Raymond, Louis, Eugène, Lamand naît le 21 décembre 1904 à Cailly (Seine-Inférieure / Seine-Maritime [1] – 76).
Le 13 décembre 1937, il épouse Madeleine Deffaux. Ils ont trois enfants : Christian, né le 18 juin 1929, Jacques et Ghislaine. Son épouse décède avant son arrestation.
Il est domicilié au 1, avenue des Soupirs au Pré-Saint-Gervais [2] (Seine / Seine-Saint-Denis – 93).
Raymond Lamand est membre du Parti communiste.
À des dates et pour un motif restant à préciser, il est arrêté puis finalement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager). ; il ne passe pas par le centre d’internement de Rouillé…
Entre fin avril et fin juin 1942, Raymond Lamand est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).
Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.
- Les deux wagons à bestiaux
du Mémorial de Margny-les-Compiègne,
installés sur une voie de la gare de marchandise
d’où sont partis les convois de déportation. Cliché M.V.
Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.
Le 8 juillet 1942, Raymond Lamand est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) ; peut-être sous le numéro 45719, selon les listes reconstituées (sa photo d’immatriculation n’a pas été retrouvée).
- Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz.
Le portrait d’immatriculation de ce détenu a disparu.
Raymond Lamand meurt à Auschwitz le 22 octobre 1942, d’après les registres du camp.
Après la guerre, son nom est donné à une cellule du Parti communiste au Pré-Saint-Gervais.
Son nom est inscrit sur une des plaques apposées dans le cimetière communal du Pré-Saint-Gervais et qui font office de Monument aux morts.
La mention “Mort en déportation” est apposée sur son acte de décès (J.O. du 29-09-1992).
Sources :
Jean-Jacques Lamand, message (10 – 2007) : réponse à un questionnaire, portrait photographique).
Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 385 et 409.
Death Books from Auschwitz, Remnants, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, K.G.Saur, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d’actes de décès du camp d’Auschwitz dans lesquels a été inscrite, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus pour la plupart immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué), tome 2, page 687 (37000/1942).
Site Mémorial GenWeb, 93-Le Pré-Saint-Gervais, relevé d’Alain Claudeville (2000-2002).
MÉMOIRE VIVE
(dernière mise à jour, le 28-05-2008)
Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).
En hommage à Roger Arnould (1914-1994), Résistant, rescapé de Buchenwald, documentaliste de la FNDIRP qui a initié les recherches sur le convoi du 6 juillet 1942.
[1] Seine-Maritime : département dénommé “Seine-Inférieure” jusqu’en janvier 1955.
[2] Le Pré-Saint-Gervais : jusqu’à la loi du 10 juillet 1964, cette commune fait partie du département de la Seine, qui inclut Paris et de nombreuses villes de la “petite couronne”, dont la “ceinture rouge” des municipalités dirigées par des maires communistes (transfert administratif effectif en janvier 1968).