Madeleine Dissoubray (31660)

Hommage à Danielle Casanova (31655)

 

Elle m’avait appelé dès la première promenade. Moi je venais d’avoir un interrogatoire dur : j’avais été battue, on m’avait menacé d’être fusillé. Je rageais et je dis à Danielle combien j’étouffai de rage à la pensée que je ne pourrais plus me battre. Et, pour terminer, je lui dis : « Je serai condamnée à mort, mais je m’en fiche ». Alors Danielle m’a pris par les épaules, elle m’a secoué affectueusement, elle m’a grondé : « Mais tu es toute jeune. On ne peut pas dire ça. À ton âge, on aime la vie. Moi aussi je serai condamnée à mort, mais je ne m’en fiche pas : j’espère vivre, je veux vivre de toutes mes forces ».