Anna JACQUAT, née Karpen – 31827
Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943.Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés. Anna Karpen naît le 24 mai 1894 à Gilsdorfberg, commune de Bettendorf (grand-duché de Luxembourg), dans une famille de sept enfants, fille de Nicolas Karpen, ouvrier dans une briqueterie du pays, et de Maria Adam (?), son épouse. En 1914, l’invasion allemande disperse la famille. Anna vient en France, à Paris, et travaille dans un restaurant d’Argenteuil. Le 11 septembre 1919, à Charleville [1] (Ardennes), elle se marie avec Victor Charles Jacquat, né le 27 mars 1892 à Bidestroff (Moselle, alors Lorraine occupée), garçon de café domicilié place de la Gare. Ils ont deux enfants : Jean, né en 1925, et Denise, née en 1928, tous deux à Charleville. La Résistance En 1942, Anna Jacquat fait partie de la chaîne organisée par Paul Royaux [2] (v. Fuglesang) et pourvoit surtout au ravitaillement des prisonniers évadés, ce que son commerce lui permet de faire sans être repérée : son mari et elle tiennent un café-restaurant situé place de la Gare, à Charleville, « La Petite Vitesse ». Charleville. La place de la gare dans les années 1920.Collection Mémoire Vive. Charleville. La Gare. Carte postale envoyée en septembre 1943.Coll. Mémoire Vive. L’arrestation Le 28 octobre 1942, la Gestapo convoque Victor Jacquat et l’arrête. Le 30 octobre, Anna est arrêtée à son tour. Sans doute parce que les interrogatoires permettent d’établir qu’elle seule fait partie de l’organisation, son mari est relâché le 3 novembre. Le 10 novembre, les femmes arrêtées dans cette affaire sont conduites à la Maison d’arrêt de Saint-Quentin (Aisne) [3]. Le 19 décembre, Anna Jacquat et Marcelle Fuglesang sont transférées au camp allemand du Fort de Romainville, situé