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Auschwitz-I, le 3 février 1943
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

La vie d’une immigrée polonaise

Julia SLUSARCZYK est née le 26 avril 1902 à Usrzeki Dolny en Pologne. Elle passe sa jeunesse en Pologne dans une famille nombreuse. Son père était commerçant charcutier. Elle suit les cours d’une école polonaise clandestine, l’école officielle étant en Ukrainien. Sa famille est dispersée au gré des deux guerres mondiales.

Julia SLUSARCZYK a une fille en 1923, en Pologne. Elle émigre en France en 1926. Elle vit avec un compagnon, Polonais comme elle, charcutier au 25, rue Saint-Paul à Paris. Elle l’aide dans son commerce.

Julia et son compagnon sont arrêtés à leur domicile le 7 novembre 1942 par un policier allemand, accompagné d’un policier français. Le motif en reste inconnu. Elle arrive à la mi-décembre 1942 à Romainville et y reste le dernier mois avant le départ.

Auschwitz

Julia SLUSARCZYK résiste à tout à Birkenau : les marais, le kommandos des briques, jusqu’à la quarantaine le 3 août 1943.

Elle est transférée à Ravensbrûck, avec les autres survivantes, le 4 août 1944. Gravement malade d’une pleurésie, elle ne peut pas faire partie du convoi pour Mauthausen et voit partir la plus grande part de ses camarades du convoi. Elle est soignée en cachette par sa camarade, le docteur Adélaïde Hautval qui lui fait des ponctions. Par miracle, elle reste en vie.

Julia SLUSARCZYK est libérée le 23 avril 1945 par la Croix-Rouge suédoise. Elle est hospitalisée en Suède. Elle est rapatriée en juin 1945. De retour à Paris, elle est hospitalisée successivement à l’Hôtel-Dieu, à la Pitié, puis à Valence dans la Drôme.

Le retour

Julia SLUSARCZYK retrouve son domicile entièrement pillé. Elle est sans ressource. Son compagnon, déporté à Dachau, rentre en 1945 et meurt en 1946, victime d’un accident. Elle vit les premières années grâce à la générosité d’amis. Dès qu’elle a pu, elle a travaillé à mi-temps. Elle obtient une carte de déportée politique, avec une pension qui l’aide à vivre.

Plusieurs membres de sa famille ont été fusillés par les Russes en Ukraine en 1940.

Source

- Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier – pages 268-269.