1920-1936 des hommes et des femmes engagés

La plupart des futurs “45000” et “31000” étaient des hommes et des femmes engagés dans le mouvement social et politique Les premiers engagements des plus âgés d’entre-eux remontent aux années 1920. Les hommes avaient connu la Première guerre mondiale, les massacres de la guerre de mouvement, l’horreur des tranchées ; un conflit absurde, épouvantablement meurtrier, déclenché par le déchaînement des nationalismes européens et qui avait incendié une partie du monde, apporté le malheur dans les familles en enrichissant les industriels fournisseurs des armées. Dénonçant cette guerre comme le fruit d’impérialistes rivaux et voulant construire une paix définitive grâce à une réconciliation entre les peuples fondée sur l’internationalisme, de nombreux “45000” militèrent à l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC). Parallèlement, la victoire des Bolcheviks en Russie, en novembre 1917, leur fit espérer qu’un vieux projet d’égalité et de justice sociale allait pouvoir enfin se concrétiser avec l’extension de la révolution à toute l’Europe. Condamnant les partis socialistes français et allemands qui - malgré leur puissance électorale - n’avaient pas réussi à faire triompher le socialisme, ni su empêcher la guerre, certains “45000” et “31000” adhèrent à la Section française de l’Internationale communiste (SFIC), futur Parti communiste français, dès sa création en décembre 1920. D’autres les rejoignent plus tard. Tous veulent participer à bâtir un monde meilleur, une société plus humaine et plus fraternelle, à l’exemple d’une Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) idéalisée. La scission politique entre socialistes et communistes s’accompagne d’une scission syndicale au sein de la Confédération générale du travail (CGT) avec la création de la CGTU où les “45000” vont militer jusqu’à la réunification de 1936. Engagements des années 1930 : antifascisme et Front populaire Les engagements les plus nombreux parmi les “45000”

Lucien DUCASTEL – 45491

Lucien Ducastel naît le 28 août 1920 à Darnétal (Seine-Inférieure / Seine-Maritime [1] - 76), fils de Lucien, Louis, Hippolyte, Ducastel, 24 ans, journalier chez Lozai à Rouen, et de Blanche Émilienne Séhet, 21 ans, dévideuse chez Lavoisier, domiciliés au 87 rue de la Chaîne. Darnétal, la mairie dans les années 1900.Carte postale. Collection Mémoire Vive. Fin août 1923, la famille loge au 19, rue de la Colombe au Petit-Quevilly, à l’ouest de Rouen (76), dans la boucle de la Seine, rive gauche. En juillet 1924, le père de famille déclare habiter au 111, rue des Chantiers, à Versailles (Seine-et-Oise / Yvelines). En juin 1929, Lucien Ducastel père déclare habiter au 91, rue Thiers au Petit-Quevilly. À partir d’avril 1936 et jusqu’au moment de son arrestation, Lucien Ducastel fils habite avec ses parents au 73, rue Émile-Zola au Petit-Quevilly, et travaille dans les travaux Publics. Il est célibataire (il a 21 ans au moment de son arrestation…). Membre des Jeunesses Communistes, Lucien Ducastel diffuse leur journal, L’Avant-Garde. À partir de 1936, il est inscrit au Parti communiste. Sous l’occupation, il participe à des actions patriotiques : distribution de tracts anti-allemands, manifestations. Il hisse un drapeau tricolore sur le toit de la caserne Tallandier, au Petit-Quevilly, une ancienne filature de lin et de chanvre (La Foudre) transformée en caserne après la faillite des propriétaires, en 1932. Petit-Quevilly. Entrée de la filature dite La Foudre dans les années 1900.Carte postale, collection Mémoire Vive. Le 21 octobre 1941 à 1 heure du matin, à la suite d’une distribution de tracts, il est arrêté à son domicile lors de la grande rafle de Rouen et de sa banlieue pour laquelle les polices française et allemande ont collaboré [2] Parmi

Fernand DEVAUX, dit “Nounours” – 45472

Fernand Devaux à Rouillé (1941-1942). Droits réservés. Fernand, Alphonse, Devaux naît le 3 janvier 1922 à Guingamp (Côtes-d’Armor [1] - 22), fils de Delpien Devaux, employé des chemins de fer, et de Marie Lebois ; il est petit dernier d’une famille de quatre enfants. Au moment de son arrestation, il habite au 30, rue Marcel-Sembat à Saint-Denis  [2] (Seine-Saint-Denis - 94). Il est célibataire. Fernand Devaux est ouvrier métallurgiste, tôlier. En 1937, il adhère au mouvement des Jeunesses communistes (JC). En 1938, il est embauché à l’usine d’automobile Hotchkiss de Saint-Denis, où il adhère à la cellule d’entreprise du Parti communiste. Syndiqué à la CGT, il devient diffuseur de La Vie Ouvrière. Ayant participé à la grève du 30 septembre 1938 pour la défense des acquis du Front populaire, il est licencié avec la plupart des ouvriers (“lock-out”). Ils sont réembauchés dès le lendemain avec un nouveau contrat de travail, mais le mouvement de grève est un échec au plan national. En 1939, il devient secrétaire des Jeunesses communistes de Saint-Denis. Il continue à militer clandestinement quand le Parti communiste est interdit à l’automne 1939. Début juin 1940, lors de la débâcle et de l’exode, il accompagne sa mère à Guingamp (Côtes-d’Armor). Mobilisé, son frère a été fait prisonnier de guerre et conduit en Allemagne. Revenu à Saint-Denis à la fin du mois de juin 1940, Fernand Devaux commence la reconstitution de la JC locale et diffuse du matériel de propagande, se tenant en liaison avec la direction clandestine de son secteur. Le 2 septembre 1940, il est arrêté par la police française avec d’autres membres des Jeunesses communistes (Gaillard, Hamon, Philipidès, et René Lamboley qui sera déporté avec lui), lors d’une distribution de tracts entre la

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