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Auschwitz-I, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oświęcim, Pologne.
Coll. Mémoire Vive. Droits réservés.

Jean, Baptiste, Berthout [1] naît le 3 août 1899 à Limoges (Haute-Vienne), chez ses parents, Pierre Berthout, 39 ans, journalier, et Marie Vigniaud, 32 ans, couturière, son épouse, domiciliés au 176 bis, faubourg de Paris.

Jean Berthout commence à travailler comme calibreur en porcelaine.

Le 18 avril 1918, il est incorporé comme soldat de 2e classe au 126e régiment d’infanterie. Parti en permission le 18 décembre, il est hospitalisé avant de rejoindre sa compagnie le 14 janvier 1919. Le 12 mai, il passe au 163 RI. Il participe à l’occupation des pays rhénans, en Allemagne, à partir du 24 octobre 1919. Le 15 décembre, il est détaché à la coopérative divisionnaire de Sarrebruck. Le 23 mars 1921, il est renvoyé dans ses foyers et se retire au 194, faubourg de Paris à Limoges, titulaire d’un certificat de bonne conduite. Mais, dès le 4 mai suivant, il est rappelé à l’activité militaire en application de l’article 33 de la loi du 21 mars 1905. Une semaine plus tard, il passe au 66e RI. Il est de nouveau démobilisé le 28 juin suivant.

En novembre 1921, il habite au 13, passage de l’Industrie, à Paris 10e.

Pendant un temps, il travaille comme manutentionnaire.

En janvier 1924, il séjourne  au 194, faubourg de Paris à Limoges ; nouvelle adresse de ses parents ? En mai, il est de retour dans son logement parisien. En mai 1931, il séjourne au lieu-dit  Vialbost, sur la commune de Verneuil-sur-Vienne, limitrophe de Limoges.

En mai 1932, il habite au 14, boulevard Bonne-Nouvelle à Paris 10e. En octobre suivant, il loge au 48, rue des Belles-Feuilles, dans le 16e arrondissement.

En juin 1933 et jusqu’au moment de son arrestation de son arrestation, il est officiellement domicilié au 48, rue du faubourg Saint-Denis à Paris 10e.

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Le n° 48 de la rue du Faubourg-Saint-Denis correspond
à la porte cochère bleue du premier immeuble à gauche…
© Photo Mémoire Vive.

Déclaré célibataire, il vit en concubinage avec Madame O. depuis le début des années 1920.

Jean Berthout devient aide monteur en chauffage central.

En 1934, il adhère au Parti communiste et y reste jusqu’à la dissolution, étant secrétaire de la cellule locale 1081 pendant un an et demi.

Le 10 septembre 1939, il est rappelé à l’activité et affecté à la 9e section d’infirmiers militaires.

Fin septembre-début octobre 1940, sous l’occupation, un nommé « Maurice » le contacte pour lui demander s’il accepte de reprendre une activité au sein du Parti communiste clandestin, ce qu’il accepte. À plusieurs reprises, son contact lui apporte des paquets de tracts et de papillons gommés qu’il divise en deux. Chaque semaine, Jean Berthout dépose le tout chez Alice M., concierge du 72, rue du Château-d’Eau, dont le mari était membre de la même cellule avant guerre. Puis il vient en chercher la moitié, une cinquantaine, pour les distribuer dans son quartier ; un autre militant, ayant aussi appartenu à la même cellule, Adolphe N., se chargeant du reste. Cependant, Jean Berthout ne colle pas les papillons qui lui sont confié.

En décembre 1940, la 1re section de la brigade spéciale des Renseignements généraux de la préfecture de police engage une enquête sur la propagande clandestine dans le 10e arrondissement, effectuant notamment des surveillances. Le 28 décembre 1940, à 19 h 45,  les inspecteurs appréhendent la gardienne de la rue du Château-d’Eau alors qu’elle rentre chez elle. Elle leur remet 115 papillons portant des slogans et 36 tracts intitulés « Aux agents et inspecteurs de police » et « Vive la Nation française », incluant des exemplaires de L’Humanité clandestine, le tout caché « dans un placard situé dans l’entrée de l’immeuble sous l’escalier B ». Plus tard, en soirée (22 h 30), les policiers se rendent au 3, rue de l’Hôpital-Saint-Louis, à Paris 10e, domicile de Maria D. chez qui ils savent trouver Jean Berthout. En fouillant celui-ci, ils découvrent un tract intitulé « Aux militants communistes », ainsi qu’une enveloppe au dos laquelle figurent trois noms et adresses. Interrogé, Jean Berthout admet que ces indications devaient lui servir à remettre des tracts « Aux agents et inspecteurs de police » à des destinataires qu’il ne connaît pas. L’enquête qui suit montre que ces trois personnes sont elles-mêmes des fonctionnaires de police habitant dans le secteur de la rue des Petites-Écuries.

Le lendemain, Adolphe N. est arrêté. Les deux hommes et la gardienne sont inculpés d’infraction au décret du 26 septembre 1939 et conduits au dépôt de la préfecture de police (Conciergerie, sous-sol du Palais de Justice, île de la Cité), à disposition du procureur de la République.

Probablement jugé par le tribunal correctionnel de la Seine, Jean Berthout est condamné à six mois d’emprisonnement. Il est écroué à la Maison d’arrêt de la Santé, Paris 14e, puis à l’établissement pénitentiaire de Fresnes [2] (Seine / Val-de-Marne) ; registre d’écrou : Correction 5357.

L’établissement pénitentiaire de Fresnes après guerre. Carte postale. Collection Mémoire Vive.

L’établissement pénitentiaire de Fresnes après guerre.
Carte postale. Collection Mémoire Vive.

À l’expiration de sa peine, il n’est probablement pas libéré.

Le 29 juin 1941 (dans le cadre de l’Aktion Theoderic ?), le préfet de police de Paris signe l’arrêté ordonnant son internement administratif, la police française (RG ?) le considérant comme un « meneur notoire ».

Le 24 septembre, le préfet de police de Paris signe un nouvel arrêté d’internement administratif. Cinq jours plus tard, 29 septembre, Jean Berthout est conduit au dépôt de la préfecture de police de Paris (Conciergerie, sous-sol du Palais de Justice, île de la Cité).

Le 9 octobre, il fait partie des 60 militants communistes (40 détenus venant du dépôt, 20 venant de la caserne des Tourelles) transférés au “centre de séjour surveillé” (CSS) de Rouillé, au sud-ouest de Poitiers (Vienne) ; départ gare d’Austerlitz à 8 h 25, arrivée à Rouillé à 18 h 56.

Le camp de Rouillé, “centre de séjour surveillé”, vu du haut d’un mirador. Date inconnue. Au fond - de l’autre côté de la voie ferrée -, le village. Musée de la Résistance nationale (Champigny-sur-Marne), Fonds Amicale Voves-Rouillé-

Le camp de Rouillé, “centre de séjour surveillé”, vu du haut d’un mirador. Date inconnue.
Au fond – de l’autre côté de la voie ferrée -, le village.
Musée de la Résistance nationale (Champigny-sur-Marne), Fonds Amicale Voves-Rouillé-

Le 9 février 1942, Jean Berthout est parmi les 52 « communistes » (dont 36 seront déportés avec lui) remis aux autorités d’occupation à la demande de celles-ci et conduits par des Feldgendarmes à la gare de Poitiers. Enfermés dans deux wagons à bestiaux, ils sont transférés – via Paris – au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise, administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager) ; matricule 5835.

Le quartier “A” de la caserne de Royallieu à Compiègne, futur “camp des communistes” du Frontstalag 122 ; à droite, sont visibles les bâtiments A4, A5, A6, A7 et A8. Carte postale des années 1930. Collection Mémoire Vive.

Le quartier “A” de la caserne de Royallieu à Compiègne, futur “camp des communistes” du Frontstalag 122 ;
à droite, sont visibles les bâtiments A4, A5, A6, A7 et A8.
Carte postale des années 1930. Collection Mémoire Vive.

Le 21 avril, le service Vpol 2 du Kommandant von Gross-Paris s’adresse au service V ju du Militärbefehlshaber in Frankreich (MbF) pour lui proposer, en représailles de l’attentat du 16 avril contre un train de permissionnaires allemands (« SF-Zug 906 ») près de Caen, une liste de trente otages ; parmi ceux-ci, Jean Berthout (lequel ? voir note 1), Pierre Bourneix, Georges Guinchan, René Perrottet, André Tollet… (il semble qu’aucun des autres n’ait été fusillé au Mont-Valérien)

Entre fin avril et fin juin 1942, Jean, Baptiste, Berthout né le 3 août 1899 est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

TransportAquarelle

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet 1942, Jean Berthout est enregistré à Auschwitz sous le numéro 45230 (sa photo d’immatriculation a été retrouvée et identifiée [3]).

Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme rayé et photographie anthropométrique), les 1170 arrivants sont entassés pour la plupart dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.

© Mémoire Vive 2017.

© Mémoire Vive 2017.

Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau ; alors choisi pour mettre en œuvre la « solution finale » – le génocide des Juifs européens -, ce site en construction présente un contexte plus meurtrier pour tous les concentrationnaires. À leur arrivée, les “45000” sont répartis dans les Blocks 19 et 20 du secteur B-Ib, le premier créé.

Le 10 juillet, après l’appel général, ils subissent un bref interrogatoire d’identité qui parachève leur enregistrement et au cours duquel ils déclarent une profession (celle qu’ils exerçaient en dernier lieu ou une autre, supposée être plus “protectrice” dans le contexte du camp) ; Jean Berthout se déclare alors sans religion (Glaubenslos). Puis ils sont envoyés au travail dans différents Kommandos.

Le 13 juillet, après l’appel du soir – l’ensemble des “45000” ayant passé cinq jours à Birkenau -, une moitié des membres du convoi est ramenée au camp principal (Auschwitz-I). Aucun document ni témoignage ne permet actuellement de préciser dans lequel des deux sous-camps du complexe concentrationnaire a alors été affecté Jean Berthout.

Il meurt à Auschwitz le 14 août 1942,selon le registre d’appel quotidien (Stärkebuch) et l’acte de décès établi par l’administration SS du camp (Sterbebücher). La cause mensongère indiquée pour sa mort est un arrêt cardiaque (?), « Herzschlag » (littéralement « un battement de cœur ».

Jean Berthout est homologué comme “Déporté politique”. La mention “Mort en déportation” est apposée sur son acte de décès (J.O. n°51 du 29-02-2008).

Notes :

[1] Jean, Baptiste, Berthout : aux Archives de la préfecture de police, sur les listes d’internés administratifs, sont inscrits deux Jean, Baptiste, Berthout, nés à Limoges et passant par Rouillé : les confusions sont possibles. Voir ci-dessous, la biographie du “deuxième”, de Clichy…).

[2] Fresnes : jusqu’à la loi du 10 juillet 1964, cette commune fait partie du département de la Seine, qui inclut Paris et de nombreuses villes de la “petite couronne” (transfert administratif effectif en janvier 1968).[3] Sa photographie d’immatriculation à Auschwitz a été reconnue par des rescapés lors de la séance d’identification organisée à l’Amicale d’Auschwitz le 10 avril 1948 (bulletin Après Auschwitz, n°21 de mai-juin 1948).

Sources :

- Son nom (son prénom orthographié « Jolian ») et son matricule figurent sur la Liste officielle n°3 des décédés des camps de concentration d’après les archives de Pologne, éditée le 26 septembre 1946 par le ministère des anciens combattants et victimes de guerre, page 60.
- Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 381 et 395.
- Cl. Cardon-Hamet, notice pour l’exposition de Mémoire Vive sur les “45000” et “31000” des Hauts-de-Seine (2005), citant : Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (BAVCC), ministère de la Défense, Caen (fichier national) – Témoignage de René Petitjean, de Clichy.
- Archives départementales de la Haute-Vienne, site internet, archives en ligne : registre des naissances de Limoges, année 1890 (3 E 85/358) acte n° 1144 (vue 124/158) ; registres matricules du recrutement militaire, classe 1919, bureau de Limoges (1 R 824), n° 2238 (vue 310/658).
- Archives de la préfecture de police (Seine / Paris), Service de la mémoire et des affaires culturelles, Le Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) : cartons “Occupation allemande” (BA 2397) ; dossier de la BS1, n° 79, « affaire Mazel, Nécas, Berthout », 29-12-1940 (GB 55).
- Archives Départementales du Val-de-Marne, Crétail : prison de Fresnes, répertoire de registres d’écrou, hommes de 1940 à 1941 (2Y5 43).
- Mémorial de la Shoah, Paris, archives du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC), liste XLV-31 (?).
- Archives municipales de Clichy.
- Archives départementales de la Vienne : camp de Rouillé, liste 9-02-1942 (109W75).
- Death Books from Auschwitz, Remnants, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, K.G.Saur, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d’actes de décès du camp d’Auschwitz dans lesquels a été inscrite, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus pour la plupart immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué), tome 2, page 82.
- Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne, Service d’information sur les anciens détenus (Biuro Informacji o Byłych Więźniach) ; acte de décès n° 20442/1942 ; pages 324 et 325 du registre d’appel (détenus décédés).

MÉMOIRE VIVE

(dernière mise à jour, le 13-01-2024)

Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).

En hommage à Roger Arnould (1914-1994), Résistant, rescapé de Buchenwald, documentaliste de la FNDIRP qui a initié les recherches sur le convoi du 6 juillet 1942.


Jean, Baptiste, Berthout naît le 12 mai 1900 à Limoges (Haute-Vienne), fils de Jean Berthout et de Catherine Chaput.

En 1922 à Paris 18e, il se marie avec Germaine Hanier.

À partir de 1931, il est inscrit sur les listes électorales de Clichy (Seine / Hauts-de-Seine), d’abord domicilié au 121, boulevard Victor Hugo, puis au 22 rue Dagobert en 1932 et au 25 rue Jeanne d’Asnières à partir de 1933. Après son arrestation, la police enregistre son adresse au 31, rue de Neuilly.

Il a deux enfant, dont, au moins, une fille.

Il est employé à la Société du gaz de Paris.

Sous l’occupation, la police française note qu’il se livre « à une active propagande communiste clandestine auprès du personnel municipal » et le qualifie de « dangereux ».

Le 5 octobre 1940, Jean Berthout est arrêté lors de la grande vague d’arrestations ciblées organisée dans les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise par les préfets du gouvernement de Pétain à l’encontre des responsables communistes de la région parisienne avant guerre (élus, cadres du PC et de la CGT) ; action menée avec l’accord de l’occupant. Après avoir été regroupés en différents lieux, ceux-ci sont rapidement placés en internement administratif au “centre de séjour surveillé” (CSS) d’Aincourt (Val-d’Oise – 95), créé à cette occasion dans les bâtiments réquisitionnés d’un sanatorium isolé en forêt.

Le 4 décembre, il fait partie d’un groupe d’une centaine de militants communistes chevronnés transférés, par mesure préventive ou disciplinaire (?), à la Maison centrale de Fontevraud-L’Abbaye, près de Saumur (Maine-et-Loire) ; leur transport s’effectue en car et sous escorte. Les détenus sont enfermés dans une grande salle commune de la Centrale. Ils apprennent que 70 communistes purgent une peine dans le secteur carcéral.

Le 20 ou 21 janvier 1941, sans être informés de leur destination, la même centaine d’internés est conduite à la gare de Saumur où les attentent deux wagons de voyageurs à destination de Paris-Austerlitz. À leur arrivée, ils sont conduits à la gare de l’Est. Ils y rejoignent 69 autres détenus politiques en attente de transfert.

Le train les amène à la gare de Clairvaux d’où ils sont conduits – par rotation de vingt détenus dans un unique fourgon cellulaire – à la Maison centrale de Clairvaux (Aube ). Une fois arrivés, la direction les contraint à échanger leurs vêtements civils contre la tenue carcérale, dont un tour de cou bleu (“cravate”) et un béret. Ceux qui refusent sont enfermés une nuit en cellule (“mitard”), tandis que la plupart sont assignés à des dortoirs. Rejoints par d’autres, ils sont bientôt 300 internés politiques.

Le 14 mai, 90 d’entre eux sont transférés au camp de Choisel à Châteaubriant (Loire-Inférieure / Loire-Atlantique), parmi lesquels plusieurs seront fusillés le 22 octobre. Jean, Baptiste, Berthout fait partie de ceux qui restent à Clairvaux, et qui doivent bientôt partager les locaux qui leur sont assignés avec quelques “indésirables” (condamnés de droit commun).

Le 26 septembre 1941, Jean, Baptiste, Berthout est parmi la centaine d’internés de Clairvaux transférés en train, via Paris, au “centre de séjour surveillé” (CSS) de Rouillé, au sud-ouest de Poitiers (Vienne).

Le 22 mai 1942, Jean, Baptiste, Berthout fait partie d’un groupe de 156 internés – dont 125 seront déportés avec lui – remis aux autorités d’occupation à la demande de celles-ci et conduits au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Le 24 janvier 1943, Jean, Baptiste, Berthout, né le 12 mai 1900, est déporté au KL Sachsenhausen où il est affecté au Kommando Heinkel. En juillet 1944, il est transféré – parmi 80 détenus de son convoi – au KLDachau où on perd sa trace (disparu).

La mention “Mort en déportation” est apposée sur son acte de décès (J.O. n° 51 du 29-02-2008) : « Berthout (Jean-Baptiste), né le 12 mai 1900 à Limoges (Haute-Vienne), décédé le 9 mai 1945 à Holzhausen (Allemagne) ».

Sources :

Archives de la préfecture de police (Seine / Paris), Service de la mémoire et des affaires culturelles, Le Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) : cartons “Occupation allemande” : BA ? (…).
Archives du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC), Paris : liste XLI-42, n° 31, liste XLV-31 (?).
Archives municipales de Clichy : listes électorales, dossier d’aide aux enfants de déportés.
Archives départementales de la Vienne : camp de Rouillé, liste 22-05-1942 (109W75).
Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Livre-Mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression…, 1940-1945, éditions Tirésias, Paris.