Droits réservés.

Droits réservés.

Yvonne, Rose, Llucia naît le 3 octobre 1910 à Oran (Algérie, alors département français), fille de Louis Albert Llucia, 25 ans, mécanisien puis propriétaire minotier, absent, et de Henriette Rose Lacour, 21 ans (née à Oran le 1er juin 1889, fille de Henri Lacour, natif de Montélimar, et de mère inconnue), son épouse, sans profession, domiciliés à Berkane, au Maroc, de l’autre côté de la frontière. Yvonne a un frère : Germain.

Leurs parents divorcent à Oran le 8 octobre 1917.

Pendant un temps, Yvonne Llucia « exerce la profession d’artiste lyrique », ce qui l’amène à tourner « quelques films pour la Compagnie internationale cinématographique »[1]. Elle conserve des contacts dans ce milieu. À la veille de la guerre, elle monte, sans aboutir, « une affaire de conférences littéraires pour l’Afrique du Nord ».

Sous l’occupation, Yvonne Llucia est domiciliée au 4, avenue des Vosges à Vincennes (Seine / Val-de-Marne), chez sa mère qui s’est remariée et à pris le nom de Latreuil. Yvonne elle-même est célibataire. Elle a pour fiancé un nommé (Georges ?) Repp, dit « Simon », présenté par une amie artiste. Russe blanc, celui-ci est ingénieur-conseil auprès du marquis de V., un des dirigeants de l’industrie cinématographique française.

Utilisant le nombre étendu de ses relations, Yvonne Llucia sert d’intermédiaire dans plusieurs affaires commerciales et surtout financières avec les autorités allemandes : escompte de bons de commande, avance sur des commandes en lien avec un ami banquier, achat et vente d’immeubles, négoce d’une grosse quantité de peaux de lapin, etc., toutes affaires dans lesquelles « il est évident » qu’elle espère bien « ne pas être oubliée ». Ainsi, elle a conclu avec l’Oberleutenant Stubenrauch, en poste au Fort de Vanves, la vente d’environ 300 000 mètres de gaze à pansement pour l’armée allemande. En octobre 1941, elle sert d’intermédiaire pour son ami le comte L., chargé par l’occupant de la commande de 50 000 hangars (ou de baraquements). À cette fin, elle fait appel à un de ses contacts : Ange J., ex-agent d’assurances automobiles, introduit par un employé de la Kommandantur Opéra auprès du Luftgau-Kommando, à Étampes, de la Bess-Chagsfunssgstenne [sic], à Sceaux, de la Kriegsmarine et de l’Intendance allemande, avenue Kleber, auxquels il propose toutes sortes d’affaires d’achat de matériels. À cette fin, il dispose d’un laissez-passer permanent – renouvelé tous les trois mois – vers la zone libre

Il semble qu’un ou plusieurs membres de ce réseau de relations aient été placés sous surveillance par la brigade spéciale des renseignements généraux. Ainsi, des inspecteurs assistent à une rencontre qui se tient au café Marignan le 24 octobre 1941 entre Yvonne Llucia, Monsieur T. et Bernard B., démarcheur pour le compte d’un architecte parisien dirigeant des usines en mesure de construire les dites baraques. Après discussion, « devant l’importance […] exagérée de la commission réclamée par cette dame », l’affaire ne peut se conclure. Les inspecteurs qui suivent Bernard B. et Monsieur T. dans le métro, au départ de la station Marbeuf, croient entendre au cours du transport : « Ce tract est épatant, mais il en faudrait cinquante mille comme ça ».

Le 14 novembre 1941, Yvonne Llucia est conduite à la préfecture de police avec trois de ses contacts pour y être interrogés sur leurs activités. Questionné sur la conversation interceptée dans le métro, Bernard B. explique que celle-ci portait uniquement sur le marché d’affaire dont il avait été question avec Yvonne Llucia. Le dossier n° 460 à leurs deux noms dans les archives de la préfecture de police n’indique pas quelle suite fut donnée à ces auditions…

Les archives de la DAVCC mentionnent deux dates comme étant celle de son arrestation par la police allemande :  le 22 mai 1942, selon le témoignage ultérieur de sa mère, et le 21 juin 1942, selon sa fiche du fort de Romainville (« Am 21.6.42 durch deutsche Polizei festgenommen »), date correspondant sans doute plutôt à un changement de son statut en détention. Une fiche de l’administration de Brinon, dont les informations ont été transmises le 11 juin 1942 par Madame Schwestzer [?], indique comme motif d’arrestation : « amie d’un Juif ». Mais le formulaire de demande de renseignements sur un déporté complété par sa mère le 27 mars 1946 donnera comme motif « propos anti-allemand » et comme responsable de cette arrestation la « Gestapo ».

Le 29 mai 1942, Yvonne Llucia écrit à sa mère depuis la division allemande de la Maison d’arrêt de la Santé (Paris 14e), section féminine : « Ma petite Maman chérie, Je t’écris après mon interrogatoire. Ma santé est bonne, c’est l’essentiel. Quant à cette [malheureuse ?] et ridicule affaire, le jour se fera de lui-même. Sois patiente, je t’embrasserai bientôt. J’aurais surtout besoin de jupons, d’une blouse (ou robe noire c’est moins salissant), une nuisette de [toilette ?], du savon [souligné]. Si possible des œufs sans coquille, du [illisible], du sucre. Une aiguille et du fil fin. J’ai tiré des fils à mes pochettes, je [cousais ?] un peu. Je t’embrasse bien fort sur ton front [illisible] et papa aussi. Yvonne » Une mention dactylographiée ajoute « le remettre vendredi prochain dans la matinée ». Le fait qu’Yvonne désigne Monsieur Latreuil par « Papa » semble indiquer une grande proximité affective.

Le 8 octobre suivant – le même jour que dix autres femmes qui seront déportées avec elle -, Yvonne Llucia est internée au camp allemand du Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas [1] (Seine / Seine-Saint-Denis), premier élément d’infrastructure du Frontstalag 122, gardé par la Wehrmacht. Elle y est enregistrée sous le matricule n° 876.

L’unique entrée du Fort de Romainville (Haftlager 122), surplombée par un mirador. © Musée de la résistance nationale (MRN), Champigny-sur-Marne (94).

L’unique entrée du Fort de Romainville (Haftlager 122),
surplombée par un mirador.
© Musée de la résistance nationale (MRN),
Champigny-sur-Marne (94).

LLUCIA-HL122c

Malgré trois mois de cohabitation au fort de Romainville, il semble qu‘Yvonne Llucia reste très réservée avec les autres détenues de sa chambrée, car aucune rescapée ne sera en mesure de donner la moindre information la concernant à Charlotte Delbo lors de la rédaction de son livre éponyme sur le convoi.

Le 22 janvier 1943, Yvonne Llucia fait partie des cent premières femmes otages qui sont transférées en camions au camp de Royallieu à Compiègne (leurs fiches individuelles du Fort de Romainville indiquent « 22.1 Nach Compiègne uberstellt » : « transférée à Compiègne le 22.1 »).

Le lendemain, un deuxième groupe de cent-vingt-deux détenues du Fort les y rejoint, auquel s’ajoutent huit prisonnières extraites d’autres lieux de détention (sept de la maison d’arrêt de Fresnes et une du dépôt de la préfecture de police de Paris). Toutes passent la nuit du 23 janvier à Royallieu, probablement dans un bâtiment du secteur C du camp.

Le matin suivant, 24 janvier, les deux-cent-trente femmes sont conduites en camion à la gare de marchandises de Compiègne et montent dans les quatre derniers wagons (à bestiaux) d’un convoi dans lequel plus de 1450 détenus hommes ont été entassés la veille. Comme les autres déportés, la plupart d’entre elles jettent sur les voies des messages à destination de leurs proches, rédigés la veille ou à la hâte, dans l’entassement du wagon et les secousses des boggies (ces mots ne sont pas toujours parvenus à leur destinataire).

Les deux wagons à bestiaux du Mémorial de Margny-les-Compiègne, installés sur une voie de la gare de marchandise d’où sont partis les convois de déportation. © Cliché M.V.

Les deux wagons à bestiaux du Mémorial de Margny-les-Compiègne,
installés sur une voie de la gare de marchandise
d’où sont partis les convois de déportation. © Cliché M.V.

En gare de Halle (Allemagne), le train se divise et les wagons des hommes sont dirigés sur le KL [2] Sachsenhausen, tandis que les femmes arrivent en gare d’Auschwitz le 26 janvier au soir. Le train y stationne toute la nuit.

Le lendemain matin, après avoir été extraites de wagons et alignées sur un quai de débarquement de la gare de marchandises, elles sont conduites à pied au camp de femmes de Birkenau (B-Ia) où elles entrent en chantant La Marseillaise.

Portail du secteur B-Ia du sous-camp de Birkenau (Auschwitz-II) par lequel sont passés les “31000” (accès depuis la rampe de la gare de marchandises et le “camp-souche” d’Auschwitz-I…). © Gilbert Lazaroo, février 2005.

Portail du secteur B-Ia du sous-camp de Birkenau (Auschwitz-II)
par lequel sont passés les “31000” (accès depuis la rampe de la gare de marchandises et le “camp-souche” d’Auschwitz-I…).
© Gilbert Lazaroo, février 2005.

Yvonne Llucia y est enregistrée sous un matricule non connu avec certitude (peut-être le 31704, selon une correspondance possible avec le registre d’écrou du Fort de Romainville). Le numéro de chacune est immédiatement tatoué sur son avant-bras gauche.

Pendant deux semaines, elles sont en quarantaine au Block n° 14, sans contact avec les autres détenues, donc provisoirement exemptées de travail.

Le 3 février, la plupart des “31000” sont amenées à pied, par rangs de cinq, à Auschwitz-I, le camp-souche où se trouve l’administration, pour y être photographiées selon les principes de l’anthropométrie : vues de trois-quart, de face et de profil (la photo d’immatriculation de Yvonne Llucia n’a pas été retrouvée).

Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz avant l’évacuation du camp en janvier 1945. Réalisé le 3 février 1943, le portrait d’immatriculation de cette détenue a disparu.

Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz avant
l’évacuation du camp en janvier 1945. Réalisé le 3 février 1943,
le portrait d’immatriculation de cette détenue a disparu.

Le 12 février, les “31000” sont assignées au Block 26, entassées à mille détenues avec des Polonaises. Les “soupiraux” de leur bâtiment de briques donnent sur la cour du Block 25, le “mouroir” du camp des femmes où sont enfermées leurs compagnes prises à la “course” du 10 février (une sélection punitive).

Les châlits du Block n° 26. La partie inférieure, au ras du sol, est aussi une “couchette” où doivent s’entasser huit détenues. Les plus jeunes montent à l’étage supérieur, où il est possible de s’assoir. Photo Mémoire Vive.

Les châlits du Block n° 26. La partie inférieure, au ras du sol,
est aussi une “couchette” où doivent s’entasser huit détenues.
Les plus jeunes montent à l’étage supérieur, où il est possible
de s’assoir. Photo Mémoire Vive.

Les “31000” commencent à partir dans les Kommandos de travail.

Yvonne Llucia meurt à Auschwitz le 21 avril 1943, d’après l’acte de décès établi par l’administration SS du camp. La cause probablement mensongère indiquée pour sa mort est une pleurésie (Rippenfellentzündung). Aucune rescapée n’a pu témoigner de comment sa mort est survenue.

Selon deux documents conservés par la famille, il semble que sa mère, Henriette Latreuil, et le mari de celle-ci trouvent des filières rarement utilisées par ailleurs afin d’obtenir des informations.

En septembre 1943, sa mère écrit directement à Auschwitz, mais le contenu de l’enveloppe a disparu. Celle-ci portait initialement comme adresse, dactylographiée, « An den Herrn Major, Auschnitz 50 km vont Krakau, Postamt II, Schlesien [Silésie], O.S, Deutchland », puis – probablement en cours d’acheminement – quelqu’un a barré « Auschnitz 50 km von Krakau » et précisé « Auschwitz Konzentrationlager ». L’enveloppe a été oblitérée à Auschwitz [ville ?] le 13 septembre, ce qui indique qu’elle est arrivée à destination. Elle porte une vignette indiquant que l’adresse n’est pas considérée comme suffisamment complète (Ohne Wohnungsangabe oder andere nähere Bezeichnung fit Empfänger nicht zu ermitteln) et un tampon avec la mention « À retourner » (Zurück) et, effectivement, elle est revenue à l’envoyeur. Comment Henriette Latreuil a-t-elle su exactement où était partie sa fille ?

Le 5 août 1944, l’attaché de consulat chargé de la liaison avec la direction des services officiels français en Allemagne écrit à Monsieur Latreuil : « La [DSOFA] vient de me faire connaître que vous vous étiez directement adressé à ses services au sujet de votre fille [sic], Mademoiselle Yvonne Llucia, incarcérée en Allemagne. Elle est immédiatement intervenue auprès de l’office des Affaires étrangères. Je ne manquerai pas de vous tenir au courant du résultat de ses démarches ». La veille, 4 août, le même fonctionnaire a effectivement écrit aux services de Brinon, ambassadeur de France, délégué général du gouvernement français dans les territoires occupés, place Beauvau, à Paris, pour qu’on lui fasse connaître le lieu actuel de détention d’Yvonne Llucia, arrêtée « chez ses parents […] transférée en Allemagne le 23 janvier 1943 et, depuis cette date, sa famille n’a plus reçu de nouvelles ». La suite donnée à ces démarches est inconnue…

Dès le 12 juin 1945, Madeleine Dechavassine – au nom de l’Amicale d’Auschwitz et/ou de la Fédération nationale des déportés et internés & patriotes (FNDIRP), 10 rue Leroux – transmet au ministère [?] une liste des déportées du convoi du 24 janvier 1943 décédées à Auschwitz « entre février et juin 1943 », parmi lesquelles est inscrit le nom d’Yvonne Llucia ; liste correspondant sans doute à celle reconstituée de mémoire par Marie-Élisa Nordmann avec ses compagnes au Kommando agricole de Raïsko à partir du printemps 1943 et préservée lors de leur transfert au KL Ravensbrück puis ramenée en France.

Les 18 et 20 mai 1946, deux témoins complètent une attestation selon laquelle Yvonne Llucia a été arrêtée « en mai 1942 par la Gestapo » : une femme de 46 ans domiciliée rue Berthe à Paris 18e et un autre de 52 ans domiciliée rue Notre-Dame-des-Victoire à Paris.

En 1947, Henriette Latreuil, mère d’Yvonne, adhère à la FNDIRP.

Entre octobre 1964 et juillet 1965 (au plus tard en septembre), Charlotte Delbo essaie de rencontrer les familles de ses compagnes disparues pour la rédaction de son livre éponyme sur le convoi. Concernant Yvonne Llucia… :

« Nous avons retrouvé sa mère. Nous sommes allées la voir.

Nous voudrions vous parler de votre fille, Yvonne.

Vous ne m’apportez pas de mauvaise nouvelle, au moins ?

Nous avons essayé de reprendre :

Il s’agit d’un livre sur le convoi du 24 janvier 1943, dont faisait partie votre fille…

Mais ma fille n’est pas morte.” “Vous avez donc eu de ses nouvelles ?

Non. Mais je sais. J’ai un don.

Nous avons convenu d’un rendez-vous, dans l’espoir de savoir ce que faisait Yvonne Llucia, pourquoi elle avait été arrêtée, dans quelles circonstances et où. La veille du rendez-vous, nous avons reçu la lettre suivante :

Madame,

Je vous serais obligée de ne pas vous déranger jeudi prochain comme il avait été convenu au sujet de ma chère fille, Yvonne Llucia, déportée.

Je désire conserver tout mon espoir et raviver la plaie que je porte au cœur me fait trop de mal.

Avec mes excuses, je vous prie d’agréer, Madame, mes salutations distinguées.” »

Le 31 octobre 1969, Germain Llucia, frère d’Yvonne, alors domicilié à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), écrit à un ministre des Anciens combattants et victimes de guerre (ACVG) pour lui demander d’engager des recherches concernant Yvonne. « Cette demande, je vous l’ai formulée quelques jours avant l’inauguration de la statue de Jean Moulin que vous avez présidée » [2]. Le 25 décembre suivant, Il écrit de nouveau au ministre pour solliciter des renseignements sur la disparition de sa sœur : « Peu de prisonniers [se trouvaient au camp d’Auschwitz] à l’arrivée des armées alliées [sic] et, depuis, il y a eu le plus grand silence et aucune nouvelle sur son sort. Comme dans beaucoup de cas de retrouvailles, j’avais encore quelque espoir. Vingt-neuf ans ont passé et, bien qu’ayant peu d’espoir de la retrouver, je désirerais connaître la vérité, si pénible soit-elle, plutôt que d’espérer toujours. »

Le 26 mai 1975, Germain Llucia, alors domicilié à Pélisanne, près de Salon-de-Provence, écrit au secrétaire d’État aux ACVG pour solliciter un certificat de disparition au nom de sa sœur, lequel lui permettrait d’obtenir un jugement déclaratif de décès. Dans ce courrier, on apprend qu’il a envoyé une photo de sa sœur sans que celle-ci puisse être identifiée parmi les 181 photos d’immatriculation retrouvées des “31000”. Le 25 juillet suivant, le ministre des Anciens combattants et Victimes de guerre lui transmet l’attestation demandée. Le 5 novembre, Germain Llucia écrit au directeur des statuts et des services médicaux pour lui demander de lui préciser la procédure à suivre. Dans le même courrier, il s’interroge encore : « Depuis que j’ai entrepris ces recherches sur cette disparition, avec toute la peine que cela comporte, je resterai toujours sur un doute, [avec] la phrase “où elle serait décédée à Auschwitz entre février et juin 1943”. Est-ce de la part de vos services recherches et successions une certitude de décès ? ».

Le 10 mai 1976, le secrétaire d’État aux ACVG écrit au procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris, 3 section, pour lui retourner un dossier relatif à cette requête. Le 5 octobre suivant, le directeur des statuts et des services médicaux du secrétariat d’État relance le tribunal, le priant de lui faire connaître la suite réservée à cette affaire : « Dans le cas où un jugement déclaratif de décès aurait été rendu, vous voudrez bien me préciser les dates et lieux de son envoi en transcription ».

Le 3 septembre 2002, Marie-France, la fille de Germain Llucia, alors décédé, reprend les démarches concernant Yvonne en écrivant à son tour, depuis Pau, au secrétariat d’État aux ACVG : « Afin d’honorer sa mémoire, je sollicite votre aide et assistance pour des renseignements sûrs et afin d’en savoir plus sur les détails, les dates et les lieux d’arrestation, de déportation et de sépulture ».

Le 3 février 2014, l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC), dans le cadre de l’attribution de la mention « mort en déportation », écrit à la mairie de Vincennes pour obtenir une transcription intégral d’un jugement déclaratif de décès rendu au nom de Llucia Yvonne et dont la transcription aurait été effectuée à partir du 29 décembre 1975 sur ses registres d’état civll. Une semaine plus tard, la mairie renvoie le courrier porteur d’un tampon « Recherches infructueuses sur nos registres… ».

Sources :

- Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 182.
- Marion Queny, Un cas d’exception : (…) le convoi du 24 janvier, mémoire de maîtrise d’Histoire, Université Lille 3-Charles de Gaulle, juin 2004, notamment une liste réalisée à partir du registre de Romainville (copie transmise par Thomas Fontaine), pp. 197-204, et p. 114.
- Archives de la préfecture de police (Paris), site du Pré-Saint-Gervais ; dossiers de la BS1 (GB 51), dossier n° 460, « affaire Llucia – B. et autres », 15 novembre 1941.
- Death Books from Auschwitz, Remnants, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, K.G.Saur, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d’actes de décès du camp d’Auschwitz dans lesquels a été inscrite, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus pour la plupart immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué), tome 3, page 736.
- Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne, Service d’information sur les anciens détenus (Biuro Informacji o Byłych Więźniach) ; copie de l’acte de décès (18970/1943).
- Division des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC), ministère de la Défense , Caen ; dossiers de Llucia Yvonne, victime civile, dossier de décès (21 P 263630), et D.A. (21 P 480307), recherches de Ginette Petiot (09-2016).

MÉMOIRE VIVE

(dernière modification, le 19-09-2016)

Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).

[1] La Compagnie internationale cinématographique, sise à Paris, elle produit L’Or dans la montagne, film suisse réalisé par Max Haufler, sorti en 1939.

[2] KL  : abréviation de Konzentrationslager (camp de concentration). Certains historiens utilisent l’abréviation “KZ”.