Marcel LAVALL – 45735

Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitzlors de l’évacuation du camp en janvier 1945.Le portrait d’immatriculation de ce détenu a disparu. Marcel, Louis, Lavall naît le 24 décembre 1920, chez ses parents, au 42 ou au 47, rue du Vivier (devenue rue Henri-Barbusse) à Aubervilliers [1] (Seine / Seine-Saint-Denis - 93), fils de Nicolas Lavall, 38 ans, boucher, et de Louise, 37 ans, son épouse. Il va probablement à l’école élémentaire toute proche (mitoyenne ?). En 1939 - et probablement jusqu’à son arrestation -, il habite chez ses parents. Son père est alors déclaré comme “boyaudier” et lui-même est boucher (…aux abattoirs de la Villette, tout proches ?). À des dates et pour un motif restant à préciser, Marcel Lavall est arrêté puis finalement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 - Polizeihaftlager). La caserne de Royallieu après-guerre. Les huit premiers bâtiments alignés à gauche sont ceux du quartier “A”,désigné pendant un temps comme le “camp des communistes”.À l’arrière plan à gauche, sur l’autre rive de l’Oise, l’usine de Venette qui fut la cible de plusieurs bombardements avec “dégâts collatéraux” sur le camp.Carte postale. Collection Mémoire Vive. Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler). Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de

Les éditos des bulletins

Édito du bulletin n°71 Édito du bulletin n°70 Édito du bulletin n°69 Édito du bulletin n°68 Édito du bulletin n°67 Édito du bulletin n°66 Édito du bulletin n°65 Édito du bulletin n°64 Édito du bulletin n°63

Suzanne ROZE, née Clément – (31681 ?)

Suzanne, Hélène, Joséphine, Clément naît le 18 août 1904 à Beuzeville-la-Grenier (Seine-Inférieure / Seine-Maritime [1] - 76), au domicile de ses parents, Paul Clément, 25 ans, « employé au chemin de fer de l’Ouest », et Émilienne Simon, 20 ans, son épouse, tisserande jusqu’à son mariage. Le 23 août 1924 à Fécamp (76), Suzanne Clément épouse Louis Roze. Ils ont un fils (Michel, né à Fécamp le 14 juin 1929 ?) Suzanne Roze est une militante communiste et syndicale. En 1936, elle travaille dans une entreprise de confection de Fécamp comptant plusieurs centaines d’ouvrières et qui appartient au maire. Elle y crée une section syndicale, premier syndicat de l’habillement dans la région, et est élue déléguée du personnel. En 1938, suite à une grève, elle est renvoyée et mise sur la “liste rouge” du patronat. La seule entreprise où elle retrouve de l’embauche est une sécherie de poissons où le travail est très dur. Quand, en prison, on lui demandera ce qu’elle faisait avant, elle répondra : « Je lavais les joues de morues » (ce qui peut avoir un double sens dans ce contexte). Elle devient dirigeante du syndicat de l’Alimentation de Fécamp. En 1939, trop connue à Fécamp où le parti communiste se regroupe clandestinement, Suzanne Roze doit partir pour le Havre, puis Rouen. Entrant en clandestinité sous la fausse identité de Marie Hebert, elle laisse son fils chez sa mère, à Fécamp. Sous l’Occupation, agent de liaison, elle est également chargée de ravitailler les combattants de l’ombre qui n’ont pas de cartes d’alimentation. Solidement charpentée, elle exécute aussi des besognes exigeant une certaine force physique, une femme étant moins remarquée : transport de ronéo, de machine à écrire… Le piège des brigades spéciales Dans le cadre

Danielle Casanova « Au nom de toutes les autres »

Madeleine Dissoubray (31660) Hommage à Danielle Casanova (31655)   Elle m’avait appelé dès la première promenade. Moi je venais d’avoir un interrogatoire dur : j’avais été battue, on m’avait menacé d’être fusillé. Je rageais et je dis à Danielle combien j’étouffai de rage à la pensée que je ne pourrais plus me battre. Et, pour terminer, je lui dis : « Je serai condamnée à mort, mais je m’en fiche ». Alors Danielle m’a pris par les épaules, elle m’a secoué affectueusement, elle m’a grondé : « Mais tu es toute jeune. On ne peut pas dire ça. À ton âge, on aime la vie. Moi aussi je serai condamnée à mort, mais je ne m’en fiche pas : j’espère vivre, je veux vivre de toutes mes forces ».

Gabrielle BERGIN, née Richoux – (31798 ?)

IDENTIFICATION INCERTAINE…C’est de manière hypothétique et déductive qu’est donné à voir le portrait de cette détenue, photographiée à Auschwitz-I le 3 février 1943, et que personne n’a identifiée.Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne.Collection Mémoire Vive. Droits réservés. Gabrielle Richoux naît le 19 décembre 1894 à Bourges (Cher -18), - peut-être à la maternité de l’Hôtel-Dieu -, fille de Marie Richoux, 26 ans, domestique, demeurant à Vignoux-sur-Barangeon (18), et de père inconnu. Le nouveau-né est présenté à l’état civil par une sage-femme ; un des deux témoins est un homme de 78 ans, « baigneur » à l’Hôtel-Dieu. Sitôt quitté l’école, Gabrielle Richoux entre en place, comme domestique. Le 28 mars 1914, à Vierzon, âgée de 19 ans, elle se marie avec Louis Bergin et s’installe dans cette ville. Ils n’auront pas d’enfant. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Gabrielle Bergin tient un café à l’enseigne du Bois d’Yèvre, situé près du Cher, dans le quartier de Vierzon qui est en zone occupée, la rivière dessinant la ligne de démarcation. Depuis le début de l’occupation, elle aide des prisonniers évadés, des juifs, des résistants poursuivis par la Gestapo à passer en zone non occupée, probablement en liaison avec Yvonne Courtillat, demeurant rue Grelon, située le long du Cher, dans la partie non occupée de la ville. Selon Charlotte Delbo : « C’est l’époque où les envieux, les malfaisants, ceux qui ont des dettes, celles qui ont une rivale, ceux qui guignent un héritage et ceux qui sont trop lâches pour régler leurs comptes eux-mêmes sont investis d’un pouvoir redoutable. Gabrielle Bergin a été dénoncée par une femme qui était la maîtresse de son mari. » Le 15 septembre 1942, elle est arrêtée par la Gestapo de

SILVANOWICZ Piotr (Pierre)

Piotr Silvanowicz naît le 13 octobre 1903 à Cyncerowicze, Kreis Wilna, en Pologne, de parents catholiques, Andrzej et Anna Silvanowicz. À une date restant à préciser, il émigre en France. Il conserve la nationalité polonaise, mais son prénom est francisé : Pierre. Au moment de son arrestation, il est domicilié au 110, cité de la Petite Fin, à Homécourt (Meurthe-et-Moselle). Il est ouvrier métallurgiste. Le 21 février 1942, son nom est inscrit - mal orthographié « Sinvanowiez » - sur une liste de 53 « individus arrêtés par les autorités allemandes pour l’affaire d’Auboué », communiquée aux services de la préfecture de Meurthe-et-Moselle par le sous-préfet de Briey. Il meurt à Auschwitz le 18 septembre 1942, selon l’acte de décès établi par l’administration SS du camp, qui indique pour cause de sa mort « phlegmon avec faiblesse corporelle » (« Phlegmone bei Körperschwäche »). Sources : Préfecture de Meurthe-et-Moselle, Nancy, recherches de Daniel Dusselier (copies de documents, 2009).  Death Books from Auschwitz, Remnants, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, K.G.Saur, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d’actes de décès du camp d’Auschwitz dans lesquels a été inscrite, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus pour la plupart immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué), tome 3, page 1116 (31486/1942). Service d’information sur les anciens détenus, Biuro Informacji o Byłych Więźniach, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne ; acte de décès (31486/1942). MÉMOIRE VIVE (dernière mise à jour le 1-11-2015) Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources). En hommage à

La solidarité dans les camps

Une victoire de l’homme… Maurice Cling, responsable national de la Fndirp et rescapé d’Auschwitz où il fut secouru par un “45000”, André Faudry, qui appartenait au groupe français de résistance du camp, nous a autorisé à publier un extrait de son ouvrage “Vous qui entrez… Un enfant à Auschwitz” . Maurice Cling Auschwitz ne fut pas seulement le théâtre d’un immense massacre - selon une idée très répandue confortée par les photos atroces de 1945 - ou un centre de mise à mort industriel et étatique sans précédent dans l’histoire - pour qui est mieux informé -, il fut aussi et surtout peut-être un échantillon de ce que le nazisme réservait à l’humanité. Dans ses plans gigantesques, le complexe d’Auschwitz aux multiples fonctions préfigurait un Ordre nouveau planétaire. Il peut sembler choquant de considérer qu’il ne constitua qu’un début d’application de ce projet, mais peut-on douter que sans l’écrasement militaire du régime, l’œuvre de destruction massive de populations entières - sans parler des autres victimes de la répression, de la terreur et de la guerre - se serait poursuivie ? Quelques mois, quelques années de plus, selon les péripéties militaires, et ce serait des millions et des millions d’êtres humains qu’il faudrait ajouter à la liste des assassinés. C’est bien l’humanité tout entière qui était menacée de génocide et d’asservissement. D’où la nécessité de penser Auschwitz au niveau des valeurs fondamentales et non à celui d’un événement délimitable, une affaire classée. Il doit rester une référence essentielle et vivante pour les générations à venir, exempt de toute banalisation ou instrumentalisation ; non seulement en raison des questions qu’il soulève, mais aussi du fait de cette fonction de laboratoire qui lui fut assignée dans le cadre du “Reich de

Georgette ROSTAING – 31850

Georgette, Louise, Rostaing, née le 7 novembre 1911 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) domiciliée à Ivry, morte à Birkenau le 2 mai 1943. Auschwitz-I, le 3 février 1943. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oswiecim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.Georgette, Louise, Rostaing naît le 7 novembre 1911 à Ivry-sur-Seine [1] (Seine / Val-de-Marne - 94), elle est le fille de Joseph Rostaing, tonnelier aux entrepôts de Bercy, et de son épouse, Georgette, née Hunsicker. Georgette - “Zézette” pour ses parents - a deux frères, nés à Ivry-sur-Seine : Edmond, né le 20 juillet 1925, partiellement handicapé par une maladie subie pendant son enfance, et Pierre, né le 1er novembre 1923. La famille habite un immeuble au 39, avenue Jules-Coutant (devenue avenue Danielle-Casanova). Georgette Rostaing quitte l’école du Petit-Ivry à quatorze ans pour entrer dans les bureaux d’une entreprise de transport (Calberson) installée gare de la Chapelle, à Paris. Malgré son jeune âge, elle est bientôt affectée à la direction du camionnage. En 1933, elle donne naissance à une fille, Pierrette (« Pépée »). Quand une grève éclate dans son entreprise (en 1936 ?), Georgette n’hésite pas et fait cause commune avec les chauffeurs. Elle met sur pied la solidarité avec les grévistes en mobilisant ses camarades du foyer de l’Union des jeunes filles de France (UJFF) d’Ivry pour organiser une fête à leur profit rapportant 2000 francs de l’époque. En 1937, étant secrétaire du foyer, elle organise des fêtes, des bals, des concerts, des sorties champêtres, etc. « Juchée sur des talons si hauts qu’ils donnaient le vertige à ceux qui la voyant aller et venir, leste malgré son poids, toujours de bonne humeur, elle était très connue et très populaire à lvry. » (Ch. Delbo) Elle est également secrétaire et de la direction départementale Paris-sud de l’UJFF. A la fin de l’année 1936,

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