JPEG - 79.1 ko
Marie-Thérèse FLEURY, née Naudin – 31839

Une jeunesse militante

Marie-Thérèse est née le 21 juillet 1907 à Paris. Ses parents étaient venus du Cher avant la guerre de 14. Le père était facteur dans le XVe arrondissement.

Marie-Thérèse entre aux PTT. Elle est syndiquée : élue à la commission exécutive de la Fédération postale unitaire, puis trésorière fédérale adjointe.

Elle fait aussi partie de l’Union des femmes contre la guerre et le fascisme.

Sa vie militante et sa vie personnelle se confondent presque : elle épouse un collègue, Emmanuel Fleury, qui est élu conseiller municipal communiste du XXe arrondissement en 1936 et qui sera constamment réélu.

La Résistance

Dès le début de l’occupation, Marie-Thérèse participe à la mise sur pied d’une organisation de résistance dans les PTT (service de renseignements, en liaison avec les FTP). Elle est arrêtée en octobre 1941 par la Gestapo et incarcérée à la Santé. Tout son groupe passe devant un conseil de guerre allemand le 18 juin 1942. Marie-Thérèse Fleury, comme Josée Alonso (cette dernière rattachée au groupe des postiers), est acquittée mais non libérée : elle est internée à Romainville le 1er août 1942.

L’avis de décès de Marie-Thérèse Fleury à Auschwitz permet d’alerter la Résistance française et Londres sur la présence du convoi du 24 janvier à Auschwitz.

Charlotte Delbo témoigne :

« Emmanuel Fleury, alors dans la clandestinité, reçoit un télégramme d’Auschwitz, le 20 avril 1943 : « Marie-Thérèse Fleury décédée le 16 avril 1943, insuffisance myocarde, à l’hôpital d’Auschwitz. « 

En fait, le télégramme était adressé aux parents de Marie-Thérèse (elle n’aurait pu donner l’adresse de son mari, il n’en avait pas) ; mais les postiers ont eu tôt fait de communiquer avec Emmanuel Fleury, tôt fait aussi de transmettre le télégramme à Londres ; et la BBC, avant la fin d’avril 1943, annonçait, dans une émission en langue française, que la femme d’Emmanuel Fleury, conseiller municipal communiste, était morte au camp d’Auschwitz.

Un tract a été diffusé à Paris. Un jour de mai 1943, des gens ont défilé silencieusement devant la maison des Fleury, quelques-uns avec des fleurs. Marie-Thérèse avait laissé une fillette de huit ans, Denise, qui a d’abord été confiée à ses grands-parents à Paris, et envoyée dans le Cher lorsqu’on a su que les Allemands menaçaient de prendre en otage les enfants des résistants. »

Emmanuel Fleury n’a pas obtenu pour sa femme la carte de déportée résistante. Au titre de la R.I.F. – au ministère de la guerre -, elle a été homologuée sous-lieutenant. Au ministère des anciens combattants et victimes de la guerre, elle a été déclarée victime civile.

Sources :

- « Le convoi du 24 janvier » de Charlotte Delbo, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 114.


http://www.libeptt.org/ass%20genera…

Site de l’association Libération PTT

Le 29 janvier 2008, soit quatre jours après notre Assemblée générale, nous avons rendu hommage à la mémoire de Marie-Thérèse Fleury au bureau de Paris 20 où elle travaillait au moment de son arrestation.

Marie-Thérèse, compagne d’Emmanuel Fleury, premier dirigeant de la résistance syndicale dans les PTT, organisateur de la grève insurrectionnelle à Paris, Marie-Thérèse était elle aussi une résistante active, faisant partie des tous premiers militants qui constituèrent les comités populaires, c’est-à-dire des syndicats clandestins.

Elle fut arrêtée le 23 octobre 1941, internée au fort de Romainville et déportée à Auschwitz-Birkenau le 24 janvier 1943.

En 2008 nous avions choisi, pour l’hommage à Marie-Thérèse Fleury, la date anniversaire de la libération du camp par l’Armée Rouge le 27 janvier 1945 (journée de commémoration décidée par l’ONU). Les choses avaient été faites dans une certaine précipitation et nous n’étions que quelques membres de Libération PTT auxquels s’étaient joints, et je les en remercie, plusieurs responsables du syndicat CGT des Services Postaux de Paris. Nous nous étions heurtés à une sorte d’obstruction de la part du chef de ce bureau, qui n’avait pas cru bon d’informer le personnel, ni d’être présent, ni même de se faire représenter.

Quelques jours plus tard, le hasard a voulu que je rencontre, à titre personnel, une personne travaillant dans l’entourage immédiat du président de la Poste, M. Bailly. Je n’ai pas manqué de lui faire part de notre indignation. La semaine suivante, je recevais un appel téléphonique du cadre de la Poste, responsable du secteur comprenant le bureau de Paris 20, m’exprimant ses regrets et présentant ses excuses pour ce manquement et m’assurant de sa présence à la prochaine commémoration.

Dont acte. Les choses devraient donc se passer désormais dans de bonnes conditions. Cette année [2009] nous choisissons la date de la mort de Marie-Thérèse soit le 16 avril. Nous proposons de faire la cérémonie en commun avec la FAPT ainsi qu’avec le syndicat des Postaux de Paris.