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Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz.
Le portrait d’immatriculation de ce détenu a disparu.

Albert, Louis, Origène, Creuset naît le 9 décembre 1901 à Nibas, entre Abbeville et la mer (Somme – 80), fils de Marie Alfred Creuset, 32 ans, serrurier, et d’Angéline Himbert, son épouse, 26 ans.

Le 9 avril 1921, il est incorporé au 507e régiment de chars afin d’accomplir son service militaire. Le 25 avril 1923, il est renvoyé dans ses foyers et se retire à Nibas, titulaire d’un certificat de bonne conduite.

Le 5 juin 1926 à Nibas, Albert Creuset se marie avec Jeanne Derambure.

Au moment de son arrestation, il est domicilié à Nibas ; son adresse reste à préciser.

Pendant un temps, il est secrétaire local du parti communiste de Friville-Escarbotin.

Le 5 septembre 1939, il est rappelé à l’activité militaire et affecté au CM train n° 2. Il est démobilisé le 6 septembre 1940.

Il est tourneur sur cuivre, mais est déclaré comme ouvrier agricole au moment de son arrestation.

Le 23 octobre 1941, Albert Creuset est arrêté comme otage communiste par la Feldgendarmerie, assistée de gendarmes français réquisitionnés. Ils sont vingt-six hommes de l’arrondissement conduits à la Maisond’arrêt d’Abbeville où ils passent la nuit dans un atelier gardé par des sentinelles allemandes.

Le lendemain, peut-être après avoir été d’abord rassemblés à la citadelle d’Amiens, ils sont trente-huit du département à être internés au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise – 60), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager) ; Albert Creuset est enregistré sous le matricule 1947.

Le 19 novembre 1941, le préfet de la Somme demande au commandant de la Feldkommandantur 580 d’Amiens la libération de dix-neuf détenus de son département arrêtés en octobre. Confirmant cette liste le 3 février 1942, il précise pour chacun d’eux : « Ne participe en aucune manière au mouvement communiste. A une attitude loyale vis-à-vis du gouvernement français et des autorités occupantes ». Albert Creuset est du nombre.

Entre fin avril et fin juin 1942, il est néanmoins sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

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Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet 1942, Albert Creuset est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) ; peut-être sous le numéro 45412 selon les listes reconstituées (la photo du détenu portant ce matricule n’a pas été retrouvée).

Il meurt à Auschwitz le 20 octobre 1942, d’après les registres du camp.

Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts de Nibas, situé dans le cimetière communal.

La mention “Mort en déportation” est apposée sur son acte de décès (J.O. du 2-02-1988).

Sources :

- Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 369 et 400.
- Archives départementales de la Somme, Amiens, site internet du conseil général, archives en ligne ; correspondance de la préfecture sous l’occupation, cotes 26w809 ; état civil de la commune de Nibas (2E 597/13), année 1901, acte n°21, vues 127 et 128/171; registre des matricules militaires, bureau de recrutement d’Amiens, classe 1921 (cote 1R1177), n° 1062 (une vue).
- Archives départementales de l’Aisne (AD 02), Laon, dossiers du commissariat régional aux Renseignements généraux, partis politiques des départements voisins : Ardennes, Somme et Oise (cote 970w58).
- Death Books from Auschwitz, Remnants, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, K.G.Saur, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d’actes de décès du camp d’Auschwitz dans lesquels a été inscrite, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus pour la plupart immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué), tome 2, page 187 (36737/1942).
- Site Mémorial GenWeb, 80-Nibas, relevé de François Bronnec (11-2002).

MÉMOIRE VIVE

(dernière mise à jour, le 19-03-2015)

Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous dispose (en indiquant vos sources).

En hommage à Roger Arnould (1914-1994), Résistant, rescapé de Buchenwald, documentaliste de la FNDIRP qui a initié les recherches sur le convoi du 6 juillet 1942.