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Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz. 
Le portrait d’immatriculation de ce détenu a disparu.

Moses, Israël, Sturm naît le 21 octobre 1899 à Storozynetz (Ukraine).

Naturalisé français, il est domicilié à Bruxelles ou à Anvers – en néerlandais : Antwerpen – en Flandre (Belgique) ; à vérifier…

Il est monteur-électricien.

Sous l’occupation, il est arrêté en tentant de quitter la France et interné au camp de Savigny, en Haute-Savoie (74).

Il s’en évade avec Hartwig Goldschmidt, d’Anvers, et tente avec lui de retourner en Belgique. Sans papiers, tous deux sont pris dans le train Dijon-Lille en gare de Joinville (Haute-Marne – 52). Le 19 mars 1942, ils sont jugés par le tribunal allemand de Chaumont (52) puis écroués dans la prison de la ville.

À une date restant à préciser, les deux hommes sont internés au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise – 60), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).

Entre fin avril et fin juin 1942, Moses Sturm est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler). Il est sur la liste des hommes déportés comme otages juifs.

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits sous escorte allemande à la gare de Compiègne et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

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Les deux wagons à bestiaux 
du Mémorial de Margny-les-Compiègne, 
installés sur une voie de la gare de marchandise 
d’où sont partis les convois de déportation. Cliché M.V.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet 1942, Moses Sturm est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 46310 (aucune photo de détenu de ce convoi n’a été retrouvée après le matricule 46172).

Après l’enregistrement, les 1170 arrivants sont entassés dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.

Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau où ils sont répartisdans les Blocks 19 et 20.

Le 10 juillet, après l’appel général et un bref interrogatoire, ils sont envoyés au travail dans différentsKommandos.

Le 13 juillet – après cinq jours passés par l’ensemble des “45000” à Birkenau – la moitié des membres du convoi est ramenée au camp principal (Auschwitz-I) après l’appel du soir. Aucun document ni témoignage ne permet actuellement de préciser dans lequel des deux sous-camps du complexe concentrationnaire a été affecté Moses Sturm.

Il meurt à Auschwitz le 1er août 1942, d’après les registres du camp ; trois semaines après l’arrivée de son convoi.

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Le Mémorial de la Shoah, au 17 rue Geoffroy-l’Asnier à Paris 4e. 
À gauche, panneau du Mur des noms pour les déportés 
de l’année 1942 avec les « noms modifiés et identifiés 
depuis l’achèvement du mur
 » (janvier 2005). 
De nombreux otages juifs du convoi du 6 juillet 1942 
y ont été ajoutés ensuite… Photo Mémoire Vive.
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Inscrit sur le Mur des noms…

Sources :

- Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 66, 390 et 421. 
- Club Mémoires 52, Déportés et internés de Haute-Marne, Bettancourt-la-Ferrée, avril 2005, p. 49. 
- Death Books from Auschwitz, Remnants, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, K.G.Saur, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d’actes de décès du camp d’Auschwitz dans lesquels a été inscrit, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus pour la plupart immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué), tome 3, page 1193 (17829/1942). 
- Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, moteur de recherche du site internet.

MÉMOIRE VIVE

(dernière mise à jour, le 6-06-2008)

Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous dispose (en indiquant vos sources).

En hommage à Roger Arnould (1914-1994), Résistant, rescapé de Buchenwald, documentaliste de la FNDIRP qui a initié les recherches sur le convoi du 6 juillet 1942.