur “camp des communistes” du Frontstalag 122 ; 
à droite, sont visibles les bâtiments A4, A5, A6, A7 et A8. 
Carte postale des années 1930. Collection Mémoire Vive.

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

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Les deux wagons à bestiaux 
du Mémorial de Margny-les-Compiègne, 
installés sur une voie de la gare de marchandise 
d’où sont partis les convois de déportation. Cliché M.V.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet, Marcel Laval est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 45735 (sa photo d’immatriculation n’a pas été retrouvée).

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Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz. 
Le portrait d’immatriculation de ce détenu a disparu.

Après l’enregistrement, les 1170 arrivants sont entassés dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit. Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau où ils sont répartis dans les Blocks 19 et 20.

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Portail du sous-camp de Birkenau, secteur B-Ia, semblable 
à celui du secteur B-Ib par lequel sont passés tous les “45000”.

Le 10 juillet, après l’appel général et un bref interrogatoire, ils sont envoyés au travail dans différentsKommandos.

Le 13 juillet – après cinq jours passés par l’ensemble des “45000” à Birkenau – Marcel Laval est dans la moitié des membres du convoi qui reste dans ce camp en construction choisi pour mettre en œuvre la “solution finale” (contexte plus meurtrier).

Le 3 novembre 1942, Marcel Laval est inscrit dans la chambre (Stube) n°1 du Revier de Birkenau (Block n° 8 – en brique – du secteur BIb) où il reçoit 15 gr (ou “grains” pharmaceutiques) de Bol blanc (Bolus Alba ; kaolin) et quatre comprimés de charbon, remèdes contre la dysenterie. Dans ce dispensaire, le SS-Rottenführer Franz Schulz exécute certains détenus avec une injection mortelle dans le cœur…

On ignore la date exacte de sa mort à Birkenau ; certainement avant la mi-mars 1943. Il a 21 ou 22 ans.

Une plaque commémorative a été apposée sur l’immeuble où il est né (associé à Raymond Collot, fusillé en mai 1944).

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Association Mémoire et création numérique. 
© Droits Réservés.

Sources :

- Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 384 et 410. 
- Cl. Cardon-Hamet, Mille otages pour Auschwitz, Le convoi du 6 juillet 1942 dit des “45000”, éditions Graphein, Paris nov. 2000, page 523. 
- Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne, Bureau d’information sur les anciens prisonniers (Biuro Informacji o Byłych Więźniach), archives (APMAB) : registre de délivrance de médicaments de l’infirmerie de Birkenau. 
- Irena Strzelecka, Les hôpitaux dans le camp de concentration d’Auschwitz, in Auschwitz 1940-1945, tome 2, Les détenus – La vie et le travail, chap. 9, p. 364-365, éditions du Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, 2011. 
- Archives communales d’Aubervilliers, recensement de population de 1936, extrait d’acte de naissance. 
- Association Mémoire et création numérique, site Les plaques commémoratives, sources de mémoire(aujourd’hui désactivé), recherches de Claude Fath.

MÉMOIRE VIVE

(dernière mise à jour, le 17-10-2013)

Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).

En hommage à Roger Arnould (1914-1994), Résistant, rescapé de Buchenwald, documentaliste de la FNDIRP qui a initié les recherches sur le convoi du 6 juillet 1942.

[1] Aubervilliers : jusqu’à la loi du 10 juillet 1964, cette commune fait partie du département de la Seine, qui inclut Paris et de nombreuses villes de la “petite couronne”, dont la “ceinture rouge” des municipalités dirigées par des maires communistes (transfert administratif effectif en janvier 1968).