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Photo anthropométrique prise le jour de son arrestation.
Archives de la préfecture de police. Droits réservés.

Denise Roucayrol naît le 26 décembre 1901, à Mazamet (Tarn), où son père est mégissier. Elle a deux ans quand sa mère décède. Son père la confie à l’orphelinat protestant de Montauban, d’où elle sorti à l’âge de dix-sept ans pour aller gagner sa vie à Paris.

Elle réussit à suivre les cours de l’Assistance publique et devient infirmière diplômée en 1934. Avant son arrestation, elle est surveillante à Cochin.

Elle est domiciliée au 9, rue Flatters, dans le 5e.

Militante communiste

Dénoncée comme “défaitiste” (communiste), elle est arrêtée une première fois le 6 juin 1940. Elle est libérée de la Maison d’arrêt de Fresnes à fin décembre 1940, après une manifestation au quartier des femmes.

L’Assistance publique refuse d’abord de la réintégrer, puis la reprend mais la mute dans un autre hôpital. En 1942, elle est au Kremlin-Bicêtre.

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La Kremlin-Bicêtre, entrée principale de l’hospice
peu après la guerre. Carte postale, coll. Mémoire Vive.

Résistante FTP

Elle fait d’abord partie de l’organisation clandestine du parti communiste puis, dès leur création, des F.T.P. Avec Alphonsine Seibert et cinq hommes :

- René Diot, 27, rue Maurice-Berteau, Ivry, arrêté le 23 juin 1942, mort à la Santé en juillet 1942 (retrouvé pendu dans sa cellule) ;

- Mohamed Ben Sliman, 12, rue du Laboratoire, Villejuif ;

- Paul Renaud, 8, avenue Eugène-Thomas, Bicêtre ;

- Georges Frémond, 8, rue Raymonde, Villejuif ;

- Georges Bouzetait, 31, rue Voltaire, Montreuil-sous-Bois, les quatre derniers fusillés au Mont-Valérien le 11 août 1942.

Denise Roucayrol installe un dépôt d’armes dans les combles de l’hôpital.

L’arrestation

Le 24 juin 1942 au matin, elle est arrêtée au moment où elle rentre chez elle, son service de nuit terminé : les policiers des brigades spéciales l’attendaient dans le couloir de l’immeuble où elle habite. Le même jour, Alphonsine Seibert est arrêtée à son domicile.

Denise Roucayrol est interrogée aux Renseignements généraux par le juge d’instruction Piton, passe quelques jours au dépôt, est emprisonnée à la Santé – au secret, division allemande – jusqu’au 10 août 1942, puis au fort de Romainville jusqu’au départ.>

Auschwitz N° 31646.

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Photographiée à Auschwitz-I, le 3 février 1943,
selon les trois vues anthropométriques de la police allemande.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

Denise Roucayrol est morte du typhus exanthématique en avril 1943.

Aucun avis de décès.

Le ministère des anciens combattants n’a délivré ni carte de politique, ni carte de résistante ; Denise Roucayrol n’est pas homologuée dans la R.I.F. La Direction départementale des anciens combattants de Bordeaux a jugé son dossier “irrecevable”, le 17 novembre 1962. L’acte de décès porte quand même la mention “Morte pour la France”.

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Sur le monument aux morts de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre,
un “45000” (1ère colonne) et deux “31000” (3e colonne).

Source :

- Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 253.