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Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oswiecim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

Henri, Désiré, Goux naît le 26 mars 1922 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire – 71), de Bonaventure Goux, 36 ans, placier [1], et de Marie Stéphanie Livet, 35 ans, son épouse.
À sa naissance, Henri Goux a déjà quatre frères – Gaston, né en 1910 à Louhans, André, né en 1911, Bonaventure, né en 1913, Gilbert, né en 1921 – et deux sœurs jumelles – Marthe et Madeleine, nées en 1919.

À la mi-septembre 1912, et au moins jusqu’au printemps 1921, la famille est domiciliée au 1 rue Saint-Vincent à Chalon-sur-Saône.

Ayant été rappelé à l’activité militaire au sein du 134e régiment d’infanterie par le décret de mobilisation générale du 1er août 1914 (déclenchement de la Première Guerre mondiale), leur père a été fait prisonnier le 29 août suivant ! Il a été rapatrié avant la signature de l’armistice, dès le 9 novembre 1918.

Fin septembre 1923, la famille habite au 10 rue du Blé à Chalon-sur-Saône ; mais elle n’y habite plus au printemps 1926.

Au moment de son arrestation, Henri Goux est domicilié à Chalon-sur-Saône ; son adresse reste à préciser.

Il est célibataire.

Sa profession reste à préciser.

À des dates et pour un motif restant à préciser, Henri Goux est arrêté puis finalement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Le camp militaire de Royallieu en 1956. Au premier plan, en partant de la droite, les huit bâtiments du secteur A : « le camp des communistes ». En arrière-plan, la ville de Compiègne. Carte postale, coll. Mémoire Vive.

Le camp militaire de Royallieu en 1956.
Au premier plan, en partant de la droite, les huit bâtimentsdu secteur A : « le camp des communistes ».
En arrière-plan, la ville de Compiègne. Carte postale, coll. Mémoire Vive.

Entre fin avril et fin juin 1942, Henri Goux est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

TransportAquarelle

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet, Henri Goux est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 45625 (sa photo d’immatriculation a été retrouvée).

Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme rayé et photographie anthropométrique), les 1170 arrivants sont entassés pour la plupart dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.

© Mémoire Vive 2017.

© Mémoire Vive 2017.

Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau ; alors choisi pour mettre en œuvre la « solution finale » – le génocide des Juifs européens -, ce site en construction présente un contexte plus meurtrier pour tous les concentrationnaires. À leur arrivée, les “45000” sont répartis dans les Blocks 19 et 20 du secteur B-Ib (le premier créé).

Le 10 juillet, après l’appel général, ils subissent un bref interrogatoire d’identité qui parachève leur enregistrement et au cours duquel ils déclarent une profession (celle qu’ils exerçaient en dernier lieu ou une autre, supposée être plus “protectrice” dans le contexte du camp). Puis ils sont envoyés au travail dans différents Kommandos. L’ensemble des “45000” passent ainsi cinq jours à Birkenau.

Le 13 juillet, après l’appel du soir, une moitié des déportés du convoi est ramenée au camp principal (Auschwitz-I), auprès duquel fonctionnent des ateliers où sont affectés des ouvriers ayant des qualifications utiles au camp. Aucun document ni témoignage connu ne permet actuellement de préciser dans lequel des deux sous-camps du complexe concentrationnaire a alors été affecté Henri Goux.

Il meurt à Auschwitz le 15 août 1942, selon une source restant à préciser ; cinq semaines après l’arrivée du convoi. Il a 20 ans.

Il est déclaré “Mort pour la France” (mention du 10-12-1947).

Son nom est inscrit sur le Monument aux morts de Chalon-sur-Saône, situé quai Gambetta, esplanade de la Légion d’Honneur.

La mention “Mort en déportation” est apposée sur son acte de décès (J.O. du 10-02-1994).

Notes :

[1] Placier : cette profession désigne soit une personne qui loue les places d’un marché public aux marchands, soit une personne qui vend des marchandises pour le compte d’une maison de commerce.

Sources :

- Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, Éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 370 et 406.
- Mémorial GenWeb, relevé de Bernard Tisserand (11-2004), complété par Jacky Sommer de Gélicourt.

MÉMOIRE VIVE

(dernière mise à jour, le 24-11-2023)

Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).

En hommage à Roger Arnould (1914-1994), Résistant, rescapé de Buchenwald, documentaliste de la FNDIRP (Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes) qui a initié les recherches sur le convoi du 6 juillet 1942.