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Auschwitz, le 8 juillet 1942.
Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,
Oswiecim, Pologne.
Collection Mémoire Vive. Droits réservés.

André, Paul, Seigneur naît le 15 janvier 1909 à Saint-Augustin, près de Coulommiers (Seine-et-Marne), fils d’Albert Seigneur, charcutier, et de Cécile Hervillard, son épouse.

Titulaire du baccalauréat, il est secrétaire sténo-dactylographe.

En 1927, il s’engage pour quatre ans dans l’Infanterie coloniale, qu’il quitte avec le grade de sergent.

En 1931, il adhère au Parti communiste.Le 5 septembre 1932, un tribunal parisien le condamne à deux mois de prison pour violence à agents (il est cassé de son grade militaire).Le 13 février 1937,  à Paris 18e, il épouse Madeleine, Marie – dite Lily – Dutilleul, née le 8 septembre 1918 à Paris 10e, sténo-dactylo, fille d’Émile Dutilleul, membre de la direction du PCF, député d’Asnières (déchu en 1939), qui sera trésorier du Parti communiste, « officiellement » puis dans la clandestinité sous le nom de Meunier. Leur couple n’aura pas d’enfant.

André Seigneur exerce de nombreuses activités comme permanent (« fonctionnaire ») au sein du Parti communiste : membre de la cellule du 9e arrondissement, rédacteur aux Cahiers du Communisme, dirigeant de l’association touristique populaire Partir et participant à sa revue, animateur permanent du Secours Rouge International – qui devient le Secours Populaire au milieu des années 1930 -, secrétaire du Comité Thaëlmann et des antifascistes emprisonnés [1], jusqu’en 1935, puis du Comité Bilbao, créé pour venir en aide à l’Espagne républicaine. Sans être membre du comité central, il assiste à plusieurs de ses réunions.

À partir de janvier 1939, il n’exerce plus aucune responsabilité, ni au Parti, ni dans les organisations ou entreprises que celui-ci pourrait contrôler (dans une déclaration ultérieure à la police, son épouse déclarera que c’est pour désaccord avec la ligne politique). Durant un trimestre, André Seigneur est hébergé par son beau-père, puis par son propre frère René, domicilié au 25 bis, rue Érard, à Paris 12e.

Le 2 septembre 1939, André Seigneur est mobilisé suite à la déclaration de guerre. Le 18 septembre, il est affecté comme soldat de deuxième classe au 484e régiment de pionniers coloniaux. Après la signature du pacte germano-soviétique, il rompt officiellement avec le Parti communiste. Il est démobilisé le 10 août 1940 avec le grade de caporal et rentre à Paris deux jours plus tard.

Il rejoint alors son épouse dans un logement qu’elle a loué depuis janvier au 10, rue Félix-Faure, à Asnières. Plus tard, ils emménagent en hôtel au 31, rue Godot-de-Mauroy (Paris 9e), envisageant de louer un appartement. À partir du 1er décembre 1940, André Seigneur est inscrit au registre du Commerce de la Seine comme marchand-forain, propriétaire-gérant et rédacteur en chef du mensuel L’Informateur forain.

Puis il se lance officiellement comme négociant en gros de pâtes alimentaires, en relations d’affaires avec la Société des Pâtes Fermières, sise 39, rue de Paris, à Clichy. Pour cette activité, il loue un bureau au 87, rue Taitbout (Paris 9e), où il emploi officiellement comme secrétaire Robert Ligneul, ancien militant des jeunesses communistes. Pour d’autres tâches, il emploie comme deuxième secrétaire Jean-Jacques Y., ami d’enfance de Lily, ex-représentant en parfums.

Le 21 juin 1941, il loue – d’abord sous son propre nom – un « somptueux appartement » au 71, avenue Paul-Doumer à Paris 16e (75), à l’angle de la rue Nicolo, qu’il fait mettre ensuite au nom de Madame L., Henriette, masseuse à l’institut de beauté Élisabeth Arden, place Vendôme, épouse d’André L., directeur commercial d’une firme de confection de vêtements. Le deuxième secrétaire d’André Seigneur, Jean-Jacques Y., vient souvent dans cet appartement pour y suivre des travaux d’aménagement. André Seigneur loue également une chambre de bonne au 8e étage du même immeuble, qui lui sert de bureau, aménagée avec un divan deux places et une bibliothèque contenant des classeurs. Entre temps, au cours des mois de juillet et d’août, il est hébergé au 20, rue Chauchat (Paris 9e) par une amie d’Henriette L., Marie V., vendeuse aux Galeries Lafayette, dont le mari est prisonnier en Allemagne, et à laquelle il confie une serviette en cuir contenant des documents relatifs à son activité politique antérieure aux hostilités.

Vers septembre, Lily Seigneur passe un mois chez une tante à Nevers, « en raison de son état de santé ».

Le 12 octobre suivant, Lily Seigneur revient à Paris  avec Suzanne T., une jeune cousine de Nevers venue visiter la capitale avec elle. Quelques jours plus tard, elles s’installent dans une chambre de l’hôtel Excelsior, au 4, rue de Lancry (Paris 10e), Lily empruntant le nom de famille de la jeune fille afin d’éviter une éventuelle recherche de police. Son père, Émile Dutilleul lui a formellement interdit de militer au sein de l’organisation clandestine. Elle et son mari continuent à se rencontrer dans de nombreux cafés et restaurants parisiens. André Seigneur subvient toujours à ses besoins ainsi qu’à ceux de sa famille.

Vers le 16 octobre, une « information » parvient au service de la brigade spéciale des Renseignements généraux de la préfecture de police, signalant qu’André Seigneur aurait repris de l’activité au sein du parti communiste clandestin, en tenant des « conciliabules » dans un petit café à l’angle de la rue de Penthièvre, « près du cercle militaire » (Paris 8e), et également dans à la brasserie La Pépinière, située à l’angle de la rue de la Pépinière (n° 28) et de la place Saint-Augustin. Le 20 octobre au soir, des inspecteurs l’identifient dans cet établissement et entament une série de « surveillances et de filatures » à son égard et à celui des personnes avec lesquelles il est en relation. Les rapports de police montrent qu’il a de nombreux contacts et de multiples rendez-vous, parmi lesquels trois individus possédant chacun une automobile ; intense activité suspectée d’être une “couverture” pour un rôle d’agent de liaison entre différents centres communistes.

Quand André Seigneur apprend l’arrestation de son beau-père, Émile Dutilleul, il fait part à Robert Ligneul de sa crainte d’avoir des ennuis.

Le 30 octobre ou le 1er novembre 1941, le commissaire David et trois inspecteurs se rendent à son domicile officiel du 10, rue Félix-Faure, à Asnières.

Finalement, ils l’appréhendent avenue Paul-Doumer. Sont également arrêtés son épouse, la cousine de celle-ci, Robert Ligneul, Jean-Jacques Y., André et Henriette L., ainsi que Marie V. Tous sont mis à la disposition du commissaire de police principal des renseignements généraux (les propriétaires des automobiles, pourtant identifiés, ne semblent pas avoir été interrogés).

Au cours de son interrogatoire, André Seigneur affirme ne pas avoir participé à l’activité communiste clandestine depuis sa démobilisation, ou avoir été sollicité pour ce faire. Arrêté en possession d’une somme de 106 5000 francs, il explique qu’elle le fruit de ses activités de marchand forain et de négociant de pâtes Il ajoute qu’il détient également 450 000 francs confiés au titre d’avance sur marchandises au propriétaire de la Société des Pâtes fermières.

Les quelques documents saisis au cours des perquisitions opérées et les déclarations des personnes interpellées ne permettent pas aux inspecteurs d’établir la preuve d’une activité communiste clandestine. À la suite des auditions, six personnes sont relaxées : son épouse, la cousine de celle-ci, les époux L., Marie V. et son deuxième secrétaire. Sur la somme qui lui a été restituée, André Seigneur transmet 100 000 francs à Lily.

Les quelques documents saisis lors des perquisitions et les déclarations des personnes interpellées ne permettent pas aux inspecteurs d’établir la preuve d’une activité communiste clandestine. Six personnes sont relaxées, dont Lily Seigneur.

Le 2 novembre, le préfet de police de Paris signe l’arrêté ordonnant l’internement administratif d’André Seigneur et Robert Ligneul, « son secrétaire », à la demande de la B.S., certainement à cause de leur passé de militants communistes. Ils sont conduits au dépôt de la préfecture de police

Le 10 novembre 1941, André Seigneur et Robert Ligneul font partie d’un groupe de 58 militants communistes transféré au “centre de séjour surveillé” (CSS) de Rouillé, au sud-ouest de Poitiers (Vienne – 86).

Suite à sa relaxe, les inspecteurs continuent à surveiller Lily Seigneur, qui est alors hébergée « par intermittence » (dès avant le 22 octobre) par Émilienne Vonet, domicilié au 144, rue d’Avron (Paris 20e), épouse de Robert Vonet, arrêté le 19 janvier 1941 – avec Albert Bertolino – et condamné pour propagande communiste à 15 mois d’emprisonnement effectués à Fresnes. Selon la police, Lily Seigneur disposerait de fonds importants, se disant prête à acquérir une villa pour 2 à 300 000 francs, afin de se reposer.

Le 14 novembre, un journal collaborationniste fait paraître un article qui désigne nommément André Seigneur comme ayant eu entre les mains d’importants fonds du PCF, lorsque son beau-père, Émile Dutilleul, était trésorier de l’organisation.

Le 13 décembre, les services allemands de Sûreté aux armées demandent à la Délégation de la police nationale qu’André Seigneur soit provisoirement ramené à la Santé, afin de l’entendre sur des révélations utiles concernant des ressortissants de l’armée d’occupation et des civils français inculpés de trafics de marché noir (il est possible qu’aucune suite n’ait été donnée…).

Le 22 mai 1942 – avec 148 autres internés de la Seine qui seront pour la plupart déportés avec lui – il est remis aux autorités d’occupation à la demande de celles-ci et conduit au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise – 60), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager). Dans ce camp, il est tenu en suspicion par ses camarades en raison de sa rupture officielle avec le parti communiste.

Entre fin avril et fin juin 1942, André Seigneur est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

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Tergnier, Laon, Reims… Châlons-sur-Marne : le train se dirige vers l’Allemagne. Ayant passé la nouvelle frontière, il s’arrête à Metz vers 17 heures, y stationne plusieurs heures, puis repart à la nuit tombée : Francfort-sur-le-Main (Frankfurt am Main), Iéna, Halle, Leipzig, Dresde, Gorlitz, Breslau… puis la Pologne occupée. Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet 1942, il est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 46100 (ce matricule sera tatoué sur son avant-bras gauche quelques mois plus tard). Après l’enregistrement, les 1170 arrivants sont entassés dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.

Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau où ils sont répartisdans les Blocks 19 et 20.

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Portail du sous-camp de Birkenau, secteur B-Ia, semblable
à celui du secteur B-Ib par lequel sont passés tous les “45000”.

Le 10 juillet, après l’appel général et un bref interrogatoire, au cours duquel ils déclarent leur profession, ils sont envoyés aux travail dans différents Kommandos.

Le 13 juillet – après les cinq premiers jours passés par l’ensemble des “45000” à Birkenau – André Seigneur est dans la moitié des membres du convoi qui reste dans ce camp en construction choisi pour mettre en œuvre la “solution finale” (contexte plus meurtrier). Là, il est interrogé au bureau de la Gestapodu camp (Politische Abteilung). Il est affecté à l’infirmerie comme aide-soignant.

Le 17 ou 18 mars 1943, il fait partie des dix-sept “45000” rescapés de Birkenau conduits à Auschwitz-I (en tout, 24 survivants sur 600 !).

En juillet 1943, comme les autres détenus “politiques” français d’Auschwitz (essentiellement des “45000”), il reçoit l’autorisation d’écrire (en allemand et sous la censure) à sa famille et d’annoncer qu’il peut recevoir des colis.

À la mi-août 1943, il est parmi les “politiques” français rassemblés (entre 120 et 140) au premier étage du Block 11, la prison du camp, pour une “quarantaine”. Exemptés de travail et d’appel extérieur, les “45000” sont témoins indirects des exécutions massives de résistants, d’otages polonais et tchèques et de détenus du camp au fond de la cour fermée séparant les Blocks 10 et 11.

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Auschwitz-I. Le premier étage du Block 11, avec ses fenêtres
partiellement obstruées. Carte postale. Coll. Mémoire Vive.

Fernand Devaux, rescapé, se rappelle qu’André Seigneur avait « des problèmes » avec Roger Abada, animateur du groupe français de résistance clandestine.
Le 12 décembre 1943, à la suite de l’inspection du nouveau commandant du camp, le SS-Obersturmbannführer Arthur Liebehenschel, – qui découvre leur présence – et après quatre mois de ce régime qui leur a permis de retrouver quelques forces, ils sont pour la plupart renvoyés dans leurs Blocks et Kommandos d’origine. André Seigneur est de nouveau affecté comme aide-soignant, mais au sein du camp principal.

Le 3 août 1944, il est parmi les trois-quarts des “45000” présents à Auschwitz qui sont de nouveau placés en “quarantaine” en préalable à un transfert (selon Cl. Cardon-Hamet).

Le 28 août 1944, André Seigneur est dans le petit groupe de trente-et-un détenus dont vingt-neuf “45000” transférés au KL [2] Flossenbürg (Haut-Palatinat bavarois, proche de la frontière tchèque) et enregistrés le 31 août (matricule 19892). Malgré l’évacuation de ce camp le 19 avril 1945, il y reste – avec Louis Faure et Léon Thibert – jusqu’à la libération de celui-ci, le 23 avril.

Le 31 mai 1945, André Seigneur regagne la France via le centre de rapatriement de Longuyon (Meurthe-et-Mozelle – 54). L’examan médical constate : pleurésie, broncho-pneumonie, furonculose, douleurs rhumatismales.

Le 6 juin 1952, se déclarant alors comme secrétaire, André Seigneur dépose une demande du titre de Déporté politique, indiquant comme motif de son arrestation : « reconstitution d’organisation dissoute, organisation d’un groupe clandestin dans le 9e arrondissement de Paris, d’action “mettant en cause la sécurité de l’occupant” » Parmi les documents fournis figure une attestation de la section « Épuration » de la préfecture de police datée du 21 octobre 1948 mentionnant son arrestation « pour activité patriotique clandestine ». André Seigneur semble envisager de présenter une attestation du secrétaire du Front national des fêtes foraines, mais cette mention est biffée. La commission départementale d’attribution de la Seine rend un avis favorable dès le 24 juin suivant. Le 15 décembre 1952, André Seigneur est homologué comme “Déporté politique” (carte n° 1101 03569).

Le 31 mars 1957, l’officier liquidateur du mouvement La France au Combat, agent n°1374 des services spéciaux de renseignements, BCRA, réseau Mithridate, certifie sur l’honneur qu’André Seigneur appartenait à ce mouvement à partir de juillet 1941 « en qualité d’agent de renseignements, de diffusion, propagande et liaison, chargé pour son secteur de procurer des faux papiers au soldats alliés évadés, à des Israélites pourchassés par la Gestapo et à des jeunes gens. Il avait contacté quelques jours avant son arrestation deux résistants actifs, MM. Ligneul et Mendelsohn, arrêtés et morts en déportation, auxquels il avait remis un paquet de journaux clandestins ainsi que cinq cent tracts ». Un autre ex-membre du mouvement certifie qu’André Ligneul a travaillé à ses côtés dans l’édition et le diffusion de tracts anti-allemand, imprimés à l’établissement Jean A., 18, rue Léopold-Bellan à Paris 2e (l’imprimeur lui-même le confirme). Un troisième membre de ce réseau certifie qu’André Ligneul a été arrêté le jour même où « il devait prendre livraison […] d’un important paquet de journaux clandestins et de tracts ».

Le 12 décembre 1958, André Seigneur, qui se déclare alors chargé de mission au Conseil municipal de Paris, dépose une demande du titre de Déporté Résistant, en s’appuyant sur les dépositions ci-dessus. La commission départementale d’attribution de la Seine rend un avis favorable le 11 juin 1959. Mais la commission nationale émet un avis contraire le 2 octobre 1954 : une demande d’information auprès des services de police ayant amené la découverte d’une demande de mise en liberté adressée au préfet de la Vienne, avec copie à la direction des Renseignement généraux de la préfecture de police, six mois après son internement au camp de Rouillé et contenant des « déclarations contraires à l’esprit de la Résistance » (note du 9 juillet 1949). Le 13 novembre 1959, André Seigneur dépose un recours gracieux contre cette décision auprès du ministre des Anciens combattants et victimes de guerre, niant avoir jamais écrit le document retenu contre lui et ajoutant qu’une demande de libération transmise par son épouse le 22 juin 1942 et enregistrée dans les archives de Brinon n’a pu être formulée « qu’à son insu ». Le 26 juillet 1960, le bureau du contentieux du ministère répond qu’il lui paraît impossible de revenir sur la décision de rejet, mentionnant, entre autres, que « les services rendus par André Seigneur n’ont pas été homologués par l’autorité militaire compétente au titre des F.F.C. des F.F.I. ou de la R.I.F. » Le 9 décembre suivant, Jacques Dominati, Conseiller général de la Seine, Rapporteur général de la Ville de Paris, intervient auprès du sous-Directeur des Statuts du ministère. Le 5 juin 1961, un examen de l’original manuscrit de la demande de libération est demandé à préfecture de la Vienne. Finalement, une note datée du 18 septembre 1962 conclut : « En l’état actuel du dossier, il serait vain d’espérer forcer la conviction de la Commission nationale […] et toute tentative en ce sens serait vouée à un échec certain ».

André Seigneur décède le 12 novembre 1987 à Paris 20e.

Sources :

- Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 90, 359, 373 et 420.
- Cl. Cardon-Hamet, notice pour l’exposition de Mémoire Vive sur les “45000” et “31000” de Paris (2002), citant : Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (BAVCC), ministère de la Défense, Caen (dossier statut) – Témoignages de rescapés du convoi : Gabriel Lejard (cassette et lettre), Victor Louarn, Henri Peiffer, Georges Marin, André Montagne – Attestation de M. Lesoeur : tracts imprimés 18, rue Léopold-Bellan à Paris 2e – État civil de la Mairie de Saint-Augustin.
- Jean Maitron, Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier français, tome 41, p.211.
- Archives de la préfecture de police (Paris), site du Pré-Saint-Gervais ; cartons “occupation allemande”, camps d’internement… (BA 2374) ; dissolution du PC (BA 2447) ; dossiers de la BS1 (GB 51), dossier n° 447, « affaire Seigneur- Ligneul et autres », 23 octobre 1941.
- Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (BAVCC), ministère de la Défense, Caen, dossier d’André Seigneur, n° 27.648, recherches de Ginette Petiot (message 05-2015).

- Mémorial de la Shoah, Paris, archives du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) ; liste XLI-42, n° 168.

MÉMOIRE VIVE

(dernière mise à jour, le 11-05-2015)

Cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour. Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s’y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).

En hommage à Roger Arnould (1914-1994), Résistant, rescapé de Buchenwald, documentaliste de la FNDIRP qui a initié les recherches sur le convoi du 6 juillet 1942.

[1] Comité international pour la libération de Thaelmann (et des antifascistes emprisonnés), dit Comité Thaëlmann : créé à Paris en mars 1934 pour demander le libération du dirigeant communiste allemand Ernst Thälmann, arrêté le 3 mars 1933. Celui-ci sera exécuté au camp de concentration de Buchenwald le 18 août 1944 sur ordre d’Adolf Hitler. Avant guerre, le Comité Thaëlmann participe à la dénonciation des camps de concentration du Reich, préparant sur ce sujet en 1938 une exposition qui sera interdite par le gouvernement français. La même année, il édite une version abrégée et commentée du Mein Kampf (Mon combat) de Hitler afin d’informer sur les projets nazis.

[2] KL  : abréviation de Konzentrationslager (camp de concentration). Certains historiens utilisent l’abréviation “KZ”.