Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943. Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne. Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

Rachel Lacordais naît le 1er mai 1899 à La Croix-de-Bléré (Indre-et-Loire – 37), fille de Joseph Lacordais, 39 ans, bûcheron, et d’Adèle Menou, 33 ans, son épouse, dont elle est le quatrième enfant ; avant elle sont nés Joseph, en 1885 à Saint-Denis-Hors, Léon vers 1888, Gabrielle, en 1890, Armand, en 1892, à La Croix, et Eugène, vers 1896.

En 1901, la famille est installée au lieu-dit l’Aître (des Coiseaux) à Saint-Denis-Hors, commune mitoyenne de la ville d’Amboise (37 – dénommée “Amboise-extra-muros” sous la Révolution) avant d’en devenir un quartier en 1946. Ses parents ont d’autres enfants : Désiré, né en 1901, Alphonse, né en 1903 à Tours, et Charlotte, née en 1905.

Le 23 janvier 1919, Rachel donne naissance à son premier enfant, Marcel Lacordais.

Au printemps 1921, Rachel habite chez ses parents avec son fils.

Le 17 décembre 1921, à la mairie de Saint-Denis-Hors, elle se marie avec Paul Deniau, né le 11 juin 1890 à Bourré, sur les rives du Cher (Loir-et-Cher), fils de vigneron et lui-même cultivateur dans cette commune.

Ils emménagent à Bléré début 1922, puis – en novembre de cette année -, s’installent à Bourré, où naissent deux enfants : Armand, en 1923, et Élise, en 1925.

En 1927, la famille est domiciliée à Mosnes (37), où naît un autre garçon, Joseph. En 1931, Paul Deniau est cantonnier pour le département.

Au printemps 1936, la famille habite impasse du Moulin à Amboise (37).

Sous l’Occupation, Rachel Deniau est devenu factrice des postes à Amboise, et son mari est ouvrier.

Rachel fait clandestinement passer des lettres en zone Sud et aide des prisonniers évadés à franchir la ligne de démarcation. Selon Charlotte Delbo, elle est dans une filière dont font partie sa tante, Germaine Jaunay, Marcelle Laurillou et Marie Gabb.

Mais la Sipo-SD (Gestapo) de Tours parvient à infiltrer plusieurs de ses agents parmi les personnes souhaitant passer en zone libre.

Ainsi, le 10 septembre 1942, un groupe de passeurs et de “voyageurs” – dont Marcelle Laurillou – est piégé lors du franchissement du Cher à Bourré. Ayant précédemment été repérée, la filière est démantelée.

Le lendemain, 11 septembre 1942, à 6 h 30 du matin, Rachel Deniau est arrêtée chez elle, à Amboise, par la Sipo-SD (Gestapo) de Tours. N’étant pas au courant de ses activités clandestines, son mari n’est pas arrêté. 

Les personnes arrêtées sont toutes incarcérées dans l’école Jules Michelet de la ville, alors transformée en prison allemande (et devenue collège depuis).

Par la suite, Rachel Deniau est probablement transférée à la Maison d’arrêt de Tours (37), rue Henri Martin.

Le 5 novembre 1942, les hommes des arrestations de Bourré et d’Amboise sont transférés au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise).

Le lendemain 6 novembre, à l’aube, Rachel Deniau est parmi les dix-sept prisonnières extraites de leurs cellules pour monter dans deux cars stationnant devant la prison. Dans l’un d’eux se trouve déjà Marcelle Laurillou, détenue depuis deux mois à l’école Michelet.

Les véhicules s’arrêtent rue de Nantes et les dix-huit détenues sont menées dans la gare de Tours par une porte annexe, échappant ainsi aux regards de la population. Sur le quai, des soldats allemands montent la garde devant le wagon à compartiments où elles doivent prendre place.